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Les écrans vont-ils créer une génération d'aveugles migraineux bossus ?
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Santé

Ordinateur, Internet, jeux vidéo, smartphones, tablettes ou télévision : les écrans sont aujourd’hui omniprésents dans notre vie quotidienne. Suffisamment pour porter atteinte à notre santé ?

Nathalie Hutter-Lardeau

Nathalie Hutter-Lardeau

Nathalie Hutter-Lardeau est nutritionniste diplômée d'Etat, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. 

Parmi ses livres figurent notamment La True Food aux Editions du Moment,  dans lequel elle explique comment déguster ses produits préférés en toute lucidité, 101 restos, 0 kilo, coécrit avec Nathalie Helal et Catherine Roig (Hachette, mars 2013), Mince Alors ! (Odile Jacob, Juin 2011), Des mots sur les maux du cancer  (Mango, 2009) avec le Professeur David Khayat et Wendy Bouchard, et  Le vrai régime anti-cancer  (Odile Jacob, 2010) avec le Professeur David Khayat et France Carp.

Elle a fondé en 2000 l'agence conseil en nutrition Evidence Santé, qui travaille avec l'Agence nationale de sécurité alimentaire sur la sécurité alimentaire, et le plan national nutrition santé, ainsi qu'avec plusieurs entreprises du secteur agro-alimentaire.

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Les Français consacrent plus de la moitié de leur temps libre à une activité sur écran, selon une étude publiée récemment par  l’INSEE. Et c’est sans compter le temps qu’ils passent devant un écran dans le cadre de leur activité professionnelle. Ce sont les jeunes qui y consacrent le plus de temps puisqu’ils passent chaque jour en moyenne plus de 3 heures et demi devant un écran (ordi­na­teur ou télé­vi­sion).

D’un point de vue purement ergonomique, le travail sur écran impose une posture sédentaire pendant de longues périodes, pouvant entraîner, à long terme,  l’apparition de troubles musculo-squelettiques ainsi qu’une fatigue visuelle. Muscles contractés, douleurs au niveau de la nuque, des épaules  et du dos, affections des nerfs au niveau des poignets (canal carpien) et autres douleurs et engourdissements ainsi que des maux de tête, picotements et assèchement des yeux liés à leur forte sollicitation, font partie des troubles les plus courants. Ces maux sont d’autant plus fréquents lorsque l’environnement n’est pas adapté (ex : sièges et hauteurs d’écrans mal réglés) ou en cas de travaux répétitifs exécutés dans des positions inconfortables ou contraignantes. Mais attention, souvent les utilisateurs d’écran ne se donnent tout simplement pas la peine d’adopter les positions recommandées ni de se lever et de s’étirer régulièrement. C’est le cas notamment dans le cadre d’usage privé à domicile où l’environnement ergonomique n’est pas toujours adapté.

Ce sont notamment les ordinateurs portables qui, conçus pour une utilisation occasionnelle et de portabilité, ne permettent pas toujours de répondre aux exigences ergonomiques : fatigue visuelle liée à l’utilisation d’un petit écran, mauvaise posture en cas d’utilisation dans les transports par exemple,  douleurs suite au port d’ordinateurs portables sont autant de troubles rencontrés fréquemment chez leurs  gros utilisateurs.  

Le travail sur écran dans le cadre professionnel peut être aussi source de stress résultant des contraintes de temps et à la diminution des délais ou tout simplement à l’isolement du salarié généré par le travail sur ordinateur.

En dehors de ces troubles d’ordre ergonomique,  une activité sur écran intense (internet jeux vidéo.. ) peut avoir d’autres répercussions sur la santé. On ne prend en effet plus le temps d’avoir une bonne hygiène de vie, ceci se traduisant le plus souvent  par des troubles du comportement alimentaire et un manque d’activité physique : alimentation insuffisante dans certains cas ou, au contraire, apports alimentaires excessifs non contrôlés (on mange n’importe quoi à n’importe quelle heure devant son écran) Ces comportements augmentent à terme le risque de certaines pathologies comme l’obésité, le diabète et les maladies cardio-vasculaires.

Enfin, autre phénomène à la mode : l’addiction virtuelle  qui concernerait  en fait l’ensemble des nouvelles technologies y compris les tablettes, lecteurs et autres assistants personnels. Il y a les accros à internet, ceux qui ne peuvent vivre sans leur smartphone avec les yeux rivés en permanence sur leurs messageries et ceux qui sont accros aux jeux vidéo et autres cyberactivités. Mais peut-on parler pour autant de d’addiction ? Officiellement la cyberaddiction ou cyberdépendance ne figurent pas parmi les classifications internationales des maladies mentales de l’OMS. Par ailleurs, à la différence d’autres addictions plus classiques comme celle à la consommation d’alcool, l’addiction virtuelle est difficilement mesurable. A partir de quel nombre d’heures est-on en effet considéré comme addict ? Selon les experts, Internet ou l’écran ne sont souvent que des supports qui révèlent des addictions classiques comme par exemple celle du poker ou de l’achat compulsif. Il existe bien sûr des comportements internet abusifs observés par exemple chez les personnes s’adonnant aux jeux  de rôle en ligne.  Lorsque ces jeux sont pratiqués au détriment de toute autre activité et relation sociale, les spécialistes évoquent effectivement une cyberaddiction qui cache le plus souvent une souffrance préexistante.  

 Avec l’utilisation de plus en plus précoce des différentes formes d’écrans (consoles, écrans tactiles et téléphones..) la question se pose aujourd’hui  en termes de risques santé et de prévention dès le plus  jeune âge.

(Article écrit avec la collaboration de Catherine Bihoreau Atlantic Santé et des Professeurs Patrick Tounian, pédiatre et nutritionniste et Serge Tisseron, pédopsychiatre et psychanalyste).

Pour en savoir plus sur les risques liés à l'usage des écrans pour les plus jeunes, cliquez ici.

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