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Comment Nicolas Sarkozy envisage-t-il son retour dans la vie politique ?
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Bonnes feuilles

Après sa défaite le 6 mai dernier, l'ancien président de la République avait annoncé son retrait de la vie politique. Néanmoins, il ne semble pas pouvoir se passer de cette drogue dure. Extrait de "On n'est jamais mort en politique" (2/2).

Clélie  Mathias

Clélie Mathias

Clélie Mathias est rédactrice en chef du journal de la mi-journée sur la chaine D8 et collabore régulièrement à la Matinale de France Inter.

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« On a parlé une fois de l’échec ensemble, avec Nicolas Sarkozy, c’était en 2011, raconte le fidèle Brice Hortefeux, il m’a juste dit qu’il arrêterait s’il n’était pas réélu. »

[…]

Il l’a répété en mars 2012 : « Mais si les Français devaient ne pas me faire confiance, est-ce que vous croyez vraiment que je devrais continuer dans la vie politique ? La réponse est non […]. Et c’est ainsi et j’aurais eu une très belle vie politique. » Et il l’a encore affirmé le soir de sa défaite : « Une autre époque s’ouvre. Dans cette ­nouvelle époque, je resterai l’un des vôtres […] mais ma place ne pourra plus être la même. Après trente-cinq ans de mandats politiques, après dix ans – ça fait dix ans que, chaque seconde, je vis pour les responsabilités gouvernementales au plus haut niveau –, après cinq ans à la tête de l’État, mon engagement dans la vie de mon pays sera désormais différent. » Bref, ce choix semble bien réfléchi : il renonce.

Cela ne serait-il pas un « J’arrête » à la Jospin un certain soir d’avril 2002 mais qui n’a cessé, par la suite, de guetter une trouée possible pour revenir ? Le soir du 6 mai, Sarkozy a d’ailleurs voulu faire comme l’ancien candidat socialiste : annoncer officiellement, et de manière solennelle, son retrait de la vie politique. Ses proches le lui ont déconseillé. Patrick Buisson, son conseiller, et Alain Juppé, notamment : « Tu es jeune, n’insulte pas l’avenir  . »

[…]

Assez justement, Patrick Buisson, qui connaît bien les animaux politiques dans son genre, répète à qui veut l’entendre qu’« un tigre ne devient que rarement végétarien ». L’ancien conseiller est convaincu qu’il ne pourra pas se passer de la politique. Il n’y aurait, selon lui, qu’un obstacle : « La seule chose qui pourrait compromettre son retour, c’est qu’il veuille gagner trop d’argent. Il faut le convaincre de ne pas faire des montages financiers»

Quoi qu’il en soit, le tigre a d’abord eu besoin de repos. Certains proches disent qu’il est même passé par une petite phase de burn out suite à son départ de l’Élysée. Immédiatement après le 6 mai, il est parti se requinquer dix-sept jours au Maroc, dans une résidence du roi. Il a profité de sa famille, de sa fille, Giulia, il a fait du sport, « ça lui fait beaucoup de bien », explique Isabelle Balkany venue le voir sur place, et il s’est coupé de l’actualité et de la politique… pendant une semaine. Point trop n’en faut.

[…]

Et c’est là que, depuis le cap Nègre, au mois d’août, en plein cœur de l’été, le tigre est revenu. Il a cosigné un communiqué sur la Syrie avec le président du Conseil national syrien, la principale coalition d’opposition au régime de Bachar el-Assad, pour appeler la communauté internationale à intervenir rapidement dans ce pays. La déclaration n’aura pas eu d’effet concret sur la situation en Syrie, mais elle a réveillé la France de sa torpeur estivale. L’UMP s’est réjouie et les autres partis se sont déchaînés : « Signer un communiqué de presse sur un sujet aussi sensible que la Syrie ne peut pas être anodin, c’est un geste politique », assure l’écologiste Noël Mamère, pour qui l’initiative signifie clairement « son impatience à revenir en politique ».

[...]

Ce retour médiatique présagerait-il un retour de Sarkozy ?

Pour l’instant, rares sont les proches qui se prononcent. Mais les politologues sont sceptiques : « Certains y pensent pour lui, estime Pascal Perrineau du Cevipof. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais cela n’est pas le scénario le plus probable. Son héritage n’est pas laissé vacant. Des hommes politiques de premier plan comme Fillon, Copé ou Juppé peuvent y prétendre. Il y a là toute une relève qui est déjà à l’action»

Au-delà de sa présence au Conseil constitutionnel, on parle d’un rôle international ou européen, et ce message sur la Syrie semble aller dans ce sens. Ou même d’un statut à la Blair, Clinton et Schröder : ces anciens grands de ce monde ne sont plus dans la politique mais ne se privent jamais d’en parler. 

Extrait de On n'est jamais mort en politique, Albin Michel.

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