Football : la fin du mercato en plein Covid a signé la fin de l'argent fou...<!-- --> | Atlantico.fr
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PSG football ligue fin de l'argent roi Neymar Kylian Mbappé
PSG football ligue fin de l'argent roi Neymar Kylian Mbappé
©FRANCK FIFE / AFP

Atlantico Business

Dans le football, le virus a achevé le règne de l’argent fou. Les clubs européens sont obligés de limiter leurs dépenses s’ils veulent survivre et revoient leurs investissements à la baisse, comme n’importe quelle entreprise.

Aude Kersulec

Aude Kersulec

Aude Kersulec est diplômée de l' ESSEC, spécialiste de la banque et des questions monétaires. Elle est chroniqueuse économique sur BFMTV Business.

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Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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La fête est finie, l’argent fou aussi. Ce n’est plus la même valse des millions qu’auparavant. Le mercato d’été touche à sa fin et cette année, pas de transfert mirobolant au-dessus des 100 millions d’euros, alors que c’était quasiment devenu une habitude. On aura à peine avoisiné les 80 millions d’euros pour les transferts des joueurs les plus importants. Pour beaucoup, la fête est finie, mais pour d’autres, le retour à la raison n’a pas que des inconvénients. 

Comme toute entreprise dans ce contexte de crise, à cause du confinement et des restrictions sanitaires les empêchant soit de jouer, soit de remplir les stades, les clubs de football ont dû faire face à des baisses importantes de chiffre d’affaires. 

La Ligue 1 a connu en 2019-2020 une baisse de recettes de 605 millions d’euros quand la saison a dû se terminer trois mois plus tôt que prévu. C’est à peu près la même estimation pour les autres clubs européens, et la prévision pour la saison qui s’entame n’est guère meilleure. 

D’abord, parce que, tant que les spectateurs ne reviennent pas mettre de l’ambiance dans les stades – et pour l’instant ce n’est pas la direction que l’on prend avec des restrictions qui se renforcent plutôt que l’inverse – les revenus de billetterie s’amenuisent comme neige au soleil, alors qu’ils constituent une part importante dans les budgets de clubs. En France, la jauge de spectateurs est toujours à 5000 personnes, ce qui, pour bien des stades n’équivaut même pas à 10% du remplissage normal, quand elle n’est pas ramenée à un niveau plus bas dans certains cas ou certaines villes.

Ensuite, parce que si le football qui est un spectacle et l’ambiance ne sont plus au rendez-vous, l’attractivité autour de ce sport sera moins importante et les diffuseurs télé voudront revoir à la baisse les importants montants qu’ils paient à la ligue et aux clubs pour retransmettre les matchs. Si l’offre est dégradée, il y aura forcément moins de demande. 

En Angleterre, le championnat le plus puissant financièrement et le plus regardé dans le monde vient de se voir résilier un contrat avec un diffuseur chinois, la chaine PPTV, parce que cette dernière ne voulait plus payer la dernière échéance de la saison 2019-2020. 

Alors, la Ligue 1, qui a négocié en 2019 le plus gros contrat de son histoire avec Mediapro, a de quoi s’inquiéter de ne pas recevoir les revenus qu’elle avait espérés.

Enfin, un troisième moyen de renflouer les caisses aurait été que le mercato, le marché des échanges de joueurs, soit très actif. Mais les clubs qui vendent sont dans la même position que ceux qui achètent et restent très prudents, surtout que la plupart des clubs européens sont astreints à la règle du fair-play financier, qui les empêche de trop s’endetter pour acheter des joueurs. Les montants de transferts pour cette fin d’été sont en baisse de 46% par rapport à une année normale. 

Les recettes sont moins importantes que prévues, alors les dépenses le sont autant. Certains clubs, dont les plus grands en Espagne – le FC Barcelone ou le Real Madrid, taillent dans les salaires de leurs joueurs, avec leur accord, ou n’accordent plus de prime, du jamais vu auparavant. Comme quoi tout change. 

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