Bouclier : l’homme qui protégeait la Terre des astéroïdes vient de prendre sa retraite de la NASA<!-- --> | Atlantico.fr
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D'après les scientifiques, les astéroïdes pourraient représenter une menace pour la Terre.
D'après les scientifiques, les astéroïdes pourraient représenter une menace pour la Terre.
©Reuters

Armageddon

Quasiment ignorée jusqu'au début des années 1990, le menace que représentent les astéroïdes qui gravitent autour de la Terre est de plus en plus prise au sérieux par la communauté scientifique. L'Agence spatiale américaine possède même un département dédié à l'étude de leur trajectoire afin de nous éviter le pire.

Non, il n'est pas impossible qu'un beau jour, un énorme astéroïde vienne s'écraser sur la Terre et éradiquer la race humaine de la surface du globe. Oui, il y a de grandes chances pour que le météorite de 10 kilomètres de diamètre qui a impacté la Terre à Chixculub, au Mexique, il y a environ 66 millions d'années, soit à l'origine de l'extinction des dinosaures et de la fin du Crétacé. Les impacts de météorites, s'ils sont rares, sont à prendre au sérieux. La communauté scientifique n'a commencé à s'intéresser à cette menace qu'au début des années 1990. Depuis, le budget alloué à la recherche a augmenté, et un homme a été désigné comme Planetary Defense Officer. Autrement dit, il est la personne qui veille chaque jour à ce qu'on ne meure pas tous du jour au lendemain. Cet homme s'appelle Lindley Johnson. Le site Bloomberg l'a rencontré.

Prise de conscience

Personne ne le connait. Pourtant, le sort de l'humanité repose constamment sur ses épaules. Pour Lindley Johnson, "chaque jour est un jour où un astéroïde peut nous impacter", affirme-t-il. Durant les années 1980, qu'il passe en poste à la US Air Force, Johnson étudie les débris spatiaux en orbite autour de la Terre et fait du mieux qu'il peut pour permettre à la navette spatiale américaine de sortir de notre atmosphère sans trop de dégâts. Au début des années 1990, Johnson participe au SpaceCaft 2020, un projet d'études sur les capacités de l'armée de l'air américaine. Il se fait alors remarquer pour son travail sur la stratégie à adopter pour protéger le plus efficacement la Terre des astéroïdes. Le sujet, plutôt original voire loufoque à l'époque, pique à vif la curiosité de la communauté scientifique, déjà alertée par les travaux du prix Nobel de physique 1968 Luis Walter Alvarez et son fils Walter Alvarez sur le cratère de Chixculub au Mexique, mais également par la découverte de la comète Shoemaker-Levy 9 qui allait s'écraser un an plus tard sur Jupiter.

Après avoir quitté la US Air Force après 23 ans de bons et loyaux services, Johnson intègre la Nasa et prend les commandes d'un tout nouveau pôle chargé du repérage et de l'observation des astéroïdes potentiellement dangereux. C'est à partir de 1998 que le programme se met véritablement en place. Chaque année, plus de 1 500 astéroïdes à proximité de la planète bleue sont ainsi découverts, puis suivis et étudiés par Johnson. Au départ, son équipe et lui ne se concentrent que sur les astéroïdes d'environ un kilomètre de diamètre, avant de superviser également les météorites de plus petite taille, somme toute assez grosses pour causer d'importants dégâts en cas de collision avec le sol terrien. En témoigne le météore qui, lancé à la vitesse de près de 20 kilomètres par seconde, s'était écrasé dans l'oblast de Tcheliabinsk (Russie) le 15 février 2013. Malgré sa petite taille (16 mètres de diamètre), l'onde de choc dégagée par l'impact, 30 fois plus puissante que celle provoquée par la bombe d'Hiroshima, avait blessé un millier de personnes et détruit des milliers de fenêtre et fait tomber un mur et un toit d'usine. Le jour-même, une conférence sur le thème d'une utilisation pacifique de l'espace se tenait au siège de l'Onu, précise-t-il. À point nommé, dira-t-on.

Et si jamais ça devait arriver ?

Mais ce n'est que très récemment, à partir de l'année 2010, que la Nasa a conféré à ce pôle une véritable importance. Le budget alloué à la mission dont était chargé Johnson est passé de 4 millions de dollars en 2010 à 20 millions en 2012 puis 40 millions en 2014. "Ce qui était pour moi un travail à temps partiel avant 2010 a doucement évolué en un emploi à temps complet", témoigne-t-il. Alors que se passerait-il si un astéroïde s'approchait dangereusement de notre Terre ? Eh bien, il faudrait tout d'abord s'en être aperçu de longues années auparavant pour avoir une chance de s'en protéger. Si oui, deux hypothèses se présentent : après l'observation de sa trajectoire et le constat que le météore va bel et bien frapper la Terre, nous pourrions aller dévier l'astéroïde de sa trajectoire à l'aide d'un engin impacteur (la mission AIDA, conjointement préparée par la Nasa et l'Esa, prévoit justement de réaliser cet exercice avec l'astéroïde Didymos), ou bien d'aller capturer l'astéroïde s'il est suffisamment petit et d'aller le placer en orbite autour de la Lune afin de l'étudier de plus près (il s'agit là du projet nommé Asteroid Retrieval and Utilization).

La Nasa est-elle toute puissante à ce jeu-là ? Il faut dire que oui. Les États-Unis, grâce à leur organe d'observation spatiale puissant qu'est la Nasa, endossent en quelque sorte un rôle de protecteur de l'espèce humaine face au risque de collision avec un objet extraterrestre. "Chaque année, nous nous fixons l'objectif de trouver nous-mêmes 95% des astéroïdes découverts. […] Les États-Unis sont la nation qui font le plus d'efforts à ce niveau-là", indique-t-il.

Comme quoi, ils pourraient bien nous sauver la mise une deuxième fois, ces Américains,

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