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Coupe du monde : la France recule au 7e rang des pays les plus riches en perdant le match face à l’Inde. Mais Paris monte au 3e rang des villes les plus attractives avec New-York et Shanghai
©BERTRAND GUAY / AFP

Business

Paris, 3e métropole du monde juste derrière New York et Shanghai en terme de destination préférée des investisseurs, devant Londres qui commence à souffrir du désordre politique liée à la gestion du Brexit.

Aude Kersulec

Aude Kersulec

Aude Kersulec est diplômée de l' ESSEC, spécialiste de la banque et des questions monétaires. Elle est chroniqueuse économique sur BFMTV Business.

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Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Il ne manque plus que la France remporte la finale de la Coupe du monde de football à Moscou, pour que la moisson de médailles chère à l‘ego national soit plus que satisfaisante.

La semaine a commencé par une nouvelle statistique qui aurait pu nous briser le moral. Selon le dernier classement de la Banque mondiale, la France est descendue au 7ème rang des pays les plus riches du monde en PIB (c’est à dire en puissance économique) et ce qui a pu paraître vexant, en se faisant doubler par l’Inde, qui entre ainsi dans le club des nouveaux riches et qui vraisemblablement, dépassera le Royaume-Uni l’an prochain.

Vexant, sans doute, mais normal et légitime qu’un pays qui compte 1,3 milliard d’êtres humains sorte un peu de la misère et en vienne à dépasser celui qui plafonne à 67 millions d’individus.  La Chine est arrivée au deuxième rang mondial juste derrière les Etats- Unis, il y a déjà plus de 15 ans et personne n‘a été surpris.

La marche forcée des pays émergents pour sortir de la pauvreté est plutôt une bonne nouvelle. C’est l’un des bénéfices les moins discutés de la mondialisation parce que chacun a compris que le développement économique de ces pays était le meilleur remède aux flux migratoires.

Il faut d’ailleurs s’attendre à ce que, dans les années qui viennent, d’autres pays émergents d’Amérique du Sud (le Brésil) et surtout d’Afrique, réussissent à se hisser dans le peloton de tête devant les vieilles nations occidentales.

Les français n’ont donc aucune raison de pleurer, sauf à s’interroger sur les raisons pour lesquelles des vieux pays démocratiques comme l’Allemagne et le Japon réussissent à garder provisoirement leur place de bons élèves. Ca ne durera pas.

La seule alternative à cette évolution serait de consolider toutes les économies de l’Union européenne ou même celles de la zone euro. Quand les Etats-Unis d’Europe seront constitués, il n’y aura plus de débat, l’Union européenne sera en tête des pays les plus riches du monde. On en est loin. Parce que pour les uns, cette ambition est un projet réalisable. Pour beaucoup, c’est un rêve qui a tourné au cauchemar.   

La deuxième « bonne » nouvelle nous a été envoyée jeudi par KPMG, le cabinet international de conseil et d’analyse, dans son étude annuelle qui mesure l’attractivité des grandes cités dans le monde, Global Cities Investment Monitor, pour la 9ème fois consécutive. Cette étude montre que Paris est devenu la 1ère destination européenne des investisseurs internationaux, ce qui la place en première place du podium européen devant Londres, Francfort et Amsterdam, et troisième place du podium mondial, derrière Shanghai et New-York. La semaine précédente, le grand concurrent de KPMG, EY (Ernst and Young), nous avait indiqué que l’ensemble de l’Hexagone était devenu une des zones les plus attractives du monde. Les deux études sont donc très cohérentes et font émerger trois remarques.

Le premier point, c’est que Paris est devenu le 3e centre d’affaires du monde en termes d'image, derrière New York et Londres. Et ce, alors même que Londres et New York sont plutôt sur une dynamique descendante. L’écart avec les deux premiers se réduit donc, en partie, c’est vrai pour Londres, à cause du Brexit.

L’arrivée de Paris dans ce tiercé de tête est évidemment liéeà la nouvelle vitrine de la maison France décorée et illustrée par Emmanuel Macron. La stratégie du nouveau président et les premières réformes ont montré que la France se donnait les moyens de s’inscrire dans la modernité.

Mais il n’y a pas qu’un effet Macron... Il y a aussi, dans l’approche des investisseurs, le fait que Paris soit sans doute autre chose qu’une capitale de la mode ou un musée à ciel ouvert. Paris peut être un eterre de business, compte tenu de ses infrastructures de communication, universitaire, hospitalière et même son tissu de start-ups et l’écosystème favorable qui leur permet de se développer.

Le deuxième point très favorable, qui ressort de l’étude KPMG, c’est l’idée que le business ne dépend plus essentiellement de l’Etat, mais des acteurs eux-mêmes. Paris a développé un marketing efficace. La ville de Paris, son conseil municipal et sa maire, Anne Hidalgo n‘ont pas été à l’origine de tout cela. Le lobbying de Paris Ile de France Capitale Economique a été réalisé par des entreprises qui se sont regroupées et qui se sont ajoutées à l’action de Paris Europlace qui, elle, regroupe des opérateurs financiers.

Dans le secteur des nouvelles technologies, tout un écosystème s’est constitué autour de Xavier Niel et de sa Station F notamment, avec maintenant une notoriété internationale rassurant les investisseurs. « Il nous manquait la capacité de chasser en meute, ce qui est la force des allemands » indique d’ailleurs le président d’un de ces groupes.

Le troisième point relevé par l’étude, c’est la conviction que Paris et sa métropole possèdent un extraordinaire potentiel de développement. 70% d’augmentation des investissements internationaux depuis 2016, c’était du jamais vu. Paris est, avec Shanghai et New-York, la cité du monde qui possède la marge de progression la plus importante. Autrement dit, Paris n’a pas fini de grandir.

Avec deux catalyseurs, le Grand Paris, qui occupera toute la vallée de la Seine jusqu'au Havre et l’effet des retombées du Brexit.

Le débat un peu mouvementé sur les modalités du Brexit a eu comme premier mérite d’introduire un doute sur la stabilité de la City de Londres et surtout sur la qualité du personnel politique qui inquiète les investisseurs. Ça n’est pas le Brexit qui fait peur aux investisseurs internationaux, c’est la gestion de ce Brexit qui les effraie. Il faut dire que les ministres en charge du dossier n‘ont pas donné des garanties de sérieux et d’expertise qu‘on était en droit d’attendre pour gérer un tel dossier.

A noter enfin l’engagement de Paris dans les luttes pour la planète.« Les investisseurs considèrent que la métropole saura tirer parti de manière positive de l’impact de son engagement en matière d'environnement, des réformes menées en faveur des entreprises, et des communications expliquant la richesse et la complémentarité des actifs qui font le succès des projets d’implantation » indique Nicolas Beaudouin, associé chez KPMG et responsable de l’étude.

Au total, l’Europe que l’on dit disparate et pas très homogène, canalise  aujourd’hui 42% des destinations d’investissement ethéberge47% de ces investisseurs. Loin devant l’Asie et devant les Etats-Unis.

L’Union européenne arrive bien au premier rang des pays les plus riches du monde.

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