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Et si le cholestérol était finalement bon pour la santé ?
©Flickr

Bonnes feuilles

Quotidiennement, nous sommes submergés de promesses marketing pour régimes "minceur", de publicité sur les produits de l'industrie agroalimentaire agroalimentaire ou de nouveaux scandales. A qui aujourd'hui, pouvons-nous faire confiance ? Extrait du "Guide des aliments", de Sylvain Duval, publié aux Cherche-midi (2/2).

Sylvain Duval

Sylvain Duval

Biologiste, Sylvain Duval est membre de l'association Formindep et administrateur de l'ADNC (Association de diététique et nutrition critiques). Il a été, notamment, expert dans "Que choisir Santé" (UFC).

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Le cholestérol est indispensable à la santé et n’est pas une molécule nocive. La quantité de cholestérol sanguin est régulée par le foie.

Il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » cholestérol : c’est la même molécule. Le cholestérol ne flotte pas librement dans le sang et ne se dépose donc pas « comme du calcaire dans un tuyau ».

Les HDL et LDL sont des transporteurs de graisses, de cholestérol et de vitamines liposolubles. Ce sont comme des petits sous-marins qui naviguent dans notre système circulatoire. Certaines études cliniques ont baissé le « mauvais » LDL et augmenté le « bon » HDL, mais la mortalité a augmenté (voir les arguments cliniques).

Ce qui bouche les artères, ce ne sont pas des amas de cholestérol mais un caillot au niveau de plaques d’athérome, constituées de multiples cellules, de graisses, de fibres de collagène et du calcium (si la plaque est ancienne). Et si la plaque se fissure, il se produit alors un caillot (thrombus) qui occasionne un problème immédiat dans l’artère touchée.

Quand on donne du cholestérol en grande quantité à des animaux (lapin, singe, souris, chien), ils développent des lésions qui abîment leurs organes et qui bouchent leurs artères. Selon certains, ces lésions sont identiques à celles de l’homme. Mais selon d’autres experts, ces plaques ne ressemblent pas à l’athérosclérose humaine et sont réversibles à l’arrêt de l’ingestion massive de cholestérol..

Les arguments que je présente ici sont volontairement simplifiés. Et j’ai réduit leur nombre, car il faudrait plusieurs ouvrages de centaines de pages pour passer en revue toutes les erreurs ayant permis d’imposer le dogme du cholestérol, à partir de petites simplifications multiples et erronées. Il serait temps que les médecins reçoivent une information physiologique non dogmatique et libérée de l’influence des firmes pharmaceutiques.

ouvrages de centaines de pages pour passer en revue toutes les erreurs ayant permis d’imposer le dogme du cholestérol, à partir de petites simplifications multiples et erronées. Il serait temps que les médecins reçoivent une information physiologique non dogmatique et libérée de l’influence des firmes pharmaceutiques.

Ce que j’appelle « fraude » est en fait une pratique courante en science. Une étude qui n’est pas « positive », qui déplaît au sponsor ou au chercheur lui-même, ne sera pas publiée. C’est un biais de publication.

L’autre pratique courante est de ne pas citer une étude qui déplaît au chercheur ou à la firme pharmaceutique en plein marketing. On ne cite que ce qui arrange votre théorie. Ainsi, un essai « négatif », car il informe sur la toxicité d’un médicament ou montre que le cholestérol est innocent, ne sera jamais porté à la connaissance des médecins. C’est un biais de citation.

Par ailleurs, les défenseurs de l’hypothèse du cholestérol citent toujours les mêmes études et oublient toujours de citer les études contraires à leur hypothèse, qui ne trouvent pas de liens statistiques entre maladie cardiovasculaire (MCV) et LDL-cholestérol.

Certaines des études les plus célèbres (MRFIT ou en entier, « Multiple Risk Factor Intervention Trial », Framingham) ont été présentées de manière avantageuse pour l’hypothèse lipidique, c’est-à-dire de manière à affirmer que le cholestérol et les graisses sont liés de manière statistique aux maladies cardiovasculaires (CV).

Les études les moins fiables sont celles qui comparent deux populations de pays différents, mais ce sont aussi les plus célèbres. Elles sont peu fiables car le risque de biais augmente dès que l’on compare des habitants aux modes de vie très différents. L’une d’elles s’appelle l’étude des 7 pays et a été dirigée par Ancel Keys. Il fait partie de ceux que je classe dans les « truands », ou plutôt les fraudeurs. Ce chercheur mondialement connu a publié deux études importantes : l’étude des 6 pays, dont il a totalement truqué la présentation ; puis l’étude des 7 pays. Si on l’analyse pays par pays, elle montre que le cholestérol et les graisses n’ont rien à voir avec la mortalité cardiovasculaire. Pourtant, cette étude est citée comme supportant l’hypothèse lipidique, alors qu’il n’en est rien.

L’autre pratique est de réécrire une étude épidémiologique pour la rendre conforme à une hypothèse défendue. L’industrie du tabac a longtemps manipulé des études pour cacher les méfaits de la cigarette. Cette pratique existe aussi dans d’autres industries, dignes héritières de l’industrie du tabac qui leur a montré la voie de la fraude et comment truander pour changer l’image d’un produit auprès du grand public.

Extrait du "Guide des aliments", de Sylvain Duval, publié aux Cherche-midi, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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