Bonne nouvelle : nos maisons n’ont jamais été aussi confortables même à petit prix<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Société
Bonne nouvelle : nos maisons n’ont jamais été aussi confortables même à petit prix
©CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Tout vous inquiète à l'extérieur ?

Alors que la crise des Gilets jaunes continue et que les violences se font de plus en plus remarquées, une bonne nouvelle mérite d'être évoquée durant cette période de fête. D'une manière générale, les Français semblent de plus en plus satisfaits de leurs foyers.

Dominique Desjeux

Dominique Desjeux

Dominique Desjeux est professeur émérite à la Sorbonne, université de Paris. Il est le directeur de la Formation doctorale professionnelle en sciences sociales et responsable du Centre de Recherches en SHS appliquée aux innovations, à la consommation et au développement durable. 

Il est aussi notamment co-auteur, avec Fabrice Clochard, de "Le consommateur malin face à la crise. : le consommateur stratège" (juillet 2013) aux éditions de L'Harmattant

Il vient de publier L’empreinte anthropologique du monde. Méthode inductive illustrée, Peter Lang

Voir la bio »

Atlantico : Selon une étude Harris Interactive réalisées pour Cetelem en 2017, 8 Français sur 10 se sentent à l'aise dans leur chez eux. Quel rapport les français entretiennent-ils avec leur habitat et leur maison aujourd'hui ? 

Dominique Desjeux : Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'habitat des Français a commencé à basculer à partir des trente glorieuses. C'est à dire à partir des années 45-75 et que c'est à ce moment-là que se sont établies deux choses :qu'il y ait tout l'équipement électroménager dans la maison et le développement de l'habitant pavillonnaire. Paradoxalement, le mouvement des gilets jaunes est un mouvement consuméristes parce qu'une partie des revendications porte sur l'aménagement de la maison qui est bien souvent payé avec du crédit. Téléphone, ordinateur, tablette, jeux vidéos, tout cela joue un rôle extrêmement important dans l'habitat. Une partie de la revendication des gilets jaunes demande d'avoir la capacité d'acheter tous les éléments qui composent l'habitat. Une enquête de 1995 montrait que l'électricité est centrale et reste le support de la classe moyenne. Si la chaudière tombe en panne, tout l'équilibre du budget est déséquilibré.  

Au fil des années, la maison change grâce aux évolutions technologiques et sociétales. Comment les Français s'adaptent-ils ? Les familles "modestes" peuvent-elles aussi profiter de ces nouvelles technologies ? 

Elles n'y arrivent pas. C'est la grande difficulté et c'est une véritable course contre la montre. Pour le chauffage, la propreté (machine à laver le linge, vaisselle, aspirateur). Si la machine à laver le linge tombe en panne, c'est tout l'équilibre budgétaire qui est remis en cause mais aussi tout l'équilibre des taches de la maison. Dans le budget des ménages, 20 à 40% des revenus les plus bas est constamment menacé par un problème de panne. Qu'il s'agisse du réfrigérateur ou de la voiture. C'est pour cela que les revenus les plus modestes font très souvent appelle à des crédits afin de compenser son manque de revenu. 
Mais elle peuvent s'adapter. Les vides greniers, les sites comme le Bon coin peuvent être des bonnes alternatives et permettent de consommer moins cher. 

Confort ou fonctionnalité, quels sont les priorités des français concernant leur maison ?

C'est très mélangé. Si vous prenez la cuisine, prioritairement c'est le réfrigérateur et la cuisinière. La machine à lave est le cœur de la vie ménagère. Il a été au cœur de la révolution des années 60. 
Si on regarde le living, c'est très générationnel. Les plus âgés ont une télévision. Les plus jeunes n'en ont presque plus mais les écrans se sont multipliés. La tablette, le téléphone mobile, l'ordinateur sont très stratégiques, avec la console de jeux. Les dépenses numériques sont le 4ème poste budgétaire. C'était 0,5% de dépenses pour les télécommunications dans les années 1960. Aujourd'hui elles représentent 8%. Chez les plus pauvres, les dépenses numériques représentent 17%. Cela veut dire que c'est une dépense obligatoire, économiquement ou socialement. Aujourd'hui si vous n'avez pas un téléphone portable, comment vous socialisez ? 
Tout a été dématérialisé. Si vous voulez faire des commandes sur le e-commerce, comment faites-vous si vous n'avez pas de tablette ou d'ordinateur ? C'est toutefois une dépense contrainte, car c'est un luxe rendu nécessaire par la dématérialisation. C'est le plus important changement dans le confort de la maison. Le logement est devenu comme un hub domestique. On peut produire, travailler ou commander à distance, à travers le e-commerce. Aujourd'hui ce qui bouleverse le rapport tau logement c'est la capacité de tout faire à distance. L'objet central aujourd'hui, c'est l'écran. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !