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Game of Thrones : quel prétendant au trône de fer a le plus de charisme pour y parvenir ?
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And the winner is...

Le final du deuxième épisode de la saison 4 de Game of Thrones n'est pas prêt de calmer les prétentions des différents personnages au trône de fer. Alors que la chaîne OCS s'apprête à diffuser ce lundi soir le troisième épisode de cette nouvelle saison, l'heure est venue de faire le point sur les points forts et les points faibles des principaux prétendants. Et de voir qui a le plus de charisme pour accéder à la fonction suprême...

Lloyd Cerqueira

Lloyd Cerqueira

Lloyd Cerqueira est chargé de mission auprès du groupe UDI-UC du Sénat.  Spécialisé dans l'analyse des questions budgétaires et fiscales, il n'en reste pas moins amateur de séries télévisées.  Observateur anonyme de la vie politique, ses écrits n'engagent que son opinion personnelle.

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« Game Of Thrones », c’est un monde complexe à découvrir, des intrigues tortueuses, des guerres, des complots, des dragons, mais c’est aussi et surtout une galerie incroyable de personnages. Pas d’archétypes préconçus ici mais un véritable bestiaire humain avec son lot de misères et de grandeurs.

Dans toute intrigue à dimension politique, le charisme joue un rôle primordial. Que serait « House of cards » sans un Francis Underwood joué magistralement par un Kevin Spacey tout en cynisme, en finesse et en brutalité dans le même regard ?

Dans « Game of Thrones », le charisme semble être un atout majeur dans la conquête du pouvoir. Comment mener des troupes sans l’assurance d’un Robb Stark ? Comment mener des Hommes sans l’aura d’un Ned Stark ? Et pourtant, si l’on ne reviendra pas sur le sort de ces deux là, les figures royales de « Game of Thrones » sont peu reluisantes entre un Robert Baratheon devenu un ivrogne bedonnant et un Joffrey absolument abominable de petitesse et de crasse méchanceté.

Le charisme fait-il le prétendant au trône de fer ? Petite revue des troupes en présence.

Daenarys Targaryen, « Girl power »

La princesse Targaryenne déchue est sans conteste l’un des personnages les plus charismatiques de la série. Elle fait d’ailleurs l’unanimité parmi les fans. Vous ne trouverez aucun détracteur de Daenarys parmi les spectateurs de la série ou les lecteurs du roman initial. Tout au plus vous serez amené à discuter certains de ces choix mais le fait est que tout le monde l’adore.

Comment expliquer ce phénomène tout à fait particulier au sein d’une galerie de personnages pour le moins ambivalents ?

Daenarys, c’est d’abord l’image d’une femme à la conquête de sa propre indépendance. Présentée tout d’abord comme un objet de négociation, une marchandise à échanger dans les mains de son frère ainé, puis comme l’épouse servile de Khal Drogo, Daenarys se révèle très vite comme une femme forte, fière et déterminée. Affaiblie, abandonnée ou à la merci des marchands de Quarth, Daenarys ne plie pas et reste fidèle à son rang de Reine putative des Sept Couronnes.

La princesse Targaryenne est aussi l’un des rares personnages de la série à connaître une véritable trajectoire ascendante. Femme dépendante dans le tout premier épisode, elle parvient à la tête d’une armée composée de milliers d’hommes (émasculés par ailleurs, c’est Daenarys qui concentre toute la testostérone en dépit des ses grandes boucles blondes) et bien évidemment de ses trois dragons. C’est également l’un des rares personnages de la série à maitriser la mise en scène du pouvoir. A l’inverse du Roi Robert que la série nous présente comme un ivrogne bedonnant incapable de gouverner, chaque épisode final des trois dernières saisons a montré une princesse en position symbolique de force : avec ses dragons une fois le bûcher funéraire consumé dans la saison 1, vengée des marchands de Quarth dans la saison 2 et enfin, comme une libératrice des esclaves de Yunkai à la fin de la saison 3. Elle est l’un des seuls personnages à ne présenter que des aspects positifs. En plus d’être magnifique, elle est animée par un désir de vengeance et de retour légitime sur le trône. Or, la situation est tellement chaotique dans les Sept couronnes que le retour des Targaryens sur le trône de fer devient épisode après épisode une solution crédible de sortie de crise.

En effet, le charisme de Daenarys est indéfectiblement lié au fait qu’elle semble s’inscrire dans une réécriture de l’épopée de son ancêtre Aegon le Conquérant. Comme Daenarys, Aegon possédait trois dragons, comme Daenarys le souhaite, Aegon quitta le continent oriental d’Essos pour conquérir Westeros. Cette légende initiale sert d’horizon d’attente pour le spectateur qui attend depuis déjà trois saisons le retour de la princesse blonde sur le territoire des sept couronnes.

Quel est alors son point faible ?

Son premier point faible, c’est George R.R Martin lui même. Daenarys est trop parfaite pour survivre jusqu’à la fin de la saga. L’horizon d’attente de son retour sur le trône est trop basique pour que l’auteur le respecte. Bien connu pour faire mourir ses personnages principaux les uns après les autres, il y a fort à parier que Daenarys ne passe pas le prochain tome du roman.

