Cloud computing : comment récupérer des données personnelles perdues ? <!-- --> | Atlantico.fr
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La « réversibilité » est un des sujets importants du Cloud : elle qualifie la capacité à récupérer ses données lorsqu’on souhaite changer de service, comme quitter la messagerie Hotmail pour Gmail.
La « réversibilité » est un des sujets importants du Cloud : elle qualifie la capacité à récupérer ses données lorsqu’on souhaite changer de service, comme quitter la messagerie Hotmail pour Gmail.
©Reuters

Bonnes feuilles

L'auteur Guillaume Plouin présente les avantages et les inconvénient du Cloud computing et dresse un panorama des solutions de Cloud personnel dans différents domaines. Extrait de "Tout sur le Cloud personnel" (2/2).

Guillaume Plouin

Guillaume Plouin

J’ai 20 ans d’expérience dans le conseil en architecture et l’innovation IT. Je suis intervenu dans tous les secteurs d’activité, et j’ai côtoyé beaucoup de technologies. Je travaille en particulier sur la prospective, les nouveaux usages rendus possibles le numérique.

J’anime régulièrement des conférences et séminaires. J’écris des tribunes dans divers journaux en ligne. Je suis auteur de 7 livres.

Depuis 2013, je développe une plateforme de rénovation énergétique, en lien avec ma conviction d’une nécessaire transition énergétique : www.deveko.solutions.

Dans le domaine de la transition énergétique, j’ai conçu l’outil GreenFox en 2010.

Vous pouvez consulter mon blog en cliquant ici.

 

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Pourrais-je récupérer mes données ?

La « réversibilité » est un des sujets importants du Cloud : elle qualifie la capacité à récupérer ses données lorsqu’on souhaite changer de service, comme quitter la messagerie Hotmail pour Gmail. La question est cruciale lorsqu’on a placé une grande quantité de données (par exemple des photos) chez un acteur Cloud : il est indispensable de pouvoir les migrer ailleurs si cet acteur se révèle dépassé vis-à- vis de la concurrence, s’il change ses tarifs, s’il vient à disparaître, etc.

Les acteurs du Cloud permettent généralement la réversibilité sous l’une ou l’autre des formes suivantes.

Une interface web qui permet d’exporter toutes ses données d’un seul coup. C’est le cas de Google « Data Liberation », uneinterface disponible à cette adresse : https://www.google. com/settings/exportdata

➤➤ Le support d’un standard technique permettant facilement de migrer d’un service à l’autre. C’est le cas de Gmail qui permet de récupérer ses e-mails dans Outlook ou Thunderbird via le standard IMAP1.

➤➤Une interface de programmation ouverte (voir chapitre 1). Cette interface technique permet à des développeurs tiers de créer des logiciels de récupération de ses données. C’est le cas du logiciel libre Flickr Downloadr (http://janten.com/ downloadr), créé en 2009 par Jan-Gerd, un développeur allemand. Ce logiciel permet de récupérer toutes ses photos d’un coup depuis le Cloud Flickr.

Il faut noter que certains acteurs du Cloud ne proposent pas la réversibilité, afin d’enfermer leurs utilisateurs dans leur outil. Il est donc conseillé de vérifier l’option de réversibilité avant d’utiliser un nouveau service Cloud. Cette problématique de réversibilité a été mise en lumière par un groupe d’employés de Google qui a créé le « Data Liberation Front » ou Front de Libération de la donnée (dataliberation.org). Ces employés ont poussé Google à être exemplaire sur ce sujet.

Pourrais-je transmettre mes données ?

La question de la transmission des biens numériques stockés dans le Cloud est un casse-tête. On peut envisager cette transmission dans divers cas de figure :

➤➤je souhaite prêter un album musical ou un film acheté dans le Cloud, par exemple sur Apple iTunes,

➤➤je souhaite donner ce même album musical ou film à un ami,

➤➤je souhaite donner en héritage à mes enfants toutes mes données stockées dans le Cloud.

Dans chacun d’eux, il faut bien être conscient que la transmission de biens numériques stockés chez un acteur du Cloud ne ressemble en rien à la transmission d’objets tangibles dans le monde réel.

partager une donnée (par exemple une photo ou un document), mais pas de la donner. La possibilité de prêt des biens culturels est très limitée : il est impossible de prêter de la musique ou un film sur iTunes et possible de prêter un livre numérique chez Amazon sous certaines conditions. Enfin, les conditions générales d’utilisation interdisent généralement de transmettre son identifiant à un tiers, donc de faire hériter son enfant de son compte Facebook. Dans le cas particulier de Facebook, il est possible de conserver une sorte de page mortuaire pour une personne disparue, mais pas d’accéder aux échanges privés de cette personne après sa mort. Il semble que l’on perde la propriété du bien numérique à sa mort.

Une rumeur circule sur le web à ce sujet : l’acteur Bruce Willis aurait envisagé de poursuivre Apple en justice, car il aurait dépensé une fortune en musique sur iTunes et aurait voulu que ses filles en héritent à sa mort. Cette rumeur s’est révélée être fausse, mais elle est révélatrice d’un problème de fond. Sur le Cloud, on n’achète plus un produit, mais un droit d’usage, qui se termine soit avec notre abonnement, soit avec notre mort.

On pourrait conclure en disant que le Cloud est un pas vers la fin de l’héritage…

Et si le fournisseur Cloud disparaissait ?

On peut se poser la question des conséquences de la disparition d’un service Cloud. Nous avons vu qu’il existait souvent des solutions pour récupérer ses données. Mais que se passerait-il en cas d’arrêt de service brutal ? Serait-il possible de récupérer ses données ? Rien n’est moins sûr…

On peut imaginer deux causes à un arrêt brutal :

➤➤La destruction des centres de données : elle est possible dans le cas d’un petit acteur du Cloud qui aurait un seul centre de données. Elle est moins envisageable pour un acteur important qui repose sur trois centres répliqués entre eux. En effet, la probabilité de trois catastrophes simultanées en trois lieux différents est faible. Une bonne pratique pour un petit acteur est de faire reposer ses services sur ceux d’un plus gros acteur, afin de bénéficier de sa sécurité. Par exemple, DropBox repose sur les services techniques d’Amazon.

➤➤La faillite d’un fournisseur : elle est possible dans le cas où celui-ci aurait une petite base d’utilisateurs. En effet, une entreprise disposant de nombreux utilisateurs est considérée comme valorisable et sera probablement rachetée plutôt que liquidée. Il est donc conseillé d’utiliser des services Cloud déjà populaires plutôt que des services en cours de construction.

Extrait de "Tout sur le Cloud Personnel. Travaillez, stockez, jouez et échangez... dans le nuage", Guillaume Plouin, (Dunod éditions), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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