Il y a à l’Elysée une photocopieuse d’exception à nulle autre pareille. Elle est dotée d’une intelligence artificielle. Ce qui fait qu’elle réfléchit et répond quand on lui parle.
Vendredi dernier, comme tous les matins, Macron était devant elle. Et comme tous les matins il lança : “photocopieuse, photocopieuse, dis-moi qui est le plus beau?”. La réponse fusa aussitôt : “Toi”.
Ainsi conforté dans tout le bien qu’il pensait de lui-même le chef de l’Etat convoqua Clément Beaune, son secrétaire d’Etat aux affaires européennes. Le dialogue qui va suivre est certes imaginaire mais parfaitement plausible.
“Est-ce que tu sais que demain, samedi, je deviendrai président de l’Europe ?". "Oui Emmanuel", répondit Clément Beaune. "Alors pour célébrer ce grand moment, tu dois faire décrocher le drapeau français de l’Arc de Triomphe : je veux qu'il soit remplacé par les couleurs européennes".
Le pauvre Clément Beaune osa : "mais le drapeau de l'Arc de Triomphe est gigantesque et moi je n’ai en magasin que des petits drapeaux européens". Macron le moucha d 'un "tu te démerdes".
Et Clément Beaune se démerda. Samedi, un drapeau européen avait pris la place du drapeau français sous l'Arc de Triomphe. Cette étrange substitution souleva une tempête.
Marine Le Pen, Eric Zemmour crièrent au scandale, rejoints par Valérie Pécresse qui suggéra avec sagesse qu'on aurait pu faire voisiner les deux drapeaux. Que n’avait-t-elle pas dit là ? Beaune l’accusa d’être "la photocopieuse de l’extrême droite". Puis après ces fortes paroles, il baissa la tête et dès dimanche la bannière bleue étoilée avait disparu.
Capitulation en rase campagne ! Déconfit, Beaune se tourna vers Macron : "Et je fais quoi maintenant ?”. "Eh bien tu dis que c'était prévu ainsi". "Mais j’ai dit le contraire il y a peu de temps en annonçant que le drapeau européen resterait plusieurs jours sous l'Arc de Triomphe". “J'en ai rien à battre, tu te démerdes".
En désespoir de cause, le malheureux se tourna vers la providentielle photocopieuse en attendant d’elle un miracle. Elle lui donna un précieux conseil : "t’as qu'à dire qu'en 2008 Sarkozy avait fait la même chose avec le drapeau européen". Mais la photocopieuse avait été déréglée après une cyberattaque de la droite et de l'extrême droite et avait omis de lui dire qu’en 2008 les deux drapeaux flottaient côte à côte sous l’Arc de Triomphe !
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