Chômage, dette publique, perte de crédibilité politique : la France est de plus en plus faible... mais ses atouts restent nombreux<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Chômage, dette publique, perte de crédibilité politique : la France est de plus en plus faible... mais ses atouts restent nombreux
©Thomas SAMSON / AFP

Bonnes feuilles

Mondialisation surmultipliée par la digitalisation, spectre de la guerre resurgissant sur tous les continents, menace terroriste inscrite dans notre quotidien : plus que jamais les Français pressentent l’importance décisive de la politique étrangère, tandis qu’aux quatre coins de la planète grandit le besoin d’une France assumant à nouveau sa vocation. Extrait de "La ligne de force" d'Hervé Gaymard, aux Editions du Cerf (1/2).

Hervé Gaymard

Hervé Gaymard

Hervé Gaymard est député UMP de la 2e circonscription de Savoie, et président du conseil général de la Savoie. Il a été Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie dans le gouvernement Raffarin III.

Voir la bio »

À bien des points de vue, la France d’aujourd’hui est faible. À ses propres yeux, par manque d’estime de soi, comme dans le regard des autres. Dans la plupart des domaines, ses performances sont médiocres, et encore davantage lorsque l’on considère son évolution relative par rapport à l’Allemagne. Il y a dix ans, du point de vue du taux de chômage, de la dette publique, et des déficits, la France était en meilleure posture par rapport à notre grand voisin d’Outre-Rhin.

Aujourd’hui, alors que nous avons subi la même crise en 2008, et que nous appartenons à la même Europe, les Allemands nous ont supplanté dans presque tous les compartiments du jeu.

Aggravé par la perte de crédibilité des dirigeants politiques, qui vient de loin mais que le quinquennat de François Hollande a encore amplifiée, ce constat objectif ne doit pas nous conduire à baisser les bras, car notre « cher et vieux pays » dispose de formidables atouts. Une capacité d’innovation et un esprit d’entreprise, hélas masqués par la morosité ambiante. Une jeunesse inventive et énergique, qui renversera fatalement et heureusement cette société officielle qui l’ignore. Des fondamentaux culturels et démographiques dont il ne faut pas sous-estimer l’importance dans le monde d’aujourd’hui. Mais pour que nous puissions retrouver la confiance qui nous fait défaut et qui nous conduit à nous polariser sur nos maux plutôt que de nous appuyer sur nos atouts, il nous faut reconstruire un discours à la Nation française, c’est-à-dire un projet qui nous redonne collectivement l’envie de rêver à la France.

La feuille de route paraît claire, à défaut d’être aisée à mettre en oeuvre : il nous faut reprendre notre destin en main et nous employer à redonner de l’allant à la société française. Débrider le pays de ses carcans pour tourner le dos au déclin économique, entrer de plain-pied dans le monde qui est et qui vient en réformant l’école, en poussant l’innovation et la recherche, ce sont là parmi les priorités de l’action qu’il nous faut engager. Il faut le faire pour nous-mêmes, en réponse à notre aspiration légitime à vivre dans un pays qui aura su renouer avec la prospérité, gage d’une solidarité renforcée envers les plus démunis. Mais il faut le faire également pour redevenir un moteur crédible et ambitieux de la construction européenne et, plus largement, un acteur respecté de la politique qui se joue à l’échelle du monde. Car l’Europe a besoin d’une France vigoureuse pour que le couple que nous formons avec l’Allemagne retrouve la puissance d’initiative et d’action qui lui permettra de sortir de l’ornière où elle s’enfonce. De même que le monde, où le jeu des rapports de force tend à se durcir, a besoin que s’affirment des promoteurs aussi inventifs qu’agiles de paix et de liberté – ce que la France a, par essence, vocation à être et qui, par conséquent, est de nature à réconcilier les Français avec l’image qu’ils ont de leur pays.

Toutefois, cette perspective qui s’ouvre à nous suppose une volonté, des objectifs et des outils.

Extrait de "La ligne de force" d'Hervé Gaymard, aux Editions du Cerf

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !