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Arafat : 10 ans après, pourquoi le mystère de la cause de son décès reste entier
©REUTERS/Ammar Awad

Bonnes feuilles

Le 11 novembre 2004, Yasser Arafat meurt à l’hôpital militaire Percy de Clamart, dans les Hauts-de-Seine. Curieusement, les médecins français sont incapables d’expliquer les causes de don décès. À ce jour, aucun diagnostic n’a jamais été fourni. Extrait de "L’affaire Yasser Arafat", d'Emmanuel Faux, publié aux éditions l'Archipel (2/2).

Emmanuel  Faux

Emmanuel Faux

Emmanuel Faux, journaliste à Europe 1, a été le correspondant permanent de la radio à Jérusalem de 2003 à 2007. Il dirige la dernière session d’information de la chaîne, « Europe Nuit ». Il a publié Le Nouvel Israël (Seuil, 2008), ainsi qu’une enquête sur les réseaux d’extrême droite de François Mitterrand, La Main droite de Dieu (avec Thomas Legrand et Gilles Perez, Seuil, 1994).
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Dans « l’affaire Arafat », derrière l’enjeu de vérité, se profilent un contexte géopolitique – le « Proche- Orient compliqué » – et le spectre d’un soulèvement dans les Territoires de Cisjordanie et de Gaza. Que l’auteur de l’assassinat du leader palestinien soit désigné et l’origine du produit létal identifiée, telle est sans doute la crainte qui a conduit l’Autorité palestinienne, en 2004, à ne pas faire de la mort du raïs une affaire. C’est aussi l’un des arguments avancés par Souha Arafat pour justifier son silence et son inaction pendant plus de sept ans.

La commission d’enquête palestinienne pourrat- elle étayer l’accusation – un peu automatique – d’empoisonnement fomenté par Israël ? L’heure des conclusions va sonner. Les juges français boucleront- ils leur instruction sur la foi d’une expertise discutée dans sa démarche et contestée dans ses conclusions ? Là aussi, nous devrions être fi xés rapidement.

Dix ans après les faits, j’ai essayé de pointer toutes les anomalies et les non-dits d’un dossier que beaucoup ont voulu refermer trop vite. J’ai tenté de répondre à la question : qui avait intérêt à la disparition physique de Yasser Arafat ? Enfi n, j’ai soumis l’hypothèse d’une mort non naturelle à la discussion et à l’appréciation des plus grands médecins des disciplines concernées1. Si la toile de fond de cette enquête est politique, c’est quand même la science qui a le dernier mot. Et c’est pourquoi j’ai veillé à laisser conclure des professionnels dont la réputation dépasse largement les frontières du pays dans lequel ils exercent ou ont exercé.

Empoisonnement au polonium 210 ou champignon toxique du type amanite phalloïde2, aucune hypothèse ne fait l’unanimité entre eux. Mais tous s’accordent à dire que le « tableau clinique » présenté par le leader palestinien au cours des trente derniers jours de sa vie n’est pas celui d’un homme décédé naturellement, du fait de l’âge ou de la maladie. Tous estiment qu’au-delà des résultats d’expertises divergents – publiés en 2013 ! –, l’hypothèse d’une « mort provoquée » est bien celle qui doit être retenue.

Il est vrai qu’une telle conclusion ne répond pas à toutes les questions, légitimes, soulevées par la disparition mystérieuse d’un chef d’État, en trente jours, dans l’un des établissements hospitaliers les mieux équipés de France, entouré d’une équipe médicale compétente et chevronnée.

Néanmoins, les documents, déclarations et témoignages publiés dans ces pages nous aidentils à franchir… un pas décisif. Et à affi rmer que la mort de Yasser Arafat n’ont rien d’accidentel ou de naturel. Pour ses proches, pour « son » peuple et pour tous ceux qui se passionnent pour cette région meurtrie du monde, cela permet de rétablir une part importante de vérité. Pour l’Histoire aussi.

Extrait de "L’affaire Yasser Arafat", d'Emmanuel Faux, publié aux éditions l'Archipel. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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