Bataille rangée sur les retraites : qui des parti(e)s en présence s’en sort le moins mal pour l’instant ? <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Des dockers bloquent l'entrée du port de Brest, le 8 mars 2023, dans le cadre d'une journée d'action nationale contre la réforme des retraites.
Des dockers bloquent l'entrée du port de Brest, le 8 mars 2023, dans le cadre d'une journée d'action nationale contre la réforme des retraites.
©FRED TANNEAU / AFP

Bras de fer politique et social

Alors que le Sénat vient d'adopter l'article 7 sur le report de l'âge de départ à 64 ans, les syndicats sont descendus dans la rue et ont débuté une grève reconductible. L'opposition reste déterminée et souhaite faire reculer le gouvernement sur ce projet de réforme des retraites.

Jean Petaux

Jean Petaux

Jean Petaux, docteur habilité à diriger des recherches en science politique, a enseigné et a été pendant 31 ans membre de l’équipe de direction de Sciences Po Bordeaux, jusqu’au 1er janvier 2022, établissement dont il est lui-même diplômé (1978).

Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, son dernier livre, en librairie le 9 septembre 2022, est intitulé : « L’Appel du 18 juin 1940. Usages politiques d’un mythe ». Il est publié aux éditions Le Bord de l’Eau dans la collection « Territoires du politique » qu’il dirige.

Voir la bio »
Maxime Tandonnet

Maxime Tandonnet

Maxime Tandonnet est essayiste et auteur de nombreux ouvrages historiques, dont Histoire des présidents de la République Perrin 2013, et  André Tardieu, l'Incompris, Perrin 2019. 

Voir la bio »

Atlantico : Alors que la droite sénatoriale s’assure de la bonne marche de la réforme des retraites à la Chambre haute, votant mardi soir avec le gouvernement l’article sept, les partis de gauche et les syndicats sont descendus dans la rue et ont engagé une grève reconductible, qui ne semble pas être en mesure de faire reculer le gouvernement. Qui des parties en présence s’en sort le moins mal pour l’instant dans cette bataille rangée ?

Jean Petaux : On peut répondre de plusieurs manières à cette interrogation. Tout dépend des critères que l’on retient. Sur le plan strictement parlementaire et purement politico-partisan, la réponse varie même selon que l’on parle de l’Assemblée nationale ou du Sénat.

Pour la dimension politique, au sens des « partis politiques », incontestablement il y a deux « battus », pour une raison commune : « beaucoup trop de bruit pour pas grand-chose » pour paraphraser le grand William S. Il s’agit de la majorité gouvernementale (coalition Renaissance, MODEM, Horizon) et de La France Insoumise, accessoirement de la NUPES, même si les trois autres formations de cette coalition électorale s’en sont bien mieux sorties que leur encombrant allié, en ayant l’intelligence de prendre leurs distances, y compris EELV (comportement assez rare pour être noté de la part d’une formation politiquement assez nulle), avec la stratégie « jusqu’au-boutiste » des « Mélenchons’ girls and boys ».

La majorité gouvernementale a pris, de plein fouet, l’incompétence communicationnelle de la Première ministre et de quelques uns de ses ministres placés en première ligne : Olivier Dussopt, premier en cause ; Olivier Véran, chargé des « langages » et Franck Riester, chargé de « l’huile dans les rouages ». Tous ont été mauvais et continus à l’être (entendre Olivier Dussopt dans la matinale d’Inter, le 8 mars). Un seul dans le lot est au niveau politique où il faut être : Gabriel Attal. Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée « fait le job », elle sait rompre les traits quand il le faut. Sans doute aurait-elle-même été bien meilleure que le trio de ministres cités si elle avait siégé au « banc des ministres ». Il reste qu’en tant que cheffe du groupe parlementaire le plus important de la majorité (et même de l’Assemblée) elle prend le vent et les bourrasques que le gouvernement fait se lever en permanence dans ce débat.

À Lire Aussi

Ces 4 réformes qui vaudraient VRAIMENT le coup (elles…) de passer par la case blocage du pays

En face, côté LFI, tout est dit : outrances ; caricatures ; insultes ; victimisation ; surenchère de sottises et d’initiatives douteuses (le concours photos du challenge des campus bloqués par l’ancien chroniqueur de Cyril Hanouna devenu député !….). Au sein même de la « secte LFI » les réactions se sont fait connaître, au-delà du cénacle du groupe. Elles recoupent assez clairement la fracture que connait le mouvement depuis la purge menée pour le compte du lider massimo par sa « première gachette » Bompard. Face aux Insoumis et à la majorité parlementaire relative à l’Assemblée, le groupe Les Républicains a entamé les débats fort d’une position arbitrale qui aurait pu lui donner un statut « charnière ». Las pour lui il a réussi l’exploit de se fracturer en deux-tiers / un-tiers avec de jeunes députés élus en mai 2022 sur leur valeur personnelle, qui se fichent comme d’une guigne, au moins pour une bonne vingtaine d’entre eux, de la discipline de groupe, des (mini)ukases de leur président Eric Ciotti et qui ont trouvé en Aurélien Pradié, belle gueule et bon style, un « chef de patrouille » qui, à défaut d’en imposer par le nombre de ses soutiens, imprime par son sens des punch lines et sa maitrise de la tactique de séance. Tout cela pourrait faire l’affaire du parti mariniste. Celui-ci l’a jouée fine. Sérieux, discret, organisé, les députés RN ont voulu faire entendre leur différence comme disait jadis la principale radio de service public, France Inter, précisément détestée par les « frontistes ». Mais à trop vouloir « jouer les anges » il arrive qu’on fasse « les bêtes »… Assez vite le « silence des agneaux » mariniste est apparu comme la toge prétexte d’une absence totale de travail et de réflexion sur le dossier. Quand ce n’était pas un embarras manifeste né du décalage entre une posture purement démagogique et populiste pendant la présidentielle de 2017, effacée des tablettes programmatiques (plus exactement « mise sous le tapis ») en 2022 : la « retraite à 60 ans », point final ! Voilà pour le Palais-Bourbon.

À Lire Aussi

Réforme des retraites : pire que la rue, la menace du recours forcé au 49-3

Au Palais-du-Luxembourg, même si une petite émotion s’est emparée des sages sénateurs dans la nuit du 7 au 8 mars, l’équivalent d’un vent de force 7 sur l’échelle Beaufort de la Haute-Assemblée, où les alizés tiennent lieux de tempêtes, l’ambiance est tout autre. Essentiellement parce que les deux forces « idiotes utiles » du macronisme, LFI et RN, ne sont pas représentées tout simplement. On retrouve au Sénat la configuration cinquantenaire de la Cinquième république entre droite de gouvernement et gauche de gouvernement. Certes le Sénat est à droite (il en va ainsi depuis 1958 en dehors de trois années entre 2011 et 2014) et le fait est qu’une majorité sénatoriale adopte le projet de loi gouvernemental sans coup férir, article par article, réifie encore plus nettement ce projet de loi comme un « texte de droite » pour une majorité de Français (plus des deux-tiers) qui sont contre. Mais, finalement, peu importe, son goût, pourvu que l’ivresse de la victoire existe… peut se dire un Emmanuel Macron « spectateur engagé » dans toute cette histoire.

Les Républicains sont unis au Sénat, mais leur homogénéité est celle d’un « retaillisme » qui n’est guère coagulable avec le « ciottisme » des députés. Les sénatrices et sénateurs socialistes peuvent, enfin s’exprimer sans avoir les « Insoumis » qui leur mordent les mollets comme des petits roquets de cours de fermes. Mais, ce faisant, ils rendent encore plus inepte l’alliance électorale législative. C’est ce qu’a d’ailleurs rappelé l’une des figures du PS au Sénat : « Il n’y a pas de NUPES au Sénat, la NUPES n’est qu’une coalition électorale qui a été scellée à l’Assemblée nationale, elle n’est en rien une alliance politique qui contraindrait les sénateurs socialistes ».

À Lire Aussi

Le gouvernement dans sa propre spirale de la radicalité

Théâtre d’une bataille « dérangée » plus que « rangée » pour reprendre les termes de votre interrogation, la scène politique actuelle, consacre plutôt le primat de la scène sociale et syndicale. Sur ce terrain l’intersyndicale marque des points mais dans une situation étrange et paradoxale : les deux-tiers des personnes interrogées sont contre la réforme des retraites telle qu’elle se présente dans sa mouture gouvernementale, mais une même proportion (à quelques unités près) considère que le texte sera adopté et promulgué. Comme si cela « ne servait à rien » de manifester, de plus en plus nombreux. On mesure ici que les mesures Fillon et Woerth, adoptées en leur temps en dépit d’une forte mobilisation sociale, comparable à celle de 2022, ont marqué les esprits. L’enthousiasme de novembre-décembre 1995 couronné par la victoire du « binôme » Blondel (FO) – Thibault (CGT-Cheminots) contre la CFDT de Nicole Notat qui n’était pas de ce combat, semble bien loin désormais. C’est d’autant plus étrange et étonnant, encore une fois, que, cette année, le front syndical est uni… Et devrait donc se penser comme plus fort.

