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Délinquance et criminalité : cette inquiétante réalité qui émerge des entrailles des statistiques publiques (et contredit leurs conclusions officielles)
©Reuters

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Passé le kaléidoscope médiatique et sous les bricolages statistiques opérés par le ministère de l’Intérieur dirigé par Christophe Castaner se cache la réalité criminelle de la France.

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

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Passé le kaléidoscope médiatique et sous les bricolages statistiques opérés par le ministère de l’Intérieur dirigé par Christophe Castaner se cache la réalité criminelle de la France. Exhumons-la, observons-la - d'autant que fin 2018, 22% des Français se sentent en danger dans leur quartier ou village (contre 17% l’année précédente) - du jamais vu depuis dix ans (Source : Enquête cadres de vie et sécurité de l’INSEE).

Sciemment dispersé et émietté parmi divers rapports, livré par tranches fines, sans nulle comparaison aux voisins de la France - ce que permet pourtant Eurostat, l'INSEE de l'Union européenne –la réalité de la criminalité dans l’Hexagone transpire d'abord des "enquêtes de victimation" Cadres de Vie et Sécurité (CVS-INSEE, depuis 2007) où parlent les victimes elles-mêmes. Ces masses de données étant longues à compiler et analyser, les dernières portent sur 2017 (France métropolitaine).

Des faits pertinents émergent aussi des absconses statistiques du ministère de l'Intérieur (Comptage policier).De plus, l'an chaotique 2018 et ses multiples émeutes (Mondial de foot l'été, Halloween, automne, gilets jaunes, novembre-décembre) aura sans doute été pire en réalité. Que nous apprennent ces officielles sources ?

  • (CVS) VIOLENCES PHYSIQUES HORS-MÉNAGE : 672 000 sondés de 14 ans et plus ont été physiquement agressés - un Français sur 45, 1 840 par jour.

  • (STATS INTÉRIEUR) COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES, CBV : les dépôts de plaintes représentant 24% des cas, le chiffre réel de ces CBV approche 500 000/an, 1 300 victimes/jour, en général, jeunes.

  • (CVS) VOLS SANS VIOLENCES NI MENACES (pickpockets, etc.) : 1 096 000 victimes en 2017 (± 800 000 en 2016, + 25% en un an), 3 000 par jour.

  • (CVS) VOLS & TENTATIVES AVEC VIOLENCES OU MENACES : 210 000 victimes ; 575 par jour, molestées ou menacées. Avec armes : 53 000 (145/jour).

  • (CVS) CAMBRIOLAGES DE RÉSIDENCES PRINCIPALES (TRICHERIE ! OÙ SONT PASSÉS LES AUTRES) : 569 000 ménages (1558 par jour).

  • (STATS INTÉRIEUR) QUI SONT LES CRIMINELS ?

• En 2018, 12 800 auteurs de vols violents sans armes sont mis en cause, 80% d'hommes de moins de 30 ans. 44% de 13 à 17 ans, tranche d'âge formant 6% de la population métropolitaine. Sur le tout, 32% sont étrangers (6% des résidents légaux en France ; Africains, 3% (sans les clandestins) ; enfin, 24% des mis en cause sont issus d'Afrique - sans bien sûr les récents français issus de l'immigration.

• Cambriolages 2018 : 19 900 mis en cause, 33% de moins de 18 ans ; 75%, moins de 30 ans ; parmi eux, 13% d'étrangers issus d'Afrique.

Voici ce que le duo Macron-Castaner tente de balayer sous le tapis. En négatif, voilà en outre ce que subit la population française, dans l'indifférent mépris des gouvernants et des médias.

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