Emmanuel Macron, cet ovni qui donne un coup de vieux à la classe politique<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Emmanuel Macron agace tout le monde politique.
Emmanuel Macron agace tout le monde politique.
©Reuters

Editorial

Le ministre de l’Économie au profil atypique n'hésite plus à bouleverser les codes de la politique traditionnelle, quitte à agacer les membres du PS et à renvoyer souvent dos à dos la droite et la gauche, en montrant combien les affrontements auxquels donnent lieu les discussions parlementaires ont un caractère désuet face aux problèmes d’aujourd’hui.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

Voir la bio »

Il est peut-être celui que le pays inconsciemment attendait. En douze mois de présence au sein du gouvernement, Emmanuel Macron a commencé de faire entendre une petite musique qui surprend  d’abord, interpelle ensuite. Car elle semble apporter des vérités d’évidence dans un microcosme englué dans les éléments de langage dont se détourne  progressivement  l’opinion. Avec sa jeunesse, son style, il apparaît comme une sorte d’ovni, venu d’ailleurs, dont les bonnes manières, la courtoisie à l’égard de ses collègues, apparaissent comme rassurants au premier abord,  alors qu’une prise de conscience commence à se faire jour qu’il est en  train, pas seulement en raison de sa jeunesse, de donner un terrible coup de vieux à la classe politique.

Il ne se place pas dans le registre habituel, alors qu’il est l’un des principaux acteurs du gouvernement. Il n’a pas la carte du parti socialiste. Il montre une liberté de ton qui agace de plus en plus au sein du PS, mais inquiète aussi dans l’opposition car il renvoie souvent dos à dos la droite et la gauche, en montrant combien les affrontements auxquels donnent lieu les discussions parlementaires ont souvent un caractère désuet face aux problèmes d’aujourd’hui. Il est encore peu connu de l’opinion publique, même si sa  notoriété monte en flèche, car il tient un discours qui est de plus en plus celui des Français, frappé au bon sens, éloigné des querelles partisanes et de l’idéologie, dont il  vient encore de donner un exemple en clôturant l’université d’été du Medef à Jouy en Josas.

Pour Emmanuel Macron, la France d’aujourd’hui va un peu mieux grâce à la conjonction de facteurs extérieurs favorables qui ont redonné du pouvoir d’achat : la chute du pétrole et des matières premières, la baisse des taux d’intérêt et de l’euro. Mais il ne faut pas toujours attendre les bonnes  nouvelles des autres ; il convient aussi de restaurer notre propre crédibilité, alors que depuis les années quatre-vingt la France a toujours repoussé les efforts qu’elle aurait dû accomplir pour s’adapter aux transformations du monde. Il ne veut pas désigner de boucs émissaires, mais souligne  une responsabilité collective. Il faut sortir le pays de la langueur où il s’est installé. A cet égard, la gauche n’est pas exempte de critiques alors qu’elle invoque sans cesse la justice sociale dans un pays où dix-huit pour cent des jeunes sont au chômage.

Il existe une priorité : le pays doit se déshabituer de la dépense publique, cesser de vouloir résoudre les difficultés par une augmentation du recours incessant à l’Etat, qui représente la plus grande injustice vis-à-vis des générations futures, alors que les prélèvements représentent déjà plus de 57% de la richesse nationale. Ce qui constitue un record au sein des grandes nations.

Il faut ensuite repenser le droit du travail qui est un obstacle à la croissance, car il tend à figer l’économie, en empêchant  l’évolution indispensable. Enfin, Emmanuel Macron appelle à une véritable révolution culturelle en regardant la mondialisation en face pour mieux s’adapter à un univers qui se transforme, ne pas chercher la protection à tous crins, ne pas hésiter à prendre des risques et à célébrer ceux qui réussissent.

Ce n’est pas simplement  une petite musique : c’est une révolution, une invitation à secouer les tabous. Une leçon pour les partis politiques au moment où la majorité au pouvoir se déchire dans des querelles byzantines intestines et alors que l’opposition se montre toujours timorée et  manque de l’indispensable audace pour sortir des sentiers battus et construire le monde  de demain.  

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !