Dissolution : les trois dénis d’Emmanuel Macron<!-- --> | Atlantico.fr
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Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale et à l’occasion de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a pleinement révélé son triple déni quant à son bilan et sa pratique du pouvoir.
Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale et à l’occasion de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a pleinement révélé son triple déni quant à son bilan et sa pratique du pouvoir.
©AFP/Ludovic Marin

Au grand jour

Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale et à l’occasion de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a pleinement révélé son triple déni quant à son bilan et sa pratique du pouvoir.

Gaël Brustier

Gaël Brustier

Gaël Brustier est chercheur en sciences humaines (sociologie, science politique, histoire).

Avec son camarade Jean-Philippe Huelin, il s’emploie à saisir et à décrire les transformations politiques actuelles. Tous deux développent depuis plusieurs années des outils conceptuels (gramsciens) qui leur permettent d’analyser le phénomène de droitisation, aujourd’hui majeur en Europe et en France.

Ils sont les auteurs de Recherche le peuple désespérément (Bourrin, 2010) et ont publié Voyage au bout de la droite (Mille et une nuits, 2011).

Gaël Brustier vient de publier Le désordre idéologique, aux Editions du Cerf (2017).

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Eric Deschavanne

Eric Deschavanne

Eric Deschavanne est professeur de philosophie.

A 48 ans, il est actuellement membre du Conseil d’analyse de la société et chargé de cours à l’université Paris IV et a récemment publié Le deuxième
humanisme – Introduction à la pensée de Luc Ferry
(Germina, 2010). Il est également l’auteur, avec Pierre-Henri Tavoillot, de Philosophie des âges de la vie (Grasset, 2007).

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Atlantico : Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale et à l’occasion de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a annoncé qu’il souhaitait une clarification du champ politique. Même s’il a raison de souligner les contradictions du front populaire ou d’une alliance de droite, le chef de l’Etat ne s’aveugle-t-il pas totalement sur le fait qu’il soit le verrou qui empêche toute clarification ? En quoi est-il dans le déni sur sa propre pratique et ses propres défaillances démocratiques ?

Gaël Brustier : Emmanuel Macron n’arrive pas à voir qu'il est au cœur du problème. Il a des difficultés relationnelles avec les Français. Il peut être à la fois professoral ou provocateur. Le chef de l’Etat a un rapport tout à fait particulier qui ne tient compte d'aucun autre impératif, à l'évidence, que de son propre imaginaire sur lui-même, un imaginaire autocentré qu'il nourrit de l'histoire qu'il écrit pour lui-même. Avec son goût très prononcé pour la transgression permanente et qui indispose totalement les citoyens, il ne s'aperçoit pas de l'exaspération des Français devant son comportement. Il y a un problème comportemental démocratique majeur d'Emmanuel Macron. 

Le président de la République est un homme très imprévisible. Il est obsédé par l'expression. Du verbalisme politique et républicain d'un jour, il est possible de passer très vite au verbiage et à des élans de logorrhée qui deviennent suspects aux yeux des Français. 

Ses prises de parole successives, emphatiques, ses provocations permanentes, ses expressions, ses envolées lyriques, ses expressions définitives les yeux rivés vers le ciel n'ont jamais créé une relation tout à fait claire entre les Français et lui.

Eric Deschavanne : L’élection d’Emmanuel Macron en 2017 était en un sens une anomalie. Le fonctionnement de la cinquième république favorise la bipolarisation de la vie politique. En installant une tripartition du jeu politique, l’élection d’un centriste constituait un bouleversement des règles du jeu que la vague dégagiste de 2017 a permis de dissimuler durant le premier quinquennat et que les législatives de 2022 ont révélé au grand jour : dans un jeu à trois, le bloc central ne peut se maintenir au pouvoir a) qu’en repoussant idéologiquement la droite et la gauche aux extrêmes, b) qu’en empêchant la droite et la gauche d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. C’est donc logiquement la stratégie qu’emploie aujourd’hui Emmanuel Macron : il impose aux dirigeants du PS et de LR le dilemme tactique consistant à devoir choisir entre l’adhésion à un programme extrémiste irresponsable et le ralliement au bloc central dont le président est le leader naturel.

