Après quarante années de "toujours plus" de dépenses, la France est entrée dans une période de "toujours moins" de pouvoir d'achat<!-- --> | Atlantico.fr
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Le revenu français a diminué de 5% depuis 2007.
Le revenu français a diminué de 5% depuis 2007.
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Editorial

La nouvelle cascade d’impôts et de prélèvements déjà annoncés pour l’an prochain ne peut qu’accélérer le processus du déclin français.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La France est entrée à son corps défendant dans une période de mutation profonde sans en avoir encore véritablement pris conscience. Pendant une quarantaine d’années, elle a vécu au rythme du "toujours plus" dénoncé par François de Closets avec une envolée des prestations et assistance en tous genres, une multiplication des gaspillages qui trouvaient un alibi grâce à la croissance. Lorsque celle-ci a commencé à s’atténuer et même à s’éclipser sous l’effet de la crise, les dépenses publiques ont continué de s’envoler sur la vitesse acquise. Alors qu’elles avaient été longtemps inférieures à la moyenne européenne, elles la dépassent aujourd’hui de neuf points. Pour éviter la banqueroute, les gouvernements se sont lancés dans une politique sans précédent d’augmentation des impôts, de sorte que le revenu français a diminué de 5% depuis 2007 en tenant compte de l’augmentation de la population. Tout se passe comme si insidieusement, le pays était entré dans une période de "toujours moins" pour le pouvoir d’achat, la pire solution pour remettre le pays à flot puisqu’elle engendre la démotivation, la démobilisation, avec la nouvelle cascade d’impôts et de prélèvements déjà annoncés pour l’an prochain, qui ne peuvent qu’accélérer le processus du déclin.

Dans ce contexte, il y a quelque chose de pathétique à voir François Hollande s’arcbouter sur l’affirmation de l’inversion de la courbe du chômage avant la fin de l’année et annoncer le retour de la croissance, malgré les démentis cinglants que lui apportent aussi bien le FMI que l’OCDE, voire l’INSEE. Le chef de l’Etat estime qu’il suffit de gagner du temps pour que les choses se rétablissent grâce à l’aide que nous apportera le retour en forme de nos partenaires. Il balaie d’un revers de mains les réformes lancées dans toute l’Europe pour miser sur la restauration d’un monde qui existait avant la crise, alors qu’il faudrait remettre en cause le modèle français construit sur un système politico-réglementaire devenu archaïque.

Les entreprises ne cessent de se restructurer pour s’adapter. Le pouvoir multiplie les palabres et les colloques mais ne décide rien, car il s’enorgueillit de l’exception française pour continuer de donner des leçons à l’univers, avec une vision administrative de l’économie pour l’asservir à une politique dogmatique.

Pourtant, à l’heure de la mondialisation, il est impossible de rester seul contre tous. La France ne peut continuer à laisser le secteur social absorber le tiers du produit intérieur brut et les deux tiers des dépenses publiques alors que l’investissement est en berne. L’Etat au sens étroit du terme ne peut se contenter d’opérer des économies de bouts de chandelle. Il faudra tôt ou tard trancher dans le vif des dépenses des collectivités locales et de la sécurité sociale, sans attendre qu’un élément extérieur tel qu’une nouvelle crise financière internationale, toujours latente, ne vienne mettre le pays au pied du mur. Car la sanction serait infiniment plus douloureuse.

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