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Et quand nous serons 11 milliards sur Terre en 2100 ? Partie 2 : la facture pour l'environnement et le climat
©Reuters

Et moi, et moi, et moi

Selon l'Institut national d'études démographiques (Ined), nous serons entre 10 et 11 milliards d'êtres humains d'ici à la fin du siècle. Un chiffre aussi énorme que les enjeux qu'il sous-tend.

Frédéric Decker

Frédéric Decker

Météorologue - Climatologue à MeteoNews et Lameteo.org

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Atlantico : Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a rendu public le premier volet de son rapport sur le changement climatique – les volets 2 et 3, ainsi que le rapport de synthèse suivront courant 2014. Ce premier volet confirme quele réchauffement climatique est alarmant. Il met essentiellement en cause les activités humaines. Justement, en Chine, pays en plein boom économique, on est passé de 30 à 55 voitures pour 1 000 habitants en deux ans. Ce développement des pays émergents ne met-il pas en danger l'avenir de notre planète ? Concrètement, de combien de degrés et de combien de centimètres grimperont la température et le niveau des mers et océans d'ici 2020 ? 2050 ? 2100 ?

Frédéric Decker : Le GIEC donne régulièrement des chiffres alarmistes. Ces chiffres, en fonction des dernières études et tendances climatiques, varient de façon parfois importante. D’autres instituts de recherches dans le domaine du climat donnent des théories souvent différentes, et par conséquent, des chiffres très éloignés de ceux du GIEC. Il est donc difficile de répondre de façon catégorique et certaine, d’autant que je ne suis pas de l’avis du GIEC.

>>>> A lire, le premier épisode de notre série : Et quand nous serons 11 milliards sur Terre en 2100 : le risque d'épidémie.

Bien sûr, le boom économique et démographique de certains pays comme la Chine met la planète en danger. De nouvelles sources de pollution et de gaz à effet de serre voient le jour, elles sont donc susceptibles d’aggraver le réchauffement climatique qui s’est accéléré depuis les années 1980 (mais qui a ralenti depuis 2000).

Il n’y a pas de chiffres précis et fiables concernant la hausse des températures et des océans d’ici les années 2020, 2050 ou 2100, d’autant que je ne partage pas l’avis du GIEC. Le climat terrestre est une machine extrêmement complexe que nous ne connaissons pas encore totalement, et certaines interactions, mal connues, pourraient remettre en question les infos alarmistes du GIEC. Pour preuve : l’accélération du réchauffement annoncée pour la décennie 2000-2010 n’a pas eu lieu. Au contraire, la hausse du thermomètre a connu un net ralentissement sur l’ensemble de la Terre.

L'Institut français d'études démographiques (INED) estime que nous serons entre 10 et 11 milliards d'êtres humains d'ici la fin du siècle. Quel impact cet accroissement de la population mondiale pourrait avoir sur le réchauffement climatique si nous ne changeons pas nos habitudes ? Quels seraient les scénarios les plus apocalyptiques ?

Plus nous serons nombreux, plus nous polluerons. Et plus nous polluerons, plus nous créerons des déséquilibres naturels, y compris dans le domaine du climat. En émettant toujours plus de gaz à effet de serre, nous risquons de réchauffer toujours plus notre environnement, avec des conséquences qui pourraient être dramatiques.

Ce ne sont que des suppositions en prenant en compte les théories les plus pessimistes, mais dans un climat beaucoup plus chaud, pouvant donc contenir davantage de vapeur d’eau et donc plus d’énergie potentielle, les phénomènes violents tels que les tempêtes, cyclones, orages, tornades, inondations, etc. pourraient s’intensifier, sans forcément devenir plus fréquents.

La répartition géographique des précipitations pourrait être chamboulée, avec des sécheresses plus extrêmes dans certaines régions, et au contraire des inondations plus graves dans d’autres.

Ces changements bouleverseraient la répartition agricole, les richesses et la gestion de l’eau. Cela pourrait donc créer des tensions entre pays « avantagés », tels que les pays nordiques où l’agriculture « exploserait », et d’autres, où sécheresses et canicules risqueraient de « tuer » l’agriculture. Une guerre de l’eau pourrait même avoir lieu… Mais cela ressemble davantage à de la science-fiction, il faudrait vraiment un bouleversement climatique énorme !

En dehors des activités humaines, quelles sont les autres causes du réchauffement climatique ?

Le climat terrestre n’a jamais été linéaire. Périodes chaudes et froides alternent depuis toujours. N’oublions pas que le climat terrestre s’est même refroidi entre l’après-guerre et les années 1970 (y compris en France) – ce que le GIEC n’arrive pas à admettre d’ailleurs. Du temps des dinosaures, la Terre était 5 à 8 degrés plus chaude qu’aujourd’hui, majoritairement sous climat tropical !

De nombreux phénomènes naturels peuvent réchauffer l’atmosphère terrestre : l’éloignement de la Terre par rapport au soleil (qui ne tourne pas tout à fait rond autour de l’astre du jour…), des éruptions volcaniques peu chargées en poussières mais riches en gaz à effet de serre, des fuites naturelles de méthane depuis le permafrost ou depuis les profondeurs des océans, une forte activité solaire… Les exemples sont nombreux !

Quelles sont les zones où il ne fait pas bon vivre en ces temps de réchauffement climatique ?

Les zones tropicales et équatoriales sont les plus exposées, comme au Bangladesh. Ce pays, situé à peine au-dessus du niveau de la mer, connaît régulièrement de graves inondations. Si le réchauffement se poursuit, provoquant une hausse du niveau de la mer, des terres finiront sous l’eau et les populations devront se déplacer. Cela pourrait être le cas aussi sur de nombreux atolls et îles basses de l’Océan Indien jusqu’au Pacifique. Et en France, la Camargue serait concernée.

Des cyclones potentiellement plus violents pourraient mettre en danger les populations des zones les plus touchées, telles que la Floride, les Caraïbes, le Mexique ou encore l’Asie du Sud-Est. Les Philippines seraient en ligne de mire, comme on l’a vu récemment d’ailleurs avec le super-typhon Haiyan.

L’avancée prétendue du désert vers l’Europe du Sud (en particulier l’Espagne) est un autre risque, avec des conséquences néfastes évidentes sur l’agriculture locale.

Le tableau n’est pas entièrement noir : les pays nordiques peuvent étendre leur agriculture (y compris le Groenland, comme dans les années 1930-40) grâce à la hausse des températures et au recul des glaces.

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