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Blocages en série : faisons de l’Etat de droit une ZAD !
©DAMIEN MEYER / AFP

Mobilisation

De la "République de Tolbiac" à la ZAD de Notre-Dame-des Landes, en passant par le blocage des centres d'examens par l'UNEF, ces derniers mois ont été marqués par des modes de contestations qui bafouent l’état de Droit. De quoi s'inquiéter pour la santé de notre démocratie...

Guillaume Labbez

Guillaume Labbez

Après un début de carrière en cabinet ministériel sous les gouvernements Raffarin et de Villepin, Guillaume Labbez devient Conseil en communication et en affaires publiques et Maître de conférences en Négociation à l'école d'Affaires publiques de Sciences Po. Engagé dans le débat d'idées, il est administrateur de la Fondation Concorde, secrétaire général de DroiteLib' et membre du bureau politique des Républicains.
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C'est devenu  un rituel : une décision est prise par l’Etat, mais elle déplaît  à une minorité. Plutôt que de faire des recours juridiques, ou de communiquer sur les raisons de son mécontentement, cette minorité active emploie la force et occupe illégalement un lieu, une entreprise... Aujourd'hui, avec le blocage des raffineries et des dépôts de carburant, c'est  tout un secteur économique qu'on paralyse de façon arbitraire, faisant craindre une nouvelle pénurie d'essence dont on connaît l'impact catastrophique pour notre économie.

Genèse du blocage : 

La reconversion de la raffinerie de La Mède illustre cette situation. En 2015, Total annonçait la fermeture de cette raffinerie, pas assez rentable pour maintenir un niveau d’activité préservant les 450 emplois du site. Depuis, le gouvernement a obtenu du pétrolier qu'il en fasse une  bioraffinerie, permettant de sauvegarder près de deux tiers des emplois ! Le 16 mai dernier, ce projet était validé par Nicolas Hulot, permettant le lancement de l’activité sur le site. 
Plutôt que de se réjouir de cette réussite qui sauve un territoire, des familles, des sous-traitants, certaines ONG et syndicats agricoles ont préféré s'élever contre cette décision au motif que Total utiliserait majoritairement de l’huile de palme importée de Malaisie au sein de la bioraffinerie, au détriment de la filière française du colza ou du tournesol.  
Si ces syndicats agricoles ont le droit de manifester, de contester et d'user de leur liberté de parole comme bon leur semble, il est inacceptable de les voir bloquer les dépôts de carburants et les raffineries du pays. La défense du monde agricole mérite mieux que la violence, et les faux arguments !

Pourquoi les arguments anti huile de palme relèvent de la supercherie: 

Sur le fond du débat environnemental, j'ai la faiblesse de croire que Nicolas Hulot, dont personne ne remet en cause l'attachement à la défense de l'environnement, a autorisé en connaissance de cause cette raffinerie, considérant que ce projet industriel était satisfaisant et que les garanties nécessaires étaient apportées.

Plus généralement, il est bon de rappeler les faits face au "prêt à penser" que constitue l'accusation de déforestation liée à la culture des palmiers à huile, qui n'est rien par rapport à la déforestation due à l'agriculture dans le monde. Pour preuve, le rapport du Parlement européen "sur l'huile de palme et la déforestation des forêts tropicales humides" indiquait le 20 mai 2017 que :
  • Le premier facteur au niveau mondial de la déforestation est l'élevage, dans un rapport d’un à dix comparé à la culture des palmiers à huile. 
  • Le second facteur de déforestation réside dans les cultures de soja et de maïs.

Défendre l'état de Droit : 

Crise après crise, les minorités se permettent de contester impunément les décisions prises par l’Etat. Leur donner raison, systématiquement, c'est  affaiblir notre système démocratique, où les décisions du Gouvernement sont légitimées par les urnes.
Il est temps que la majorité endormie se réveille et comprenne que les vraies Zones A Défendre c'est :
  • L'intérêt général, qui prime depuis le 4 août 1789 sur les intérêts catégoriels,
  • les libertés fondamentales d'étudier, de se déplacer, de travailler, de jouir de sa propriété, que ce soit des terres agricoles à Nantes ou des raffineries à Marseille !

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