Maxime Tandonnet :Il faut dire que cette séquence est un fiasco pour l’ensemble de la classe politique française. Elle donne une image épouvantable de la vie publique nationale. La mesure phare des 64 ans est immensément impopulaire : selon de nombreux sondages concordants, elle est rejetée par les trois quarts des Français et les quatre cinquièmes des travailleurs. Mais la classe politique dans son ensemble donne le sentiment de n’en tenir aucun compte. Elle s’enfonce dans une attitude qui manifeste une sorte de mépris du peuple et de déconnexion. Pire : sur le fond, c’est le peuple qui a raison. Les 64 ans ne servent strictement à rien compte tenu de la règle des 43 annuités. Leur unique effet sera d’obliger à travailler plus de 43 ans quelques catégories de travailleurs ayant fait peu d’études (et non concernés par les dérogations prévues pour les carrières longues). Le reproche d’inutilité et d’injustice est avéré. Mais la majorité et ses alliés s’acharnent à tenir bon dans leur bras de fer contre le peuple. Qui s’en sort le moins mal ? Sans doute les opposants à cette mesure mais sans pour autant qu’ils échappent entièrement à la profonde aversion envers la classe politique qui risque de résulter de cette catastrophe.

Qui sont les gagnants et les perdants de la séquence actuelle ? Pour quelles raisons ?

Maxime Tandonnet : Le plus grand perdant est le président de la République. Le discours dominant nous dit : il ne pourrait plus gouverner s’il renonçait à cette mesure. Mais c’est absurde. Qu’il cède ou non, son image en sortira tellement abîmée qu’elle est discréditée pour les quatre ans qui viennent. La confiance était déjà fragile. Elle est définitivement rompue. Il incarnera définitivement cette coterie qui prétend faire le bien du peuple contre son gré.La France de sensibilité de gauche dont il est issu, son socle électoral initial, ne le supporte plus. Certes une partie de la droite s’est ralliée à lui sur cette réforme, mais elle aura à cœur de se racheter ensuite aux yeux de ses partisans par une surenchère dans l’hostilité. La tendance officielle de la droite LR qui a apporté son soutien à cette réforme me semble être, elle aussi, définitivement discréditée, à l’Assemblée comme Sénat. Elle s’est montrée dogmatique en justifiant sa position par la fidélité à un ancien programme qui l’a accompagnée deux fois dans la défaite. Et surtout, en se ralliant à cette réforme emblématique du quinquennat, la « mère des réformes », elle a tourné le dos à l’électorat qui lui avait fait confiance en lui apportant ses suffrages en tant que force d’opposition. Elle aura du mal à s’en remettre. Les leaders de LR qui se sont mis en avant dans le soutien à cette réforme, faisant preuve d’une intransigeance toute jupitérienne, risquent d’être discrédités pour la suite.

Si le texte est effectivement voté - avec ou sans 49-3 - qui en sortira renforcé pour la suite du quinquennat ? Qui en sortira affaibli ?

Jean Petaux : En politique les victoires sont plus souvent celles d'un Pyrrhus que celles d'un César. On croit l'avoir emporté par KO ou "aux points" et l'adversaire soit se relève et reprend le combat sous les vivats du public soit, battu à mort, ses descendants, ses amis, vous font payer cette "victoire" pendants plusieurs années quand ce n'est pas plusieurs générations ! Méfiez- nous donc des appréciations à court terme. Actuellement devant la médiocrité de la performance gouvernementale les syndicats sont les grands gagnants tout comme la droite sénatoriale, sur une position pourtant opposée, apparaît responsable et crédible. En face les partis de gauche ont fait la preuve de leur inanité et le RN, bien qu'épargné lors des délires à l'Assemblée nationale a échoué dans sa motion référendaire et sa motion de censure. Demain, si le texte est adopté et surtout la loi promulguée, le gouvernement aura été déclaré vainqueur. Mais il le payera cher... Peut-être même le prix de la présidentielle de 2027...