Il y a cependant à mes yeux une contradiction dans la démarche. La dissolution est une démarche présidentialiste qui privilégie la logique de l’affrontement et de la bipolarisation (Moi ou le chaos), alors que dans un jeu à trois, comme au temps de la « troisième force » sous la Quatrième République (le bloc central et centriste était alors flanqué à gauche par le parti communiste et à droite par le parti gaulliste), le centre a tout intérêt à jouer le jeu des compromis et des coalitions parlementaires, ce qui semblait encore possible au sein de l’Assemblée élue en 2022. Dans la durée, François Bayrou a raison sur ce point, un bloc central ne peut espérer se maintenir qu’avec l’introduction de la proportionnelle dans la loi électorale. Emmanuel Macron semble parier sur un « dépassement » par le haut du clivage droite-gauche, ce qui impliquerait que le bloc central obtienne à chaque élection, comme en 2017, la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Ce n’est évidemment pas possible dans le contexte politique actuel. Soit le président rêve les yeux ouverts, soit il ne croit pas lui-même à ce qu’il dit. La clarification va donc selon toute probabilité opérer à son détriment : le bloc central sera sans doute balayé à l’occasion de ces élections, de sorte que l’on devrait assister à une reconfiguration du clivage droite-gauche.

La grande question que je me pose, comme j’en suis sûr beaucoup de gens, est celle-ci : y a-t-il de la part d’Emmanuel Macron un déni du désastre électoral annoncé ou l’a-t-il déjà intégré ? Croit-il une seule seconde ce qu’il dit lorsqu’il affirme croire au « sursaut » et à la victoire de son camp ou bien est-il en train de prendre date pour plus tard ? On peut imaginer qu’il anticipe comme tout le monde une victoire du RN, auquel cas il serait éventuellement en mesure de s’adresser à nouveau au peuple dans un an pour tenir à peu près ce langage : voyez, comme je l’avais annoncé, le RN précipite la faillite de l’État, divise la société, se montre impuissant à réaliser l’ambition affichée en matière d’amélioration du pouvoir d’achat, de lutte contre l’insécurité et l’immigration ; voyez, mon appel à la clarification et à la responsabilité n’a pas été entendu en juin 2024 par LR et le PS, lesquels ont alors choisi la politique du pire en favorisant l’arrivée au pouvoir du RN ; je suis donc aujourd’hui le seul recours crédible pour le pays.

N'ignore-t-il pas le fait que ce sont largement ses sept ans de gouvernance qui ont poussé à des alliances contre nature à gauche et à droite? Est-ce qu'en réduisant le champ de la République à une majorité qui se retrouverait autour de sa personne, n'empêche-t-il pas une alternance et la reconstitution du clivage gauche droite ou d’une alternance républicaine ?

Gaël Brustier : Nous sommes à la fin d'un cycle et à la fin d'un régime. Il serait erroné d’imputer à Macron la situation du pays. Il a été le fondé de pouvoir de toutes les équipes dirigeantes successives, des rocardiens aux chiraquiens en passant par les barristes, les balladuriens etc… Tous ! Il a eu le soutien de tout le monde politique lors de son arrivée au pouvoir, de Roselyne Bachelot à Patrick Braouezec. Il a assumé toutes les orientations. Il y a un côté Janus chez Emmanuel Macron. Il faut faire la réforme et de l'autre côté poursuivre les mêmes politiques. Dans beaucoup de domaines, les mêmes causes produisant les mêmes effets, mais il y a une différence. Emmanuel Macron était un peu comme Beppe Grillo mais avec le CAC 40 lors de son élection. Il y avait une contestation démocratique qui s'est transformée en autoritarisme et en césarisme à tous points de vue. Et de l'autre côté, il a bénéficié du soutien des grands groupes du CAC 40, des classes dominantes, des plus aisés, du bloc bourgeois. Il a pu capter toute l’attention de ces élites en utilisant tous les remèdes qui avaient été vantés, l'union gauche droite, la diversité, la féminisation, la société civile, toutes ces idées qui ne résolvent rien de la crise démocratique mais qui se sont révélées comme étant des leurres. La vérité de sa politique a été révélée. Les Français ont eu l'impression qu'ils étaient maltraités par des provocations, des attaques sur leurs idées, les congés maladie, ces éternels ballons d'essai qui sont faits à tous niveaux en France pour restreindre le champ démocratique, soit le pouvoir d'achat, soit le droit à la santé.

Emmanuel Macron a créé un climat d'exaspération. Ses déclarations successives sur l'Ukraine ont porté l’estocade. Elles ont fait peur même aux plus pro démocrates  ukrainiens. Personne n’est prêt pour cette aventure et pour ce qu’a inventé le chef de l’Etat sur la situation internationale. 

Emmanuel Macron a martelé qu'il voulait une volonté de fermeté régalienne dans le cadre républicain. Mais n'est-il pas dans le déni sur sa propre pratique et ses propres défaillances démocratiques, notamment en ce qui concerne le respect du Parlement, le respect des corps intermédiaires ou même des règles non écrites de la démocratie, comme le fait de préserver la possibilité, au moins théorique, de l'alternance dans un champ républicain ?

