Canada, Hong Kong, Singapour et autres destinations stars des Français candidats à l’expatriation <!-- --> | Atlantico.fr
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Toute l'Asie du Sud-Est attire de plus en plus de jeunes Français.
Toute l'Asie du Sud-Est attire de plus en plus de jeunes Français.
©Reuters

La mode Gérard Depardieu

Canada, Hong-Kong, Singapour et toute l'Asie du Sud-Est : les jeunes Français fuient le chômage pour de nouvelles destinations en plein boom économique, où il est facile de trouver du travail ou d'y créer une entreprise.

Arnaud Vaissié

Arnaud Vaissié

P.-D.G. d'International SOS, président de l'union des Chambres de Commerce et de l'Industrie France International

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Atlantico : Quelles sont les nouvelles destinations en vogue chez les Français ? Et surtout, pour quelles raisons partent-ils ?

Arnaud Vaissié : Il y a, à mes yeux, deux grandes séries de destinations. D'une part l'Europe qui est en train de devenir un secteur à moitié hexagonal, l'Europe n'est plus vraiment une expatriation comme on peut s'y déplacer sans aucun papier. Cela est nourri par les programmes Erasmus qui ont un succès extraordinaire. Mais également par les endroits où vous trouvez des jobs, comme la Grande-Bretagne et Londres. Et enfin par des endroits peu chers et agréables à vivre : surtout en Espagne, d'ailleurs les Anglais s'y rendent souvent.

Deuxième flux : le grand international, là vous avez Hong-Kong, Singapour et toute l'Asie du Sud-Est. Il y a aujourd'hui 11.000 Français en Malaisie, ce qui est considérable. Toute l'Asie du Sud-Est attire de plus en plus et la Chine de moins en moins. Le dénominateur commun est le dynamisme économique. Il y a énormément de demandes, c'est facile d'y trouver du travail, c'est efficace d'y créer une entreprise. Vous avez de grosses créations d'entreprises par des Français à Singapour ou à Hong-Kong, par exemple. L'immigration est quand même corrélée à l'économie. Pour ce qui est de la répartition aujourd'hui, vous avez l'Europe qui accueille 52% des expatriés, l'Asie 8% et l'Amérique du Nord 13%. En plus de Hong-Kong ou de Singapour, sur le plan de l'emploi vous avez Dubaï. Ce ne sont peut-être pas des Eldorados, mais ce sont des endroits à bonne qualité de vie et à forte développement économique qui servent de plateformes régionales.

Certaines destinations traditionnelles, comme le Canada, deviennent un véritable casse-tête pour quiconque souhaite s'y expatrier. Qu'est-ce qui a changé?

Au Canada il y a eu une explosion des demandes. Pour le Québec, parmi les Français qui sont allés y faire des études, les trois quart sont toujours en Amérique du Nord cinq ans après la fin de leurs études. Ce sont des études qui débouchent sur l'immigration. On constate une montée en puissance très forte de la demande française et des études qui ont bénéficié de subventions, les Français payant aussi cher que les Québécois. Tout cela coûtait cher aux Québécois, d’où le renversement de la problématique. Et puis l'économie canadienne, très dynamique, est en train de retomber du fait de la baisse du cours des matières premières. Ce sont toujours des raisons économiques et non pas politiques.

Quelles sont les destinations les moins demandées mais qui présentent tout de même de nombreux avantages ?

Il y a une région auparavant très demandée qui aujourd'hui est en régression : la Chine. Il y a la pollution qui fait aujourd'hui douter les familles, et puis le ralentissement économique chinois et la préférence très forte donnée par les Chinois aux locaux. En Chine, ça ne vaut le coup d'y aller que si l'on parle chinois. Aujourd'hui, Dubaï est, peut-être, un eldorado, ou bien des pays comme le Mexique, toujours formidables, même si en ralentissement, où il fait bon vivre et où les Français sont globalement bien accueillis.

De manière plus générale, qu'est-ce qui peut pousser des Français à s'expatrier aujourd'hui ? Que fuient-ils et que cherchent-ils ?

Il y a deux éléments essentiels. Le premier est un environnement économique dynamique et de l'emploi. Et le deuxième est de se sentir dans des zones dynamiques et optimistes. En France, le climat est vu comme anxiogène. De plus, tout cela participe à un phénomène général qu'est la globalisation. La France rattrape son retard sur la mondialisation et les échanges internationaux. 

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