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Jean-Luc Mélenchon donne un discours, photo AFP
Jean-Luc Mélenchon donne un discours, photo AFP
©PASCAL GUYOT / AFP

RIP

Tu vas nous manquer.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Pendant longtemps, très longtemps, tu nous as tenu compagnie. Tu faisais partie des nôtres. Turbulent, arrogant, vulgaire, outrancier. Mais nous étions habitués à te voir et à t’entendre.

Parfois tu nous faisais rire. Nous avons souri quand tu as défilé avec un bonnet phrygien sur la tête. C’était grotesque mais jouissif. Tu avais le verbe haut : un véritable tribun. Quand tu criais « la police tue », on se tenait les côtes avec une pointe d’écœurement.

Nous avons été choqués car les islamistes étaient infréquentables quand tu t’étais montré à la manifestation du CCIF. Quand tu as défendu un des tiens accusé d’agression sexuelle, nous subodorons que tu n’avais rien à foutre d’une malheureuse bonne femme.

Nous te l’avons dit ici même que les islamistes étaient plutôt dégueulasses. Tu as réussi l’alliage du prolétariat et de l’islam. Et nous n’avons pas apprécié. Pour autant, nous avons salué ce véritable tour de force.

Maintenant, cher Jean-Luc, la fin approche pour toi. Au sein même de ton propre parti, on cherche comment te faire prendre la porte. François Ruffin, plus malin et intelligent que toi, est candidat à ta succession. Et, autre triste nouvelle, la Nupes, que tu avais fondée, est en train d’exploser en éclats.

Ainsi le PC, le PS et les écologistes ont décidé, énervés par ton omniprésence, de faire bande à part aux sénatoriales. Résultat : il risque de ne pas y avoir un seul sénateur mélenchoniste. 

Que vas-tu devenir ? Tu vas prendre une retraite bien méritée. Et Tanger, ta ville natale, nous paraît très indiquée. Car là-bas, le couscous, que tu aimes pour des raisons idéologiques, y est bon.  

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