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Cécile Duflot quitte la politique : petit bilan de son apport à la vie politique française
©Reuters

In memoriam

L'ancienne ministre aurait définitivement quitté la politique pour une seconde carrière professionnelle dans le monde associatif. Devenue directrice générale d’Oxfam France, elle laisse néanmoins quelques héritages notables, en particulier au titre de son parcours ministériel sous François Hollande.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Cécile Duflot quitte la politique sur un double échec. Le premier est interne à Europe Ecologie les Verts: elle fut éliminée dès le premier tour de la primaire des Verts pour la présidentielle de 2017. Le second est externe: elle arrivé troisième aux législatives, dans sa circonscription parisienne, pourtant historiquement à gauche.

Ainsi passe la gloire politique. 

Culture de la contrainte et de l’obligation

Pendant près de 15 ans, Cécile Duflot aura pourtant incarné une certaine idée de l’écologie en France, essentiellement fondée sur le recours à la contrainte pour organiser la société. Elle appartient à cet univers politique qui a toujours manifesté une profonde méfiance pour le libre jeu des acteurs économiques, et qui considère que la mission du politique est de produire de nouvelles lois imposant des obligations en tous genres. 

D’où cette fameuse loi « ALUR » qui fut l’œuvre emblématique de Cécile Duflot alors ministre du Logement. 

Les obligations que l’on doit à Cécile Duflot

Deux obligations majeures nous demeureront de l’héritage duflotien. 

On a un peu oublié le premier: le passage de 20 à 25% de logements sociaux dans toutes les communes. Imposée par une loi de janvier 2013, cette mesure doit s’appliquer d’ici à 2025. 

La seconde est bien connue et continue à faire jaser: l’encadrement des loyers dans les « zones tendues », et en particulier à Paris. Cette décision emblématique de l’ère Duflot illustrait bien la conception « réglementante » de l’Etat prônée par la ministre. 

Un bilan mitigé

Cette politique très directive a produit des résultats en rapport direct avec son inspiration. François Hollande avait annoncé 500.000 logements construits chaque année. Duflot en réalisera beaucoup moins. 

Dès 2013, le nombre de constructions de logements baissait. L’arsenal de contraintes mis en place ou annoncé portait un grave coup à la confiance des acteurs dans le marché. La France tombait sous les 350.000 logements construits annuellement, sinistrant complètement le marché. 

On ne se souvient pas que Cécile Duflot ait exprimé le moindre mea culpa sur ce point. 

Chez Oxfam, elle pourra continuer à décrier tous ceux qui font la prospérité du pays, en regrettant qu’ils n’en fassent jamais assez.

Cet article a été initialement publié sur le site Décider & Entreprendre

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