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Détenteurs d’actions ou non, voilà comment les mauvais résultats du CAC 40 impactent votre quotidien
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Effets insoupçonnés

Le CAC 40, l'indice boursier principal de la place de Paris, peine à franchir la barre des 4000 points et affiche encore des résultats mitigés. Voici pourquoi tous les Français sont concernés.

Philippe Crevel

Philippe Crevel

Philippe Crevel est économiste, directeur du Cercle de l’Épargne et directeur associé de Lorello Ecodata, société d'études et de conseils en stratégies économiques.

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Le CAC 40 qui mesure l’évolution de la capitalisation des 40 première sociétés cotées à Paris affichait, mercredi 3 juillet 2013, un terne 3691 points loin des 4051 points de la fin du mois de mai. La France se démarque de ses partenaires au niveau boursier. Son indicateur n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant crise voire même le niveau du début des années 2000. Le plus haut historique de l’indice boursier parisien date de près de 13 ans. Le CAC 40 avait atteint 6 944 points le 4 septembre 2000 avant de chuter à  2401 points au mois de janvier 2003 du fait de l’éclatement de la bulle Internet. Avec la reprise du milieu des années 2000, le CAC 40 remonte la pente et franchit la barre des 6 168 points le 1er juin 2007. Depuis la grande récession de 2009, il tourne entre 3000 et 4000 points. Pendant ce temps-là, New York et Francfort ont dépassé au mois de mai leur sommet historique.

Même si les entreprises françaises du CAC 40 réalisent plus de 70% de leur chiffre d’affaires en dehors de France et 40% en dehors de la zone euro, il n’en demeure pas moins que la valeur de leur capitalisation boursière ne peut pas s’affranchir complètement de la situation économique de la France et de l’Europe. En outre, du fait de l’absence de fonds de pension français, les entreprises françaises sont dépendantes d’investisseurs internationaux qui arbitrent leurs placements en fonction des risques encourus. Les grandes entreprises françaises sont détenues à plus de 40% par des non-résidents. La place de Paris n’est pas attractive. La surreprésentation des entreprises financières, banques, compagnies d’assurances, concourt à la stagnation du CAC 40. Fortement impactées par la crise des dettes publiques, ces entreprises sont délaissées par les investisseurs. De même, la désindustrialisation ne joue pas en faveur de l’indice français.

Cette sous-valorisation des entreprises françaises est une mauvaise nouvelle pour tous les acteurs économiques. Les épargnants enregistrent des moins-values ; ils ne sont pas incités à investir dans les actions. Depuis 2008, les ménages se sont détournés des actions. Aujourd’hui, ce serait le bon moment pour entrer sur le marché "actions" d’autant plus que les placements de taux (obligations, titres monétaires) ne rapportent plus beaucoup. Mais, du fait des amples fluctuations et des espoirs déçus, les épargnants sont plus qu’hésitants.

Les capacités de développement des entreprises sont réduites par cette sous-capitalisation chronique en les empêchant d’émettre de nouvelles actions qui auraient un effet dépressif sur le cours. De plus, cette situation peut restreindre l’accès au crédit. De ce fait, la chute des cours est une mauvaise nouvelle pour l’investissement, l’innovation et l’emploi. La bourse n’est pas qu’un champ spéculatif, c’est avant tout le lieu de rencontre entre des apporteurs de capitaux et des entrepreneurs.

Du fait de la faiblesse du CAC 40, les entreprises apparaissent comme des cibles pour des prédateurs internationaux. Les entreprises françaises ne valent pas très chères au regard de leurs performances avec un risque de démantèlement à la clef si le repreneur entend réaliser une opération spéculative.

L’état dépressif de notre CAC 40 illustre la situation de l’économie française. Trop financière pas assez industrielle, trop axée sur la consommation et pas assez sur la production et les exportations, notre économie est à la croisée des chemins. Même si l’indice CAC 40 n’est que la traduction de l’offre et de la demande des actions des 40 premières entreprises cotées, il révèle assez finement nos faiblesses.

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