Ce que la sieste peut -et ne peut pas- pour rattraper des mauvaises nuits de sommeil <!-- --> | Atlantico.fr
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La sieste est-elle vraiment miraculeuse ?
La sieste est-elle vraiment miraculeuse ?
©TOSHIFUMI KITAMURA / AFP

Sommeil réparateur

Quelles sont les conditions optimales pour maximiser les effets bénéfiques de la sieste ?

Marc Rey

Marc Rey

Le Dr Marc Rey est président de l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). Neurologue, il a été responsable du Centre du Sommeil de l’Hôpital de la Timone – AP-HM à Marseille.

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Atlantico : On entend souvent que faire une sieste présente de multiples bienfaits. Quels sont vraiment les bénéfices de la sieste ?

Marc Rey : Il existe deux grands types de sieste. Le premier concerne généralement les adultes et vise à restaurer le bon fonctionnement du système d’éveil, puisqu’il n’est pas possible de le maintenir à son meilleur niveau pendant plus de 8 heures. Pour cela, l’objectif est de faire une sieste courte, d’une durée de 10 ou 20 minutes. Il faut éviter le sommeil profond mais simplement mettre au repos le système d’éveil. Cette sieste permet de maintenir la vigilance et la concentration et elle est particulièrement utile lors des départs en vacances et les longues journées de voiture, par exemple.  

Le second type de sieste vise à réparer un sommeil déficitaire. Le but est donc de faire un cycle de sommeil entier, c’est à dire de dormir pendant 1h30 environ. L’objectif est de produire un sommeil profond, parfois paradoxal, ou il est possible de rêver. Grâce à ce type de sieste, on peut récupérer une partie de la dette de sommeil et se sentir vraiment plus en forme.  

Pour autant, la sieste est-elle vraiment miraculeuse ? Est-ce qu’il y a des choses que la sieste ne peut pas faire ?

La sieste permet de restaurer la vigilance, la concentration, permet de se sentir un peu plus en forme … Pourtant, rien ne remplace une vraie nuit de sommeil. Les siestes permettent aussi de gérer son manque de sommeil pendant un temps assez long. D’ailleurs, les grands navigateurs, comme ceux qui font le Vendée Globe, sont en privation de sommeil pendant plusieurs mois. Ils font donc ce qu’on appelle des « siestes flash », c’est à dire des siestes d’une vingtaine de minutes, avant de retrouver un rythme plus physiologique à la fin de la course.  

Il faut bien savoir que le rythme veille/sommeil est en interaction avec d’autres rythmes biologiques. Pour être en plein forme, il faut que ces différents rythmes soient en phase. Par exemple, le soir, quand on s’endort, la température du corps diminue. Ainsi, si vous faites une sieste au moment où la température remonte, surtout l’été, celle-ci sera moins profitable.  

Y-a-t-il des conditions optimales pour maximiser les effets bénéfiques de la sieste ?

Pour la « sieste flash », il est préférable de couper la journée en deux. Il faut savoir qu’il existe des moments propices au sommeil, c’est ce qu’on appelle les « portes du sommeil ». Ainsi, la sieste idéale a donc lieu entre 13 et 15 heures. Il faut se mettre dans une position confortable pour lâcher prise, mais il n’est pas nécessaire de se plonger dans le noir. À l’inverse, pour les siestes longues, le but est de se mettre dans des conditions voisines de la nuit et il est préférable d’éteindre toutes les lumières. En somme, ces deux siestes sont assez différentes, à la fois dans leur modalité de mise en œuvre mais aussi dans leurs effets sur le corps et l’esprit. 

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