Gaël Brustier : Tout ce qu'il y a dans le macronisme repose sur les fondamentaux de la Ve République, mais portés à température de fusion. Le macronisme est une cancérisation de la Ve République. Au lieu d'être sa régénération, Emmanuel Macron participe à la cancérisation ultime de la Ve République finissante et complètement rafistolée.

La chute d'Emmanuel Macron arrivera à un moment donné. Symboliquement, elle est déjà en cours. Elle peut être électorale et politique. Cela s’inscrira dans la conception historique qui sera faite de lui plus tard. Emmanuel Macron est quelqu'un qui va entraîner dans sa chute ou qui va précéder la chute de toute la Ve République. Les sketchs grotesques des Républicains, le fait de reconstituer le Front populaire sans aucune idée de ce qu'était réellement le Front Populaire participent à ce climat. Julien Dray a expliqué cela dans Le Figaro. Il a une vision très nette et lucide sur cette période historique. Olivier Dard partage également le même constat sur la nécessité de ne pas copier-coller 1934-1936 sur notre année 2024. Le camp présidentiel est partagé entre les réalistes incarnés par le dernier homme d'État de ce camp-là, Edouard Philippe, et les gens qui ont perdu la raison, l'équipe élyséenne qui l'entoure mais qui aura moins à répondre de ses actes que le président de la République. Et les représentants du Rassemblement national, comme disait Valéry Giscard d’Estaing dans le film de Raymond Depardon “1974, une partie de campagne”, estiment que s’ils ne bougent pas, ils vont gagner.

Le macronisme est devenu le vide à la portée de chacun. Il y a de l'histrionisme chez Emmanuel Macron. Il n’y avait pas cela sous les présidences de François Mitterrand, de Jacques Chirac ou des autres présidents de la République. Il est possible de leur reprocher beaucoup de choses mais une telle dose d'imprévisibilité surprend toutes les chancelleries étrangères et les médias étrangers. Il y a une vraie inquiétude en Italie, en Espagne, aux Etats-Unis sur ce que peut faire du jour au lendemain Emmanuel Macron qui est au pouvoir en France.

N’y a-t-il pas une autre forme de déni à travers sa volonté de fermeté régalienne ? Emmanuel Macron ne confond-il pas la défense de l'État du droit et la défense de l'État de droit sur différents sujets, notamment sur la laïcité et l'intégration par exemple ?

Gaël Brustier : Cela participe à la faillite de la Ve République. Les vents sont contraires pour lui. Il essaye de préserver un régime politique. Il y a des fondamentaux qui ne sont pas inscrits dans la Constitution comme les rapports sociaux, les dominations économiques par classes sociales. Il est le fondé de pouvoir de minorités qui ont exercé le pouvoir successivement et, à ce titre, il est le défenseur d'un certain nombre des fondamentaux, des acquis des groupes sociaux sous la Ve République.

Mais le consentement s’est effondré au sein de la population. Les citoyens utilisent le vote Bardella pour chasser Emmanuel Macron par voie électorale. Cela participe à la fin d'un système partisan. Le flanc droit est en train de s'organiser autour du Rassemblement national avec une très majorité possible pour lui. Il y a une forme de dépolitisation autoritaire qu’on pressentait depuis les Régionales surtout. Les citoyens veulent de l'autorité et ne veulent plus entendre parler de toutes ces querelles.

Une partie des Français se sent agressée en permanence par les personnalités de gauche ou des militants. Ils traquent au sein de leur propre camp les mal-pensants et s’acharnent sur la terre entière en allant souiller les champs des uns, en saccageant le matériel agricole des autres ou peinturlurer les domiciles de leurs opposants. Le national-gauchisme de Mélenchon n’est pas l’expression la plus ragoutante de cela.

Eric Deschavanne : Le programme préconisé par Charles Pasqua au tournant des années 1980-90 - réforme du code de la nationalité, répression de l’immigration sauvage, contrôle public du regroupement familial, restriction du droit d’asile, fixation de quotas par nationalité et par profession – apparaîtrait aujourd’hui contraire à l’État de droit. On a assisté depuis quatre décennies, au nom des droits de l’homme et de l’État de droit, au suicide politique de la gauche et de la droite de gouvernement, le « en même temps » macronien effectuant la synthèse des impuissances. Le parti du président va en subir les conséquences à l’occasion de ces élections : la question clivante la plus structurante sur le plan politique est aujourd’hui celle de l’immigration. Elle installe une dynamique qui prive le centrisme d’espace politique et reconduit à une confrontation entre la droite et la gauche indexée sur le clivage pro ou anti-immigration. On peut le déplorer, c’est ainsi.

