Janvier sans alcool : les bénéfices pour la santé dureraient bien au-delà du premier mois de l’année<!-- --> | Atlantico.fr
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Selon une étude publiée dans BMJ Open, les bienfaits de ce défi dureraient plus d’un mois et les participants ont vu des améliorations frappantes de leur santé.
Selon une étude publiée dans BMJ Open, les bienfaits de ce défi dureraient plus d’un mois et les participants ont vu des améliorations frappantes de leur santé.
© AFP / Lionel BONAVENTURE

Santé

Chaque année, des dizaines de milliers de personnes entament la nouvelle année en participant à un défi de sobriété d'un mois, connu sous le nom de « Dry January ».

Béatrice de Reynal

Béatrice de Reynal

Béatrice de Reynal est nutritionniste. Très gourmande, elle ne jette l'opprobre sur aucun aliment et tente de faire partager ses idées de nutrition inspirante. Elle est par ailleurs l'auteur de Ouvrez les yeux avant d’ouvrir la bouche, publié chez Plon, et du blog "MiamMiam".

 

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Atlantico : Chaque année, des dizaines de milliers de personnes entament la nouvelle année en participant à un défi de sobriété d'un mois, connu sous le nom de « Dry January ». Selon une étude publiée dans BMJ Open, les bienfaits de ce défi dureraient plus d’un mois et les participants ont vu des améliorations frappantes de leur santé. Quels sont les avantages à ne pas boire d’alcool pendant un mois ?

Béatrice de Reynal : Lorsqu’on cesse totalement la consommation d’alcool, chez les sujets qui sont de forts consommateurs, (en moyenne 2,5 verres par jour), les bénéfices sur la santé sont énormes, et sur le bien-être ressenti, immenses. Les chercheurs(1) ont démontré des effets métaboliques mesurés par le score HOMA, alors même qu’aucune autre modification significative du mode de vie (tabac, alimentation, activité physique) n’était observée : d’abord, ils ont perdu en moyenne 1,5 % de leur poids (en un mois !), leur tension artérielle a baissé et leur niveau de résistance à l’insuline a baissé.

Ces résultats démontrent que l'abstinence d'alcool chez les buveurs modérés à lourds améliore la résistance à l'insuline, le poids, la tension artérielle et les facteurs de croissance liés au cancer.

Cesser de s’intoxiquer à l’éthanol, c’est aussi éviter d’altérer son système nerveux, de réduire drastiquement ses risques d’accident domestique (et d’accident de la voie publique, que vous soyez à pied, à vélo ou en voiture). C’est éviter d’altérer sa vision, son foie, ses reins, son pancréas. 

Relever le défi du « Dry January » permettrait également de réduire notre consommation d’alcool pendant les mois suivants. Comment est-ce possible ?

En effet, les chercheurs ont suivi les participants à l'étude six à huit mois plus tard pour voir comment ils allaient. Le groupe d’abstinents d’un mois  a réduit significativement sa consommation d'alcool. Les habitudes de consommation qui étaient jugées « dangereuses » sont devenues « à faible risque ». Ce qui signifie que les habitudes du mois d’abstinence ont été ressenties comme agréables et à effet positif durable.

Quels sont les avantages à réduire l’alcool sur une longue période ? 

D’autres recherches ont pu démontrer (2) que les gens qui se sont abstenus un mois ont une moindre consommation et reviennent à des niveaux de consommation plus modérées au fil de l’an. En moyenne, le nombre de jours de consommation alcoolisée est passé de 4,3 jours par semaine avant le défi à 3,3 jours par semaine six mois plus tard. La quantité de boissons diminuait et ils se saoulaient moins fréquemment.

Avant Dry January, ils se saoulaient en moyenne 3,4 fois par mois. 7 mois plus tard, seulement à 2,1 fois par mois. Ces données sont factuelles. Ne pas boire, c’est aussi gagner un temps incroyable à d’autres activités qui nécessitent des fonctions intellectuelles ou physiques.

Comment expliquer que les bénéfices du « Dry January » soient si durables ?

Les résultats sont durables car les bienfaits ressentis par l’abstinence surviennent immédiatement et sont perçus comme plus agréables que les effets de l’alcool sur l’organisme.

Et c’est là toute l’astuce de ce Dry January ; c’est de constater que oui, ne pas boire d’alcool est très agréable, plus même que de subir les effets secondaires de l’alcool. C’est surtout de reprendre le contrôle sur soi, sur sa vie, et c’est une sensation extraordinaire que de mesurer combien on redevient maître de sa vie et de son avenir.

Richard Piper, créateur du mouvement Dry January et patron de « Alcohol Change UK », une association sans but lucratif qui a lancé ce défi il y a maintenant 10 ans. «Il s'agit de comprendre vos déclencheurs subconscients, de les surmonter et d'apprendre à quel point il est bon de ne pas boire. Cela vous donne le pouvoir de choisir pour le reste de l'année.

Se priver d’alcool pendant un mois peut être un défi compliqué pour certaines personnes. Avez-vous des conseils pour augmenter nos chances de réussite ? 

Les conseils d’abstinence sont précieux : choisir une boisson favorite pour remplacer la boisson alcoolisée. Chaude ou froide. Festive ou non (cocktail sans alcool mais avec tous les attributs de la Barista. Elle vous permet de garder le geste $, geste qui est parfois devenu un rite.

Il est aussi conseillé d’éviter absolument la situation lors de laquelle « c’est l’heure » du début de la consommation. Si vous avez l’habitude en rentrant chez vous le soir d’aller vers le bar, alors choisissez une étape intermédiaire : passer voir un parent, allez prendre une douche ; s’occuper d’un animal de compagnie ou du jardin, écouter une musique préférée…

Tous les jours, mettez dans un bocal en verre transparent l’argent que vous avez ainsi économisé. A la fin de la semaine, offrez-vous un cadeau. Comptez les jours d’abstinence (même s’il vous arrive de craquer) et congratulez-vous. Félicitez-vous, réconfortez-vous, prenez soin de vous.

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