Pourquoi Nicolas Sarkozy doit se soumettre aux primaires s’il veut revenir<!-- --> | Atlantico.fr
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Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy.
©Reuters

Pas si vite

Une tribune d'Yves Derai.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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On aime tous Bernadette Chirac lorsqu’elle joue à  la directrice d’école décernant les bons et les mauvais points aux anciens présidents, à l’actuel, aux postulants. Elle le fait avec franchise et gourmandise, deux qualités qu’elle semble développer avec l’âge. Mais en terme d’analyse politique, l’ex première dame confond parfois show biz et scène électorale. Nicolas Sarkozy n’est pas dans la position de Jean-Jacques Goldman à qui il suffirait de le décider pour remplir à nouveau des salles de spectacle et de rentrer en studio pour enregistrer un nouvel album. Un come back en politique, c’est compliqué, souvent voué à l’échec –souvenons-nous de la défaite de VGE aux municipales à Clermont-Ferrand en 1995 ou de la tentative avortée de Lionel Jospin en 2007- et cela se prépare avec minutie.

Aujourd’hui, l’on dirait que cela se « storytellise ». On prête à l’ancien Chef de l’Etat des propos qu’il laissant comprendre qu’il ne se prêtera pas au jeu des primaires à l’UMP car il ne se rabaissera pas « à affronter (ses) anciens ministres », qu’il envisagerait de créer un nouveau mouvement par dessus la tête de l’UMP, financé par de riches et généreux donateurs. Quelle mauvaise histoire il raconterait aux Français s’il donnait l’impression de mépriser ses amis politiques et de vouloir récupérer son fauteuil à l’Elysée comme s’il s’agissait d’un dû. Pire, de se présenter contre François Hollande pour prendre une revanche personnelle et pas pour redresser la France.

Au contraire, s’il se présentait en toute humilité aux primaires de sa formation face à des personnalités qui, autant que lui, ont le droit de prétendre prendre en mains les rênes du pays, Nicolas Sarkozy se grandirait, surprendrait et montrerait qu’il ne craint ni ses adversaires, ni le verdict des urnes. Sa candidature légitimée par l’onction du peuple de droite le mettrait dans des conditions idéales pour challenger le président sortant.

L’autre avantage, et non des moindres, que représenterait pour lui ce scenario serait de lever une nouvelle génération de leaders et d’incarner le rassemblement. Car dans une primaire UMP, voire UMP/UDI, toutes les sensibilités de son camp seraient représentées par des hommes ou des femmes se saisissant de cette plateforme médiatique pour prendre date. On pourrait imaginer qu’un gaulliste social comme Bruno Le Maire, qu’une figure de la droite décomplexée telle que Guillaume Peltier, qu’une icône de la diversité comme Rama Yade seraient tentés par cette aventure. Et qu’à l’instar de François Hollande soutenu à la fois par le social démocrate Manuel Valls et le « démondialiste » Arnaud Montebourg entre les deux tours de la primaire socialiste de 2011, Nicolas Sarkozy remporterait aisément cette première historique, rallié au lendemain du premier tour (s’il y en a deux) par les révélations du scrutin incarnant les différents courants idéologiques d’une droite en réalité très plurielle.

En aura-t-il la modestie, la volonté et le courage ? Bernadette Chirac nous le dira sans doute bientôt...

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