Vous avez raison, la France était bien à l’aube des années 70 un État de droit qui n’était pas celui d’aujourd’hui. Emmanuel Macron s’est appuyé sur le Conseil constitutionnel pour censurer le compromis qu’il avait passé avec LR sur le sujet de l’immigration. Il compte sans doute sur ce même Conseil constitutionnel pour censurer et réduire le RN à l’impuissance lorsque celui-ci sera au gouvernement. Le président présente le respect de l’État de droit comme la ligne de démarcation entre ce qui est républicain et ce qui ne l’est pas. Il faudrait tout de même prendre garde à ce que la République ne vienne pas s’écraser contre le mur d’un état du droit que des juges non élus voudraient à toute force sauvegarder contre la volonté du peuple de changer le droit dans le but de restaurer la maîtrise politique des flux migratoires.

Emmanuel Macron n’est-il pas également dans le déni sur l'état des services publics et des finances publiques ?

Gaël Brustier : Plus on restreint les services publics, plus les dépenses publiques vont mal. Chaque réforme des services publics aboutit à une situation pire. Concernant les services publics, il y a notamment un problème à l'Education nationale où les fonctionnaires sont très mal payés, démotivés, avec un encadrement administratif qui bat de l'aile. Le problème principal concerne l'hôpital public avec une absence totale de politique de santé, de compréhension des enjeux avec des diagnostics de plus en plus tardifs sur certaines maladies qui étaient très bien soignées, des délais pour obtenir des rendez vous de plus en plus longs, les menaces de suppression des ALD, des affections de longue durée. Les Français se sentent agressés.

Emmanuel Macron a passé son temps à faire de la provocation, à laisser la situation dégénérer, à faire des déclarations de verbalisme républicain ou de volontarisme politique. Cela a abouti à la situation actuelle, le chef de l’Etat est au bord du gouffre, face à un grand vide qui lui tend les bras. Son principal opposant aujourd'hui, Jordan Bardella, ne dit rien. Olivier Faure ne propose rien et Jean-Luc Mélenchon incarne un vide moral. La France va très mal en apparence mais ces « coliques démocratiques » trouveront une issue.

Eric Deschavanne : Son argument de campagne consiste manifestement à marteler l’idée suivante : la France est aujourd’hui, du fait de la dérive des finances publiques, au bord du précipice ; une victoire de l’union de la gauche ou du RN précipiterait le pays dans le gouffre. C’est assurément un bon argument, mais Emmanuel Macron ne saurait ignorer qu’on lui reproche précisément d’avoir fortement contribué à l’explosion de la dette publique. On peut parler de déni si l’on veut, il s’agit surtout d’habileté tactique : il entend renvoyer ainsi les critiques, notamment celles qui émanent de la droite, laquelle s’apprêtait paraît-il à voter une motion de censure à l’automne sur la question du budget, à la nécessité de choisir entre le mal et le pire. Bien entendu, l’argumentation n’aura probablement pas une grande portée immédiate. Elle est cependant importante pour la suite. Si le RN, comme c’est probable, est amené à gouverner le pays, un duel rhétorique s’installera entre le président et son gouvernement sur le thème de la faillite de l’État : le nouveau gouvernement s’efforcera de faire porter le chapeau au président, tandis que celui-ci cherchera à faire oublier son propre bilan pour rendre les nouvelles mesures gouvernementales responsables de la dérive incontrôlée des finances publiques.

Le président souhaite la clarification du champ politique. Est-ce qu'il ne s'aveugle pas totalement sur le fait qu'il soit lui-même le verrou qui empêche toute clarification ? Est-ce qu'il n'ignore pas les contradictions internes de ce que serait le nouveau bloc macroniste ? Quel sens y a-t-il à vouloir rassembler de Glucksmann à LR sur l'immigration ? 

Gaël Brustier : Les processus qui sont en train de se dérouler vont lui échapper. Même s'il obtenait une majorité d'une courte tête, Emmanuel Macron a la moitié du pays contre lui. La situation est bloquée et son quinquennat est fini. Cela est encore plus flagrant aujourd'hui au regard de sa conférence de presse de mercredi. Il ne recréera rien. 

Emmanuel Macron a été fautif dans le fait de s’être entouré d’un personnel politique extrêmement insuffisant intellectuellement et politiquement. Les personnalités autour de lui n'étaient pas à la hauteur ou n'avaient pas le niveau mais elles le rassuraient parce qu’elles l'admiraient et car il était le seul en majesté. Emmanuel Macron paye cette situation. Il n’en demeure pas moins qu’il sera le seul responsable devant l’Histoire.

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