Ces Norvégiens de l'Arctique qui détiennent la formule magique pour battre le blues hivernal même quand ils ne voient pas le soleil pendant 3 mois<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Science
Un coucher de soleil sur la ville de Stockholm (Suède)
Un coucher de soleil sur la ville de Stockholm (Suède)
©Reuters

"Winter is coming"

Fatigue, tristesse... Nombreux sont ceux, qui, en France, souffrent d'un coup de blues hivernal dû à la baisse de l'intensité de la luminosité au fil des jours. Un phénomène dont ne semblent pas souffrir les habitants des pays nordiques comme la Norvège ou la Finlande, malgré un solstice d'hiver les privant de soleil pendant 6 mois.

Odile  Chabrillac

Odile Chabrillac

Odile Chabrillac est naturopathe, psychanalyste et psychologue. 

Voir la bio »

Atlantico : Notre humeur peut-elle varier en fonction des saisons, comme le suggère un témoignage livré sur Business Insider ?

Odile  Chabrillac : Oui tout à fait, les saisons ont un impact sur nos émotions et même sur le fonctionnement de notre corps, surtout si l’on est habitué à vivre sous un climat tempéré.

Quels sont les symptômes du coup de blues hivernal ?

La fatigue, la tristesse, un manque d’énergie et l’envie "d'hiverner", c’est-à-dire de ne plus avoir envie de sortir de chez soi, comme les ours.

Ces symptômes peuvent être d'une intensité très variable en fonction des personnes. On peut les ressentir dès la fin novembre / début décembre, lorsque la luminosité commence à décliner et à se raccourcir au fil des jours. Car le coup de blues hivernal est essentiellement déclenché par le manque de lumière, pas par la sensation de froid.

Comment expliquer que les habitants des pays nordiques comme la Norvège ou la Finlande, qui vivent pendant 6 mois de l’année avec très peu lumière, ne semblent pas ressentir de coup de blues hivernal comme nous?

D’abord parce que, comme le décrit très bien le témoignage de cet article, les habitants des pays nordiques sont conditionnés collectivement pour aborder l’hiver de façon positive. De par leur environnement, ils ont développé toutes sortes de divertissements et d’occupations ludiques et collectives liés au froid, comme le ski par exemple, sport que ne peut évidemment pas pratiquer un Parisien lors d’un week-end de grand froid.

Ensuite, ils ont naturellement mis en place des stratégies physiques pour éviter ce coup de blues hivernal, ce que les habitants qui vivent sous un climat tempéré ne font pas spontanément.

Ils ont une consommation très importante de poisson gras, donc d'Omega 3 et de vitamine D, dont les Français sont en général carencés.

Tous leurs intérieurs sont extrêmement bien éclairés, pour lutter contre le manque de lumière.

Enfin, si le temps de lumière dont ils peuvent profiter pendant le solstice d’hiver est très court, la lumière diffusée à ce moment là est très puissante, beaucoup que celle d’un ciel parisien gris et pluvieux.

Après, tout cela ne suffit parfois pas à éviter le coup de blues hivernal, comme le démontre notamment le très haut niveau de consommation d'alcool des Norvégiens ou des Finlandais, révélant un certain malaise, dont une des composantes peut être un manque de résistance psychologique aux effets de la baisse de luminosité, même si l'alcoolisme ou la dépression peuvent bien sûr être liés à de multiples autres facteurs. 

La recette miracle pour combattre le coup de blues hivernal est-elle finalement seulement une question de conditionnement psychique ?

Non, c’est en cela que je suis en désaccord avec la conclusion de ce témoignage.

Il est clair que le conditionnement psychologique et collectif est essentiel. L’homme a une faculté très forte pour s’auto-programmer. Pour qu’un Parisien passe un bon hiver, il faut qu’il se tourne vers des activités plaisantes liées à la saison, de préférence avec des amis et de la famille, comme aller à la patinoire par exemple, ou faire des soirées au coin du feu avec un chocolat chaud et des marrons grillés. Sans ça, il a de forte chance de passer l’hiver avec le moral dans les chaussettes.

Mais il ne faut pas négliger pour autant les conseils qui sont donnés habituellement pour lutter contre le coup de blues hivernal (faire le plein de lumière avec de la luminothérapie, faire du sport, faire le plein de vitamines, chouchouter son corps et son look, sortir et se changer les idées, bien dormir, consulter son médecin si les symptômes sont trop difficiles à supporter, etc…) car contrairement aux habitants des pays nordiques qui ont complètement intégré ces réflexes du fait de leur environnement naturel, ce n’est pas forcément le cas des personnes vivant sous un climat tempéré. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !