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Débat PS : l’impossible dilemme des socialistes
©Reuters

Traversée du désert

Ce 7 mars se tient le débat entre les candidats à la tête du Parti Socialiste. Mais pour faire revenir le PS au centre de la scène politique française, le chemin est encore long.

Virginie Martin

Virginie Martin

Virginie Martin est Docteure en sciences politiques, habilitée à Diriger des Recherches en sciences de gestion, politiste, professeure à KEDGE Business School, co-responsable du comité scientifique de la Revue Politique et Parlementaire.

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Atlantico : Ce 7 mars se tient le débat des socialistes. Au regard du cas italien, révélant l'effondrement de Renzi après la mise en place d'une ligne politique pouvant être considérée comme "rationnelle" à l'opposé du radicalisme parfois proposé, aussi bien en France, qu'en Italie, quelles sont les leçons à en tirer pour les socialistes français ? 

Virginie Martin : Tout ce que dit Boris Vallaud quand il dit que la social-démocratie a gagné mais qu'elle n'a plus rien à dire. Comme elle répond mal aux questions de mondialisations, l'euroscepticisme et ces résultats électoraux apparaissent.

Mais je ne suis pas sûre que les situations soient vraiment similaires, mais il y a quand même des mouvements de fond comme l'euroscepticisme, une gauche qui perd partout en Europe… Ce sont des mouvements de fond que l'on connait depuis longtemps les gauches de gouvernement qui prétend et l'euroscepticisme qui se développe.

Dans ce contexte il faut s'interroger sur ce que peut encore dire la gauche si elle n'a pas ce côté révolutionnaire à la Mélenchon.

Si certains sont partis chez Macron depuis bien longtemps, il y a des gens qui cherchent la voie entre les deux. C'est difficile même en prenant en compte la droitisation de Macron qui laisse de nouveau une voie à la gauche modérée.

Peut-être que la leçon à prendre en compte pour aussi bien pour le Parti Démocrate italien que pour le PS en France serait de se rendre compte qu'aujourd'hui dans le contexte politique et économique que l'on a, faire une politique modérée ne suffit plus. Le problème c'est que dans cette modération et ce "rationalisme" il y a un système dans lequel beaucoup de gens sont laissés pour compte.

Le PS semble aujourd'hui tiraillé entre le radicalisme, voire le populisme de Jean-Luc Mélenchon, et le "rationalisme" d'Emmanuel Macron, ce choix n'est-il pas justement la cause de l'état du PS ? En quoi la conciliation d'une ligne politique rationnelle mais radicale, sans tomber dans le populisme pourrait permettre un retour du PS ?

Bien sûr que ce tiraillement est la cause de l'Etat du PS. Il faut quand même voir que bon nombre de politiques sont partis soit du côté de Mélenchon soit du côté de LREM. Sans parler des électeurs. L'offre au niveau du Parti Socialiste doit se renouveler aussi bien au sein de son personnel que de son offre.

Il faut réenchanter le PS et la politique de manière générale c'est ce que Boris Vallaud essaye de faire. Le problème c'est que Macron a sonné la fin de la politique en mettant de côté le débat politique. Aujourd'hui c'est difficile car il y a un étouffoir de la question politique en France. Cet étouffoir s'exprime forcément plus à gauche et à droite car c'est ceux qui ont un discours que l'on peut juger plus modéré. Tirer des lignes de radicalité pour le PS tout en étant hors Mélenchon cela reste difficile car pour se faire entendre il faut cliver et si on clive on passe du côté des extrêmes.

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