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Faut-il encore vacciner contre la rougeole ?
©Reuters

Bonnes feuilles

Pour ou contre ? Dangereux ou non ? Beaucoup d'entre nous ne savent plus quoi penser et pour cause : on ne les a jamais renseignés, scientifiquement, sans parti pris, sur la vaccination. Le Pr Didier Raoult, microbiologiste mondialement reconnu qui dirige le plus grand centre français consacré aux maladies infectieuses (l'IHU de Marseille), comble cette lacune. Extrait de "La vérité sur les vaccins" de Didier Raoult et‎ Olivia Recasens, publié aux Editions Michel Lafon. (2/2)

Didier Raoult

Didier Raoult

Didier Raoult, professeur de microbiologie à la faculté de médecine de Marseille, dirige le plus grand centre consacré aux maladies infectieuses, l'IHU Méditerranée Infection. Le professeur Raoult est un des microbiologistes les plus cités en Europe et figure dans le classement des chercheurs les plus cités. Avec son équipe à Marseille, il a décrit des virus complexes, et il a été lauréat du grand prix de l'Inserm 2010. Connu pour sa posture anti-traditionnelle, il a acquis la notoriété des médias internationaux en 2020, lorsque lui et son équipe ont affirmé avoir trouvé un remède contre la Covid-19 avec son traitement à base d’hydroxychloroquine notamment.

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Des parents s’interrogent : faut-il faire vacciner son enfant contre la rougeole ? Nous avons eu, entre 2008 et 2015 en France, environ 3 000 cas de rougeole par an qui ont entraîné des pneumonies graves nécessitant une hospitalisation en soins intensifs, et provoquant 34 complications neurologiques aiguës, 10 décès chez des nourrissons non vaccinés et 7 chez des enfants immunodéprimés. La nécessité du vaccin paraît évidente. Mais notre stratégie vaccinale contre la rougeole est mauvaise. La ministre de la Santé a annoncé vouloir porter la couverture de 75  % à 95 %, alors que le vrai problème tient surtout à la durée de la protection vaccinale. En effet, nous nous sommes rendu compte qu’elle était bien plus faible que celle que procurait l’infection naturelle. Une stratégie intelligente, pour chacun d’entre nous, serait donc de consulter un médecin dix ans après avoir reçu le vaccin, afin de s’assurer que nous avons encore dans notre organisme les anticorps contre la maladie. Et cette vérification me semble indispensable à actualiser régulièrement pour les adultes qui travaillent auprès de personnes malades ou de jeunes enfants, de manière à leur éviter de jouer malgré eux le rôle de vecteur.

À Marseille, nous avons eu deux décès par rougeole en vingt ans, l’un était un patient atteint du sida, hospitalisé en réanimation dans un état tel que la contribution de la rougeole à son décès a été probablement mineure, mais qui a contracté l’infection auprès du personnel de soin… L’autre était un non-vacciné issu de la population rom. Ce cas pose d’ailleurs la question du sens d’une obligation vaccinale française dans l’Europe de Schengen… Si l’on veut éviter la contagion, cela vaudrait la peine d’avoir un plan de stratégie harmonisé à l’échelle de l’Europe, avec un financement pour les populations les plus pauvres.

Quoi qu’il en soit, au regard des seuls chiffres de la mortalité, il n’y aurait pas de raison de considérer encore ce vaccin comme obligatoire, mais la rougeole a la particularité d’être extrêmement contagieuse. Pour mesurer le degré de contagiosité on parle du « Ro ». Il s’agit en moyenne du nombre de personnes qui peuvent infecter un malade. On estime que le Ro de la rougeole est de vingt. Ce qui signifie qu’un malade est susceptible d’en contaminer vingt autres ! Tout aussi contagieux sont les oreillons, sauf que la maladie est en perte de vitesse en France, où l’incidence est passée entre 1986 et 2013 de 859 à 9 cas pour 100 000 habitants. La fréquence de la rougeole, elle, ne diminue pas et continue pour cette raison à faire peur. Toutefois, l’émotion qui saisit tout le monde quand un enfant immunodéprimé décède est totalement disproportionnée par rapport aux autres risques de mortalité et de maladies de l’enfance qui sont insuffisamment prévenus. 

Extrait de "La vérité sur les vaccins" de Didier Raoult et‎ Olivia Recasens, publié aux Editions Michel Lafon

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