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Bitcoin, cryptomonnaies : les français sont-ils complètement dépassés ?
©Reuters

Atlantico Business

Six grandes banques internationales se sont alliées pour créer l’USC, une cryptomonnaie commune. Parmi elles HSBC, la Barclays, le Crédit Suisse, mais aucune banque française. Sommes-nous en train de rater le train en marche ?

Aude Kersulec

Aude Kersulec

Aude Kersulec est diplômée de l' ESSEC, spécialiste de la banque et des questions monétaires. Elle est chroniqueuse économique sur BFMTV Business.

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Le projet de création de l’USC devrait voir le jour fin 2018, après l’accréditation des organismes de régulation bancaire. D’autres banques, notamment en Suisse, proposent elles à leurs clients des solutions commerciales liées à leurs bitcoins, comme de la gestion d’actifs, ou la possibilité de régler en bitcoins. La Suisse s’est même équipée de distributeurs de bitcoins ; alors que certains constructeurs automobiles,  commencent à accepter de se faire payer en bitcoins.

Dans un autre projet, c’est un pays, l’Estonie, qui serait en passe de lancer une cryptomonnaie nationale, ce qui permettrait surtout au pays de lever des fonds.

Tout cela montre surtout que les cryptomonnaies gagnent du chemin dans la conquête de la crédibilité, première raison d’exister d’une monnaie.

L’intérêt pour ces nouvelles devises digitales, dont la première d’entre elles, le bitcoin, a été créé par l’imagination et l’abnégation d’un geek japonais, s’est décuplé au cours des derniers mois. Le bitcoin a vu son cours multiplié par 4 depuis le mois de janvier, et les volumes qui s’échangent chaque jour sont colossaux. Le bitcoin en est la représentation la plus répandue au monde, mais il se voit concurrencé par de nombreuses autres monnaies cryptées.

Cryptées car elles sont détenues dans une blockchain et sont générées et délivrées par des algorithmes après de puissants calculs, plus longs et plus complexes à mesure qu’elle délivre la monnaie numérique. On dit même que ce sont des opérations de déminage, ces calculs imitent la rareté d’un métal précieux comme l’or, ce qui attire les activités de spéculation.

Alors ces monnaies sont, pendant de nombreuses années, restées l’apanage des geeks et passionnés de programmation informatique. Mais la recette prend. De nombreuses entreprises y voient là un moyen de financement. C’est le principe de l’ICO – Initial Coin Offering, même principe que l’IPO – entrée traditionnelle d’une entreprise en bourse – sauf que ce ne sont pas des actions, mais des unités numériques, pièces ou jetons, qui sont distribués.

L’industrie de la cryptomonnaie emploie aujourd’hui 2000 personnes à travers le monde, pour près de 6 millions d’utilisateurs qui détiennent des portefeuilles de monnaie numérique. Les Etats-Unis en comptent un peu moins de 20%, mais plus de la moitié d’entre eux se situe aujourd’hui en Chine. La progression fulgurante est en partie due à l’augmentation de la demande en Asie, Chine et Japon agissent comme de véritables locomotives. En Afrique, les cryptomonnaies sont utilisées car elles représentent une alternative aux monnaies locales, trop instables et dépendantes des cours de matières premières.

Pourtant, il existe bien une querelle d’experts autour du sujet. Ce qui faisait débat jusqu’alors, c’est que le système de cryptomonnaie n’est garanti par aucune structure, banque centrale ou établissement financier. Personne n’est le garant de la valeur de cette monnaie, car il n’y a pas de contrepartie en échange.En temps normal, la banque centrale met en circulation une monnaie car elle détient dans ses comptes des actifs qui viennent compenser la monnaie en circulation. C’est à ce titre que la monnaie peut s’échanger, se prêter et s’emprunter dans la vie réelle. Pour les bitcoins, le phénomène de confiance, même si de plus en plus d’acteurs se lancent dans ce nouvel actif, ne peut donc être total. En fait, cela reste des monnaies privées ; dont l’émission ne dépend pas d’une institution étatique ou communautaire mais du bon vouloir d’un système à délivrer sa monnaie.

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