Il reste que la situation de 2027 sera particulière. Et oblige à s’interroger sur ce que recouvrira alors la notion de « candidat gouvernemental ». Pour la première fois s’appliquera la disposition constitutionnelle adoptée en juillet 2008 et limitant à deux mandats consécutifs la présence à l’Elysée d’un même président de la République. Si François Mitterrand, Jacques Chirac et François Hollande n’ont pas candidaté à leur propre succession en 1995 et en 2007 pour les deux premiers, alors qu’ils avaient été réélus pour un second mandat, tous les deux pour raisons de santé et, sans doute, du fait de leur âge ; si le troisième, Hollande, n’a pas été en mesure de le faire, comme il en tira les conséquences lui-même dans son intervention télévisée du 1er décembre 2016 à 20h ; Emmanuel Macron sera dans une tout autre situation. Il ne sera pas question d’âge et peut-être même de configuration politique : l’interdit le frappera tout simplement. Qu’adviendra-t-il du « macronisme » sans son fondateur ? Que sera devenu ce « soft politics concept » ? Pourra-il survivre à son créateur ? Durer dans le temps, sans squelette (une ossature idéologique assumée, un peu plus solide que le « en même temps » qui a vite trouvé ses limites) ; sans muscles (des relais de militants et d’élus locaux qui permettraient d’exister après 2027) ; sans chaire (une épaisseur et un cuir capable de résister aux brûlures du temps) et sans grand cœur (comment tomber amoureux d’une suite de tableurs Excel et d’une notion incompréhensible : la disruption) ? Autant d’incertitudes dont on voit bien que le seul fait de les énoncer sont autant de preuves d’une fragilité structurelle originelle…

Emmanuel Macron n’a sans doute pas réglé son rapport compliqué à « la trace ». Celle qu’il veut laisser dans l’Histoire de son pays. Il voudra sans doute, contre le temps qui passe et l’échéance qui se rapproche, exister comme un chef d’Etat de plein exercice, jusqu’au dernier jour de son mandat présidentiel en 2027. Funeste séquence. La seule chose qui donne du goût à la vie, la parabole évangélique du « Veilleur » nous l’enseigne pleinement, c’est que « nul ne connait ni le jour ni l’heure » de la fin de sa vie. Emmanuel Macron n’est pas dans ce cas-là. Le soir de sa réélection, le 24 avril 2022, avant 20h, son « compte à rebours élyséen » était enclenché : le « zéro » de son top-départ se déclenchera quelque part aux environs du 8 mai 2027… Pour les détails, voyez l’intendance. Il arrive qu’elle suive, disait son illustre prédécesseur, Charles de Gaulle. C’était un vrai homme d’Etat. Sur ce point-là il n’y a pas matière à questionnement.

Maxime Tandonnet : Il n’est pas certain qu’un parti politique puisse se considérer comme le grand gagnant de cette séquence dramatique pour la démocratie française. La plus farouche force d’opposition qui est la Nupes pourrait en profiter électoralement mais elle s’est caricaturée par les excès et les violences. Le RN opposant résolu à la réforme mais plus discret que la Nupes, est à ce stade bénéficiaire de l’opération au vu des sondage de popularité. Pourtant, le rejet dont il fait l’objet auprès des syndicats qui ne veulent pas entendre parler d’un contact avec ce parti, souligne les limites de la dédiabolisation. Le RN reste le RN, le parti lepéniste, héritier du FN pour une grande partie de la population. Le RN ne pourra sans doute jamais incarner la concorde et la réconciliation dont le pays a tellement besoin.Il reste les frondeurs de LR. Ils sont une vingtaine de la jeune génération LR. Ils ont compris (contrairement aux leaders du parti) qu’au-delà de l’emblématique report à 64 ans (encore une fois inutile et injuste) se jouait un bras de de fer entre les « élites dirigeantes » incarnée par M. Macron et la France populaire, le monde du travail. Ils sont les seuls gagnants potentiels de cet affrontement quelle qu’en soit l’issue.

Faute d’une majorité de Français en accord sur autre chose que le refus de cette réforme des retraites ou d’un projet alternatif établi, plus largement d’une structuration politique, est-ce le technocratisme macroniste qui finira par surnager ? Avec quelles conséquences ?

Maxime Tandonnet : Il me semble qu’on pouvait le penser avant cette séquence. On pouvait croire que le macronisme, allié à une partie de LR l’emporterait en 2027 avec un autre candidat que M. Macron qui ne peut se représenter, comme une troisième force contre les dits « extrêmes » Nupes et RN. Maintenant, ce scénario me semble de moins en moins probable. Le macronisme après cette réforme, tout comme la majorité des leaders de LR, va plus que jamais incarner une classe dirigeante obtuse, déconnectée, en conflit avec la France populaire. Au vu de ses signes de faiblesses à l’Assemblée (larmes de Mme Berger, bras d’honneur de M. Dupont-Moretti) on sent bien qu’il est au bord du naufrage. Bien sûr après cette séquence, M. Macron va prendre des initiatives emblématiques et surenchérir dans la communication pour donner l’impression d’un coup de barre à gauche. Mais qui pourra y croire ?  Il faut admettre que nous entrons dans une période de chaos politique total, le paroxysme de la décomposition dont on parle depuis longtemps. Personne ne peut prédire ce qu’il en sortira. Pour ma part, je place une vague espérance dans les quelques frondeurs de la droite LR autour desquels pourrait se reconstruire quelque chose. Mais ce n’est pas gagné…

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !