Dérives de la carte scolaire : l’immobilier, la clé de la réussite scolaire ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Jean-Paul Brighelli publie « L’école à deux vitesses » aux éditions de L’Archipel.
Jean-Paul Brighelli publie « L’école à deux vitesses » aux éditions de L’Archipel.
©MARTIN BUREAU / AFP

Bonnes feuilles

Jean-Paul Brighelli publie « L’école à deux vitesses » aux éditions de L’Archipel. Dans cet essai choc contre l'exclusion scolaire, Jean-Paul Brighelli fustige la faillite du système éducatif. Monter le niveau d'exigence, c'est élever le niveau de tout un peuple. Sans quoi nous allons droit vers une déflagration qui ne serait pas seulement scolaire. Extrait 2/2.

Jean-Paul Brighelli

Jean-Paul Brighelli

Jean-Paul Brighelli est délégué Education de Debout la France. Professeur agrégé de lettres, enseignant et essayiste français, il est également l'auteur ou le co-auteur d'un grand nombre d'ouvrages parus chez différents éditeurs, notamment La Fabrique du crétin (Jean-Claude Gawsewitch, 2005) et La société pornographique (Bourin, 2012). 

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Parmi les adversaires de la réforme Affelnet, qui allait contraindre les grands lycées de la capitale à revoir leur taux de boursiers à l’entrée en seconde, les plus virulents furent sans doute les agents immobiliers.

Yann Foray, dans un article du Progrès, note avec un humour ravageur que les vendeurs ou loueurs d’appartements proclament qu’« en matière d’immobilier, il y a trois règles d’or : l’emplacement, l’emplacement et l’emplacement ».

Il ne s’agit pas seulement de la proximité des centres commerciaux ou des quartiers d’affaires. Il s’agit désormais, de façon prépondérante, de la carte scolaire.

À Lyon, explique-t-il, où la densité de population est de 11 000 habitants au kilomètre carré, la sectorisation des établissements scolaires est très morcelée. Dans un même quartier, l’établissement de secteur peut changer d’une rue à l’autre. « Dès lors, cela a tendance à beaucoup influencer les acheteurs, qui voient parfois à très long terme. » Alors que leurs bambins sont encore hauts comme trois pommes, certains acquéreurs cherchent déjà à acheter près des établissements scolaires les plus réputés, notamment au niveau des lycées. Le lycée du Parc, dans le VIe arrondissement de la capitale des Gaules, est à la fois un « bon » lycée – nous avons vu ce qu’il faut penser de cette étiquette – et un booster de ventes immobilières. Comme disait le camarade Marx, le facteur économique est déterminant en dernière instance.

Près du lycée du Parc, le prix de l’immobilier avoisine les 6 500 euros le mètre carré en moyenne pour un appartement ancien. Près du lycée Henri-IV, à Paris, le foncier se négocie à 13 000 euros le mètre carré. Parmi les grandes villes, il n’y a guère que Marseille qui se distingue. Le plus célèbre (et le plus ancien) lycée de la ville, Thiers, est situé dans un environnement accablant – les immeubles qui se sont écroulés en 2018 étaient construits à cent mètres du lycée, et le Ier arrondissement, où il se situe, est l’un des plus pauvres de la ville.

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Mais, curieusement, cela ne l’empêche pas d’être classé parmi les meilleurs lycées de France. Alors même qu’il recrute, au gré de la carte scolaire, dans les quasi-taudis de son environnement proche, où vivent quelque peu entassés les uns sur les autres les immigrés et descendants d’immigrés qui travaillent au marché de Noailles – ou vivotent de trafics divers. Ça alors ! Un lycée où le taux de boursiers, dans certaines classes, frise les 80 % parvient à des résultats brillantissimes ! Mais comment…

Tolérance zéro. Des équipes pédagogiques dévouées à leur tâche – avec une mobilisation d’élèves de prépas pour encadrer les devoirs du soir des enfants. Aucune concession aux modes pédagogiques qui ont la faveur des instances nationales. Des savoirs savamment distillés, des devoirs sur table, des exercices nombreux. Une attention particulière aux modes vestimentaires – étant entendu que certaines gamines sont incitées par des gens qui ont un agenda plus politique que pédagogique à porter leur futur malheur sur leur tête. Le proviseur, Éric Gallo, a pourtant dû se battre contre des enseignants idéologisés par leurs syndicats pour maintenir une ligne dure face aux voiles et aux abayas.

Car c’est un combat permanent. Partout, tout le temps, des fanatiques relayés par une certaine extrême gauche – ce que l’on appelle des islamo-gauchistes – cherchent à prolonger le malheur d’être né pauvre, et à accroître le malheur, dans ces quartiers et cette religion, d’être née fille.

Extrait du livre de Jean-Paul Brighelli, « L’école à deux vitesses », publié aux éditions de L’Archipel

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