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2002, 2007, 2012 : les années présidentielles sont-elles frappées de la malédiction des étés pourris ?
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Un temps de chien

Alors que les vacances sont bien entamées, beaucoup de Français attendent toujours... le soleil ! Le mauvais temps qui rappelle celui de l'été dernier, où il avait plu du 15 juillet au 15 août.

Jérome Lecou

Jérome Lecou

Jérome Lecou est ingénieur prévisionniste au sein du service de l'unité média de Météo-France.

Il a été longtemps directeur de la communication et de la commercialisation à Météo-France.

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Atlantico : Le mauvais temps est de mise en ce début d'été. Assiste-t-on à un dérèglement climatique ?

Jérôme Lecou : Lorsqu'on parle de changement climatique, il faut raisonner sur un espace spatial plus grand que celui de la France et sur une échelle temporelle plus longue. Ce dernier intervient sur une longue période, et non de manière brutale, et sur un espace géographique qui dépasse celui de l'hexagone.

Par exemple, nous nous inscrivons dans un changement climatique à l'échelle du globe. Ainsi, l'année 2011 a été l'une des plus élevée en termes de température et s'inscrit sur une décennie, de 2000 à 2010, qui fut, elle aussi, la plus chaude jamais observée.

La France représente un petit espace géographique par rapport au reste du monde. Le mauvais temps en France ne s'explique donc pas par la dérégulation d'un cycle puisque celui-ci devrait alors être le même pour les autres pays. Or, l'Europe centrale, les Balkans, ou encore les Etats-Unis ont connu des canicules en juin et juillet.

Comment expliquer ce mauvais temps en France ? Pourquoi ne bénéfice t-on pas du même beau temps qu'aux Etats-Unis ?

La France est située en moyenne latitude, ce qui signifie qu'elle subit une variation du temps qui est déterminée par un conflit entre des masses d'air d'origine tropicale et d'autres d'origine polaire.

La France se trouve donc à un carrefour où se croisent des courants d'air chauds et froids. Du fait de ces courants, l'Europe de l’ouest a une variation naturelle, contrairement aux tropiques où il y a une saison sèche et une saison humide clairement marquées.

Ces invasions d'air froid ou d'air chaud peuvent se produire même lorsqu'on ne les attend pas. Ainsi, rien n'empêche d'avoir des descentes d'air frais au printemps ou en été. Le climat d'Europe de l'ouest est donc caractérisé par ces variations naturelles. Il est par conséquent normal d'avoir en France des étés parfois plus frais et plus humides alors que d'autres sont caractérisés par des canicules.

Comment expliquer cette impression de mauvais temps ?

Cette année a débuté avec des mois de juin et juillet assez maussades. Mais des épisodes similaires se sont déjà produits.

En 2002 et 2007, les débuts d'été furent, eux aussi, assez mauvais. De manière générale, il est assez rare d'avoir deux mois d'été assez beau, surtout sur la moitié nord de la France. Il y a souvent une belle période, mais celle-ci peut être décalée dans la saison.

L'année dernière avait, par exemple, plutôt bien commencé, mais une période exécrable avait suivi entre le 15 juillet et le 15 août, une période qui correspond à celle des vacances, d'où un ressenti négatif chez les vacanciers. En revanche, si on prend en compte la période du 15 juin au 15 septembre, le temps était plutôt correct. Finalement, les Français perçoivent cet été comme "pourri" parce qu'ils y prêtent davantage attention, étant en vacances.

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