En guerre contre l’Occident : cet autre échec majeur de Vladimir Poutine qui se déploie déjà sous nos yeux <!-- --> | Atlantico.fr
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Vladimir Poutine lors d'une visioconférence depuis le Kremlin.
Vladimir Poutine lors d'une visioconférence depuis le Kremlin.
©Mikhail Tereshchenko / Sputnik / AFP

Résilience énergétique

Vladimir Poutine mène une guerre larvée contre l’Union européenne. Le chef du Kremlin utilise l’énergie comme une arme.

Thierry Bros

Thierry Bros

Thierry Bros est Expert énergie, professeur à Sciences Po Paris et Senior Energy Expert à l'Energy Delta Institute. Il est notamment l'auteur de "After the US shale gas revolution", publié aux Editions Technip et "Géopolitique du gaz russe" aux Editions L’inventaire.

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Atlantico : La stratégie de Vladimir Poutine vis-à-vis de l'Union européenne sur le plan énergétique a-t-elle échoué ?

Thierry Bros : Elle a partiellement échoué. En 2021, Gazprom n’avait pas rempli ses stocks de gaz. A ce moment-là, la Commission n’avait rien dit. Vladimir Poutine mène une guerre larvée contre l’UE. Il utilise l’énergie, en particulier le gaz, comme une arme. Il joue le principe d’incertitude. Pour lui, le gaz doit servir à désunir les pays européens. Tous les fournisseurs qui reçoivent encore le gaz russe l’acceptent volontiers sans se vanter. Le livraisons sont sept fois plus faibles aujourd’hui qu’en 2020.

Poutine peut également raugmenter les livraisons, et jouer à la baisse les prix ; il reste celui qui peut générer une volatilité massive sur les prix en Europe. Il peut livrer plus de volume via l’Ukraine et faire encore plus baisser les prix. D’où le fait que l’on doit être prêts à faire face à toutes les possibilités.

Pourquoi cela a-t-il échoué ?

Je le répète : il n’a pas complètement échoué. Il a mis le gaz à des prix jamais vus, et il a montré que sans énergie ou avec moins d’énergie, il y a une inflation en Europe et une désindustrialisation même. C’est pour ça qu’il faut une énergie abondante, décarbonée et bon marché. Il peut jouer d’autres cartes dans les mois à venir. Il peut jouer sur l’augmentation des volumes, se mettre d’accord avec certains Etats et faire des prix différenciés en Europe. 

De manière générale, je suis étonné que la Commission n’ait pas analysé l’intégralité des contrats que tous les fournisseurs européens (comme Engie) ont avec Gazprom pour anticiper , et dire « non, là, la concurrence ne nous est plus favorable et nous changeons de stratégie en particulier avec la Russie ». C’était une façon idéale de lancer le concept de l’achat groupé de gaz Européen que la Commission souhaite mettre en place. Mais la Commission ne souhaite pas acheter du gaz Russe avec ce mécanisme !

D’où le fait qu’il va falloir se préparer à toute éventualité, et produire ainsi plus d’énergie ; c’est-à-dire développer le nucléaire et les énergies renouvelables, mais aussi investir dans de nouvelles productions gazières hors Russie pour remplacer à moyen terme les volumes fournis jadis par Gazprom.

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