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Le e-learning est une formation ouverte à distance, un apprentissage en ligne possible grâce à la téléphonie, au chat et la visioconférence.
Le e-learning est une formation ouverte à distance, un apprentissage en ligne possible grâce à la téléphonie, au chat et la visioconférence.
©Reuters

Education 2.0

Dans quelques années, la rentrée des classes se fera-t-elle devant un ordinateur ? Face aux craintes que suscite la montée en puissance de l'enseignement à distance, le spécialiste en télétravail Xavier de Mazenod distribue les bonnes et les mauvaises notes du e-learning.

Xavier de Mazenod

Xavier de Mazenod

Xavier de Mazenod est consultant-associé de la société Adverbe qui développe notamment des activités de formation à distance et est l’éditeur de la plateforme elearning-entreprise.com. Il est est également le créateur de Zevillage.net, site web d’information et réseau social du télétravail et des nouvelles formes de travail.

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Le e-learning est une formation ouverte à distance, un apprentissage en ligne possible grâce à la téléphonie, au chat et la visioconférence. La relative nouveauté de cet enseignement à distance déporte l’attention sur la technologie. On y parle beaucoup d’outils de communication, de classes virtuelles, d’environnements numériques de travail et de systèmes de gestion de l’enseignement (Learning Management Systems). En oubliant parfois que l’essentiel de l’enseignement réside dans la relation entre l’enseignant et l’apprenant.

Un enseignant qui n’est plus le sachant universel dispensant ses acquis mais celui qui sait vers quelles ressources orienter son élève et à quel moment. Une relation somme toute inchangée depuis Aristote ou Socrate. Et qui n’empêche pas d’appliquer « les bonnes vieilles méthodes » de la dictée et du « par cœur » pour dispenser les savoirs de base, contrairement à ce que pensent certains enseignants rétif aux innovations.

Cyberprof, pas autoprof

Cette relation prof-élève sous-entend que l’enseignement à distance ne doit pas être confondu avec l’auto-formation de l’apprenant livré tout seul à un programme d’enseignement sur son ordinateur, même bien conçu et bien réalisé.

Peu importent donc les moyens et les outils pour enseigner tant que cette relation enseignant-apprenant est maintenue. Le cyberprof pourra suivre le travail de l’élève à distance, en mobilité, sur une tablette numérique ou sur Skype selon les besoins si cela facilite la vie des deux parties.

Le débat du e-learning débouche sur plusieurs interrogations notamment sur le bénéfice et la qualité d’un enseignement de ce type pour l’élève et le professeur. Pour ma part, je pense que le e-learning permet aux enseignants (si on prend soin de les former) de construire des cours plus attrayants et d’être plus efficaces dans leurs pratiques.

Transmission collaborative du savoir

Pourtant, les bénéfices les plus importants de cette modernité se trouvent ailleurs : l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC), résumées dans la question par Skype et le e-learning, obligent, par nature, à réformer l’organisation de l’enseignement.

Un peu comme dans le domaine de l’entreprise où le télétravail à l’aide des TIC oblige les organisations à transformer leur management pour introduire la confiance et la responsabilité des objectifs à atteindre.

Dans l’enseignement (tout comme dans la formation professionnelle), l’utilisation des technologies peut être une véritable opportunité de changement pour mettre en place une transmission collaborative du savoir. Ce qui permettrait notamment de valoriser tous les éléments informels dans l’acquisition des connaissances et de privilégier un enseignement qui s’appuie sur les apprenants en réseau.

Du XIXè au XXIème siècle

L’outil n’est pas le problème puisqu’un simple groupe privé dans Facebook pourrait faire l’affaire pour mettre à disposition de tous les élèves les ressources pédagogiques, pour permettre aux apprenants d’échanger, aux plus savants d’enseigner les moins avancés et de compléter ainsi le travail traditionnel du maître. Comme cela se pratiquait au XIXe siècle, sans technologies, dans les « écoles mutuelles ». [1]

On le constate, Skype n’est pas le problème de l’enseignement. Ou, plus exactement, c’est le symbole d’une difficulté à faire évoluer nos méthodes de transmission du savoir dans lesquelles la souplesse et la remise en cause permanente devraient être la règle, pour le plus grand bénéfice des élèves. Car, comme l’écrivait Alvin Toffler, « les illettrés du XXIe siècle ne seront pas ceux qui ne savent ni lire ni écrire mais ceux qui ne pourront pas apprendre, désapprendre et réapprendre ».

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