Quel en serait le motif ? Embourbée dans les affres politiques des cités esclavagistes d’Essos, la belle Daenarys ne finirait-elle pas par construire son empire à l’Est plutôt qu’à l’ouest ? Ses alliés sont-ils loyaux ? Joras Mormont et Daario Nahaaris, ses premiers lieutenants sont manifestement amoureux d’elle. Ce triangle amoureux ne finirait-il pas par lui être fatal et enfin, ses dragons attirent tant de convoitises à mesure qu’ils deviennent de moins en moins contrôlables. Aussi puissante qu’elle puisse être, la route vers le trône est encore longue pour Daenarys.

Arya Stark, l’autre nom de la vengeance

Arya n’est pas un personnage charismatique. C’est un personnage attachant.  On ne la remarque pas ou à peine. Déguisée en garçon ou comme au service de Tywin Lannister dans la saison 2, la principale caractéristique d’Arya, c’est la discrétion.

En effet, la jeune Stark est l’incarnation d’un procédé assez classique de la littérature romanesque : l’identification vengeresse du lecteur. Prenez le Comte de Monte Cristo. Vous prenez 200 pages de description des 14 années d’emprisonnement d’Edmond Dantès dès le premier tome. Nécessairement, vous attendez avec d’autant plus d’impatience qu’il exerce sa vengeance. Eh bien Arya, c’est le même mécanisme. C’est une enfant innocente et attachante, un sympathique garçon manqué qui fait tout au long de la série l’expérience de l’injustice absolue du monde. L’assassinat de son ami Mycah, la perte de son loup-garou, la trahison de sa sœur, la disparition de Syrio Forel, l’exécution de son père, l’exil, la fuite, la captivité, l’injustice de la guerre, le malheur qui accable sa famille jusqu’au terrible et désormais légendaire épisode 9 de la troisième saison, rien n’est épargné à Arya comme rien n’est épargné au téléspectateur et au lecteur. Vous voyagez avec elle, vous souffrez avec elle.

Il est normal au bout de quelques épisodes de commencer à partager la liste noire qu’elle murmure avant de s’endormir. Nous voulons tous la peau de Cersei, d’Ilyn Paine, de Joffrey, de la Montagne, du Limier et de tant d’autres. Nous avons tous eu un frisson de plaisir en voyant Arya mettre à mort avec le plus grand sadisme l’un de ses anciens tortionnaires dans le premier épisode de la saison 4. C’est ça Arya, la vengeance du lecteur en marche, la vengeance de la famille Stark en action.

Ainsi, le trône de fer ne l’intéresse pas. Seule compte sa nouvelle maxime « Valar Morghulis », tous les hommes doivent mourir selon l’enseignement de son ami Jaquen l’assassin sans visage. Ce même Jaquen qui lui a donné à la fin de la saison 2 la clé pour devenir elle aussi un assassin sans visage… A suivre.

Stannis Baratheon ou la rencontre de la chevalerie et du fanatisme

Stannis, c’est le charisme du moine soldat. Inflexible, imperturbable, dénué de toute pitié, c’est un étrange mélange entre un templier et un djihadiste, soit la rencontre de la chevalerie et du fanatisme portée à son paroxysme.

Stannis est un obsessionnel de la règle respectée. Bien que s’étant illustré lors de la rébellion menée par son frère aîné Robert en tenant la forteresse d’Accalmie, foyer de la famille Baratheon, pourtant assiégée par les troupes royales, Stannis est toujours resté dans l’ombre de ses frères. En effet, son austérité, sa rudesse et son ascétisme le rendent peu aimable et ne suscitent guère l’admiration des foules. Ce n’est donc pas son charisme militaire qui anime son ambition mais simplement son droit d’héritier légitime de son frère Robert. C’est tout le paradoxe du personnage. Soldat effrayant de fanatisme, il est rendu charismatique par son sens acharné de la rigueur.

Seuls ceux qui le côtoient voient le diamant briller sous la pierre. En effet, Stannis est l’incarnation de la plus implacable justice. Son lieutenant Davos Mervault a sauvé la forteresse d’Accalmie en s’adonnant à la contrebande, il est donc fait chevalier tout en se faisant couper la moitié de la main.

Malheureusement, ce sens particulier de la justice est désormais terni par la présence mystique et mystérieuse de la sorcière Mélissandre à ses cotés. Conseillère de premier rang, maîtresse de fait, elle voit en Stannis le héros d’une ancienne prophétie attachée à la religion qu’elle diffuse : le culte du Dieu de la lumière. Dès lors, on ne sait plus trop si Stannis est attaché à faire respecter ses droits à la couronne ou à accomplir la prophétie de Mélissandre.  Une seule certitude, le duo est prêt à tous les sacrifices pour monter sur le trône et du même coup, accomplir les prédictions de la sorcière rouge.

Quel est donc son point faible ?

C’est d’avoir été déjà vaincu. La bataille de la Néra (saison 2, épisode 9) voit l’essentiel des troupes de Stannis disparaître grâce à un stratagème de Tyrion Lannister. Seuls sur la roche de Peyredragon avec la poignée de soldats qui lui restent, il semble bien affaibli. Seule Mélissandre semble encore animer l’ambition du fier Stannis mais au prix de sacrifices humains à répétition. Une vision récente de Mélissandre pourrait pousser Stannis à partir vers le nord et à prêter renfort à la Garde de la Nuit, bien loin du trône, mais bien proche de Jon Snow.

Jon Snow, figure de l’héroïsme

Avec Robb Stark et Jaime Lannister, Jon Snow a le charisme du jeune premier. Robb est un héros positif, un prince en action. Jaime, une pourriture arrogante mais finalement attachante. Jon, c’est le ténébreux chevalier, exilé de sa propre famille pour être le bâtard de son très honorable père Lord Eddard Stark. Un héros parti à l’aventure dans les terres inconnues et dangereuses du Nord. 

Jon est à la recherche d’une forme de reconnaissance que Lady Stark, sa belle mère ne lui a jamais reconnu. C’est un héros à la recherche de lui même en somme, de son véritable nom de famille et pas de ce « Snow » insultant dans le Nord (Tous les bâtards du Nord s’appellent « Snow » comme tous ceux de la région désertique du Dorne s’appellent « Sand »). Son identité de Stark lui étant refusée du fait de son ascendance adultérine, Jon cherche à s’affirmer lui-même dans l’héroïsme.

C’est le sens de son engagement dans la Garde de la Nuit, ordre anciennement prestigieux de chevalerie. Or, Jon découvre rapidement que la Garde n’est plus ce qu’elle était. Dénigrée par tous les « sudistes » qui rient des légendes relatives aux créatures du Nord, la Garde n’est plus qu’un bagne pour criminels ou bâtards de haute naissance quand elle n’est pas le dernier lieu d’exil pour ceux qui ont vu de trop près la réalité du pouvoir dans les Sept Couronnes.

Et pourtant, c’est au nord et au delà du mur que résident les pires menaces qui planent sur Westeros. Jon doit à la fois résister à l’invasion des barbares installés au Nord du Mur et conduits par Mance Ryder, ancien frère défroqué de la Garde et à la poussée démoniaque des marcheurs blancs : des créatures morbides et intrigantes charriées par le menaçant hiver qui approche.

Jon est avec Daenrys l’un des seuls personnages complètement positif de la série. Ses points faibles sont donc les mêmes : son charisme chevaleresque est trop pur pour demeurer intact ou vivant.

Il reste en revanche un doute sur ses origines réelles. Rien ne nous confirme qu’il est bel et bien le fils de Ned Stark et d’une servante. Beaucoup d’analyses de lecteurs sur internet penchent vers l’idée que Jon serait le fils de Lyanna, la sœur de Ned Stark, et de Raeghar, prince héritier Targaryen tué par Robert Baratheon lors de la bataille du Trident, 17 années avant le début de la série télévisée. Jon pourrait donc devenir un ressort important dans la guerre de succession qui ensanglante Westeros.

Tyrion Lannister, héros cynique

A l’image du bouffon des monarchies anglaises du Moyen-âge, Tyrion est celui qui dit tout haut ce que tout le monde pense. C’est le charisme de l’antihéros, déjà bien représenté à la télévision par le Docteur House ou encore par Hank Moody (Californication). Tyrion partage avec le Docteur House le poids d’une difformité physique. House souffre de sa jambe comme Tyrion souffre d’être mis au ban de la société pour être un nain. Il partage néanmoins avec Hank le goût de la luxure et de la littérature.

Tyrion est donc dans la posture du personnage cynique. Il est à la fois au cœur de la haute société et des intrigues de Port Réal mais également mis à l’écart du monde qui l’entoure. Tyrion est donc à la fois spectateur malgré lui de la comédie du pouvoir mais aussi acteur incontournable. Comme il a l’occasion de le dire à Varys, le chef des espions, lors de la saison 2, « il sait comment l’on joue au jeu du pouvoir ». Nommé main du Roi par intérim, il assure la défense de Port-Réal, la capitale, contre l’offensive de Stannis.  Et surtout, les meilleures répliques de la série sont pour lui comme le privilège inouï de coller une paire de gifles à Joffrey dès le deuxième épisode de la première saison.

Le point faible de Tyrion est que son charisme est lié à son rôle de révélateur de l’hypocrisie sociale qui l’entoure. Dès lors, il ne saurait rentrer directement dans la course pour le trône sans abandonner ce qui fait tout le piquant de son personnage. Enfin Tyrion est infiniment romanesque. Tout lui arrive. Visitant le Mur, il est poursuivi par les Stark, puis emprisonné, puis chef de tribu pour ensuite prendre part à une bataille et rentrer à Port-Réal comme Main du Roi où il parvient à remporter une victoire militaire miraculeuse. L’auteur tient trop aux ressorts offerts par Tyrion pour le limiter à une simple ambition de conquête du pouvoir. Tyrion, c’est d’abord le cri d’un homme qui aimerait n’être pas considéré que comme un nain, mais d’abord comme un homme à part entière.

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