Comment la France est devenue l’un des plus mauvais élèves de la classe européenne <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
L'Insee révèle qu’au troisième trimestre, le taux de chômage en France s’est élevé à 10,2% de la population active.
L'Insee révèle qu’au troisième trimestre, le taux de chômage en France s’est élevé à 10,2% de la population active.
©Reuters

Editorial

Notre pays détient en effet deux tristes records : celui du chômage et des impôts, chacun ayant au demeurant un rapport avec l’autre.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

Voir la bio »

Climat lourd à la veille du premier tour des élections  régionales. Si les risques géopolitiques et la menace permanente de nouveaux attentats ont provoqué une hausse aussi massive qu’inattendue de la cote de popularité du chef de l’Etat, le changement de comportement de l’opinion publique risque d’être sans lendemain, comme on l’avait déjà vu lors du massacre perpétré en  janvier dernier contre Charlie Hebdo. Car deux études publiées simultanément illustrent le mal en profondeur qui affecte la société française et son déclin face à ses principaux partenaires.

Notre pays détient en effet deux tristes records : celui du chômage et des impôts, chacun ayant au demeurant un rapport avec l’autre. Ainsi l’Insee révèle qu’au troisième trimestre, le taux de chômage s’est élevé à 10,2% de la population active : il faut remonter dix-huit ans en arrière, soit en 1997, pour trouver un résultat aussi consternant, alors que pendant ce temps, la situation de la plupart des pays européens s’est globalement améliorée. Signe le  plus inquiétant : le taux d’emploi des jeunes est tombé à 28%, son niveau le  plus bas historiquement. La situation des seniors est également alarmante, alors que les plus de cinquante ans éprouvent  de plus en plus de difficultés à trouver du travail, ce qui conduit notre pays à avoir à la  fois plus de chômeurs et de retraités que les autres.

Pas étonnant que la situation de l’emploi se répercute sur les impôts : là aussi la France est championne : un seul pays en Europe fait mieux – ou pire qu’elle – le Danemark. Le taux des prélèvements obligatoires atteint désormais 45,2%, et représente 953 milliards d’euros, un niveau dissuasif qui explique l’exode des cerveaux à l’étranger, en particulier en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Notre pays croule sous les charges sociales qui pèsent à hauteur de 37% alors que la  moyenne des pays de l’OCDE est de 8% seulement, selon les données  publiées par cette organisation internationale. Pas étonnant dans ces conditions  que l’on ne puisse rivaliser avec la concurrence sur le plan de  la compétitivité.

Sur ces deux points majeurs, la situation continue ainsi de se dégrader alors que les mesures évoquées à son de trompe par le gouvernement pour contrecarrer ce mouvement tardent toujours à se mettre en place, quand elles ne  sont pas officiellement retardées, pour tenter de contenir une dette publique qui va connaître de nouveaux débordements en raison des besoins nouveaux en matière de sécurité. L’Europe a certes mis une sourdine à ses demandes réitérées à Paris d’opérer les réformes indispensables depuis qu’elle est devenue la cible du terrorisme. Alors que des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour estimer que le climat  d’insécurité pourrait permettre au contraire de mobiliser le pays dans un effort collectif de modernisation, au lieu de le confiner dans un régime de protection passive qui ne fera pas pour autant disparaître une ambiance anxiogène. D’autant qu’il  faudrait d’abord compter sur notre propre volonté pour agir et pas seulement discourir. L’Europe est aujourd’hui paralysée par des sentiments contradictoires notamment à propos des migrants avec la tentation diffuse de repli sur soi de certains Etats membres. Conséquence : la croissance s’étiole, au moment où la conjoncture internationale subit une baisse de régime et le plan Juncker de 300 milliards d’euros d’investissements publics bat de l’aile. Tandis que le président de la banque européenne semble avoir perdu ses pouvoirs de magicien pour redonner du souffle à la croissance, malgré un recours incessant à la planche à billets. Et l’année  qui touche à sa fin laisse le vieux continent en désarroi.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !