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Face au Bayern, le PSG s’octroie le droit d’aller au bout de ses rêves.
Face au Bayern, le PSG s’octroie le droit d’aller au bout de ses rêves.
©FRANCK FIFE / AFP

Ligue des champions

Après avoir éliminé le Barca en huitièmes, les joueurs du PSG s'offrent le tenant du titre en quarts de finale de la Ligue des Champions. Malgré un but inscrit par Choupo-Moting, ils rejoignent pour la seconde année consécutive le dernier carré de la compétition. À l'issue d'un match irrespirable, leur courte défaite résonne comme une grande victoire.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Il était difficile d'imaginer plus belle affiche que celle que nous proposait hier soir la Ligue des Champions. Une affiche semblable à un lopin de bonheur volé à une époque mortifère, comme une rapine à la morosité ambiante, autrement dit un match que toute l'Europe du football attendait...  Au-delà de la certitude de voir rester sur le carreau le finaliste ou le vainqueur de l'édition précédente dès les quarts de finale, il flottait dans l'air de ce rendez-vous pas comme les autres quelques questions suspendues... Ce PSG version Qatari, après avoir sorti le grand Barca au tour précédent, pouvait-il écrire en lettres d'or LA grande épopée européenne qui lui manque tant ?
Cette équipe, aux allers souvent brillants et aux retours toujours fébriles, allait-elle cette fois tenir le coup et afficher le caractère qui lui fait parfois défaut ? Après les promesses et les inquiétudes nées du match aller, donc animés par une confiance aussi grande que le doute que ce groupe inspire, l'encadrement, les suiveurs et les supporters crevaient d'impatience d'en avoir le cœur net. Tous voulaient pouvoir enfin répondre à cette interrogation majeure : que vaut vraiment cette équipe ?
Ce matin la réponse est simple, assurément beaucoup. Et même un peu plus, tant la qualification Parisienne aura été conquise de haute lutte et contre un grand adversaire. Pour comprendre le pourquoi du comment d'un tel résultat, il est inutile, pour une fois, de regarder du côté des absents. Comme les deux équipes présentaient des infirmeries pleines de blessés prestigieux agitant béquilles et moignons (Dieu les prothèse), il fallait chercher ailleurs les raisons de la qualification. Et parfois, ailleurs, ce n'est pas bien loin. Car si le PSG a raflé la mise, c'est tout simplement parce qu'il s'est montré plus réaliste, et sur deux matchs consécutifs s'il vous plaît, que le champion d'Europe en titre (c'est-à-dire l'équipe nationale Allemande moins Lewandowski). Rien que ça. Hier soir, dans un match qui confirme la tendance actuelle selon laquelle l'équipe qui se procure le plus d'occasions franches finit par perdre, les Parisiens nous ont encore offert de belles émotions et un grand spectacle. Du grand standing, avec de l'intensité, des duels engagés, des actions de classe et surtout, une fois n'est pas coutume, une réelle solidarité défensive... Oui, vous avez bien lu, et ce même au plus fort de la domination Bavaroise, quand la tension était à son comble et que les deux équipes funambulaient sur les fils de leurs destins. Même s'il est trop tôt pour se faire un avis définitif sur cette équipe, on peut risquer l'idée que, rencontres après rencontres, le profil d'un champion en puissance finit quand même par se dégager. Pour le dire simplement, cet effectif, s'il n'est pas le plus ronflant que le PSG ait connu ses dernières années, est de loin le plus léthal, le plus chirurgical de tous. Mesdames et Messieurs, que cela plaise ou non, nous avons affaire à une équipe de maquisards, composées de tireurs d'élites embusqués capables d'estourbir n'importe qui, n'importe quand. Des gars qui se foutent pas mal d'avoir la maîtrise des opérations parce qu'ils savent qu'ils n'ont pas d'équivalents dans la capacité de sanction. On appelle ça des employés de bourreaux.

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Au tableau d'honneur, même si tous les joueurs se sont montrés à la hauteur de la situation, deux noms viennent en premier à l'esprit : Gueye et Neymar. C'est bien simple, hier soir, parce qu'il semblait avoir l'énergie profuse, Gueye était partout. Le type même du joueur qui bosse et qui galope, et qui galope autant qu'il bosse. J'ai connu des gars comme ça, il y a longtemps en boîte de nuit... des types qui dansaient encore quand la musique s'était arrêtée, quand les videurs commençaient à avoir des impatiences... Des compulsifs, des hyperactifs. Assurément, Gueye est de ceux-là et quand il est à ce niveau, il est indispensable.
Quant à Neymar, son récital aurait été exceptionnel s'il avait su, s'il avait pu, convertir ses nombreuses occasions franches (cinq au total, dont deux poteaux et une barre !). Excellent dans les phases de transition, précieux dans la conservation du ballon, il s'est comporté en véritable leader... L'essentiel somme toute. À noter également le bon match d'un Navas (refrain connu) seulement battu par une tête de Choupo-Moting à la 40è, la belle prestation d'un Di Maria qui avait tellement d'idées qu'il en donnait aux autres, l'omniprésence aérienne de Danilo, les belles sorties de balles de Paredes et la belle prestation de Dagba, face à Coman. À la lecture de ces lignes, vous comprenez que la performance d'ensemble est plus qu'appréciable. 
Pour les Bavarois, tenants du titre, l'élimination est douloureuse. Pour des caïds de cette trempe, pour des gars couverts de lauriers, c'est peut-être moins désagréable que les premiers ennuis prostatiques, d'accord, mais ça ne fait tout de même pas plaisir. Nul doute qu'ils regretteront longtemps d'avoir survolé le match aller sur tous les plans, excepté celui de l'efficacité. Dans un sport qui érige en valeur cardinale le réalisme dans les deux zones de vérité, ils finissent par payer très cher le carburant avec lequel leur qualification part en fumée. 

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Si le match aller avait accouché d'une victoire douteuse, il est acquis que le match retour laissera une empreinte encore plus paradoxale : celle d'un revers plein de promesses. Car c'est grâce à une courte défaite qui résonne comme une grande victoire que l'équipe Parisienne a gagné le droit d'envisager d'aller au bout de ses rêves, tout au bout de ses rêves... Là où, comme disait l'autre, la raison s'achève... Parce que les trois derniers vainqueurs du Bayern sont repartis avec la coupe aux grandes oreilles, les perspectives qui s'offrent désormais aux Parisiens sont justes magnifiques. En attendant de savoir qui de Manchester City ou de de Dortmund sera leur prochain adversaire, on jurerait bien qu'ils ont compris que c'est aussi en se crachant dans les mains que le meilleur des mondes pouvait devenir le monde des meilleurs. L'avenir proche nous dira si cette équipe qui arrive toujours à destination sans jamais savoir comment s'y rendre est composée d'utopistes ou de réalistes. Chose certaine, il ne faudra pas louper ça. Pour le dire autrement, même si personne ne sait jusqu'où elle peut aller, ça tombe de toutes façons très bien : où qu'elle aille, c'est notre chemin ! 

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