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Bronchiolite : tous les conseils pour permettre à vos enfants d’échapper à l’épidémie qui débarque
©REUTERS/Philippe Wojazer

Attention à bébé

L'épidémie de bronchiolite a déjà commencé, elle arrive souvent dès que les premières vagues de froid se font ressentir. Pour éviter que votre enfant ne contracte le virus, n'oubliez pas de vous laver les mains et soyez bien attentifs à son alimentation ainsi qu'à sa respiration.

Christophe Delacourt

Christophe Delacourt

Le professeur Christophe Delacourt est secrétaire général de la Société française de pédiatrie, et chef de service adjoint du Pneumologie et d’Allergologie pédiatriques de l'hôpital Necker. 

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Atlantico : Les premiers cas de bronchiolite sont déjà recensés. Cette année, l'épidémie démarre plus tôt que d'habitude, et selon les spécialistes elle pourrait être plus importante. Comment expliquer une apparition plus précoce de l'épidémie ? Faut-il craindre une épidémie plus violente ?

Christophe Delacourt : Chaque année on observe des variations au niveau des dates de début de l'épidémie. Ces variations sont liées au virus lui-même mais également aux conditions météo.  Le virus de la bronchiolite évolue, et de ce fait modifie l'intensité du pic épidémique d'une année sur l'autre. Les conditions météo changent  on ne sait pas bien en quoi elles agissent sur le virus pour le moment, mais en pratique on observe que dès que le mauvais temps arrive l'épidémie commence. Ces  différents facteurs font  varier le pic de l'épidémie de dix à quinze jours chaque année.

En effet cette année, les premiers cas arrivent un peu plus tôt. Cependant ces décalages sont relativement modestes, et ne bouleversent pas l'organisation de soin : nous avons l'habitude de faire face à ce type de variation.

Pourquoi les enfants sont-ils particulièrement sensibles à ce virus?

Le virus syncitial est le virus le plus fréquemment responsable des bronchiolites. Quasiment tous les enfants le contractent un jour : on estime qu'entre 90 et 100 % des enfants auront été infecté par ce virus dans les deux premières années de la vie.Dans la grande majorité, l'infection se traduit sous la forme du rhume, d'une rhinopharyngite mais pour 20 à 30% des enfants cela va évoluer en bronchiolite.  

On sait que les petits garçons sont plus souvent infectés, car ils ont des bronches plus petites que les filles. Le calibre des bronches influence considérablement le fait de contracter une bronchiolite dans les deux premières années de vie. Avec des bronches plus petites la moindre inflammation va obstruer les bronches et générer une gêne respiratoire. Les enfants qui ont été exposés au tabac soit pendant la grossesse soit après présentent plus de risques. On sait que le tabac est un facteur environnemental qui va directement influencer le calibre des bronches.

Quels sont les moyens à la disposition des parents pour prémunir leurs enfants du virus ?

Une fois infecté par le virus, rien n'empêchera l'évolution en une bronchiolite si l'enfant est sujet à cette maladie.  C'est l'histoire de l'infection virale, et on ne sait pas l'empêcher. Cependant il existe des traitements symptomatiques pour lutter contre les conséquences de l'infection virale.

Le seul moyen de prémunir les enfants et donc d'agir en amont de l'infection. La collectivité représente le principal risque d'infection. La propagation de ces infections virales se fait de façon très proche, contrairement à d'autres agents infectieux qui flottent dans l'air.  Là il s'agit bien de projection de gouttelettes respiratoires, on estime qu'il faut une distance maximale de deux mètres, donc c'est dans les contacts rapprochés avec un enfant infecté que l'on va soi-même être infecté. Le portage est aussi un moyen de contamination : par exemple si on a reçu des secrétions nasales d'un enfant malade, on peut transporter le virus pendant 30 minutes, et donc contaminer à distance un autre enfant. D'où la nécessite de se laver les mains très fréquemment.

Dans l'idéal il faudrait éviter la collectivité pendant ces périodes d'épidémie, pour protéger les enfants, mais c'est très compliqué. Cependant pour les enfants particulièrement fragiles, il vaut mieux trouver un autre mode de garde que la collectivité.

Les parents doivent être très attentifs, lorsqu'eux-mêmes sont malades, donc porteur d'un virus. Il est conseillé de s'occuper de son enfant en portant un masque et de se laver les mains très régulièrement.

Comment détecter les premiers symptômes et agir rapidement ?

Chez les enfants qui ont déjà une rhinite, les premiers symptômes de la bronchiolite se traduisent par une respiration plus rapide. Lorsque l'enfant est torse nu on va observer une sorte de dépression entre les côtés. Il respire plus vite, il tousse beaucoup. Son alimentation change également, il ne va pas finir ses biberons voire ne plus les boire du tout.  

Quelle est la  prise en charge la plus courante ? La kinésithérapie de désencombrement reste-t-elle l'un des traitements les plus efficaces?

La kinésithérapie n'est pas obligatoire, et on sait maintenant qu'elle n'accélère pas la guérison de l'enfant. Cette mesure de désencombrement n'a d'intérêt que chez les enfants très encombrés ce qui est loin d'être la majorité.  L'enfant va guérir au même rythme avec ou sans kinésithérapie respiratoire.

Les seules mesures intéressantes et systématiques : sont de bien dégager le nez de l'enfant, c'est ce qu'on appelle la désobstruction rhinopharyngée avec du sérum physiologique ce qui permet à l'enfant d'avoir le nez bien libre et de mieux respirer. On peut aussi fractionner les biberons, c’est-à-dire lui donner une alimentation plus fréquente mais en quantité réduite. Pour préserver la quantité d'alimentation de l'enfant chaque jour.

Dans les cas les plus graves, il va y avoir besoin d'hospitalisation : soit parce que la gêne est importante et l'enfant va avoir besoin d'oxygène supplémentaire ; soit parce que les prises alimentaires sont trop insuffisantes, et il va avoir besoin d'un support nutritionnel en milieu hospitalier.

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