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Après des décennies de bétonnage forcené, il est temps de payer l'addition.
Après des décennies de bétonnage forcené, il est temps de payer l'addition.
©Reuters

Déconstruction

Alors que les pays développés entrent dans l'ère du développement durable, les autorités lancent des programmes urbains hors de prix dans l'espoir de rattraper les erreurs du passé.

Chaque seconde dans le monde,190 m3 de béton sont coulés, soit 6 milliards de m3 par an, ce qui en fait le matériau manufacturé le plus utilisé. Selon les experts, cette industrie devrait dépasser les 100 milliards de dollars d'ici 2015 et sa production doubler d'ici 2050. Ces trois dernières années, la Chine a versé plus de béton que les Etats-Unis en cent ans. Assez, selon le site Wired, pour faire de l'île d'Hawaï un parking géant. Et si ce matériau, mélange de sable, de ciment, d'eau, d'air et de gravier est aussi populaire, c'est avant tout car il est bon marché.

Mais il représente également une source majeure d'émission de gaz à effets de serre et une perte massive pour l'économie de nombreux pays développés où l'heure est aujourd'hui au développement durable... 

Anthony Flint, du City Lab, cite notamment l'exemple du projet Los Angels River Revitalization. Dans les années 1930, suite à des crues qui avaient fait 115 morts et 40 millions de dollars de dégâts, le lit de la rivière de Los Angeles avait été bétonné sur la quasi-totalité de ses 83 km, rappelle le site franceusamedia.com. Si l'initiative avait été chaudement accueillie à l'époque, elle est aujourd'hui perçue comme une hérésie. Car désormais les Californiens sont pro-développement durable. C'est pourquoi, les autorités ont décidé de mettre en place un plan incroyablement ambitieux pour revitaliser la rivière, sur une quinzaine de kilomètres.

“Nous travaillons à revitaliser la Los Angeles River et la libérer de son carcan de béton, explique le maire démocrate de la ville, Eric Garcetti. Nous voulons faire de la rivière un endroit de nature et d’activités, créant ainsi plus d’espace ouvert dans notre environnement urbain si dense. Ces efforts restaureront non seulement sa beauté naturelle. Mais la nouvelle vie de la rivière apportera également une nouvelle vie aux quartiers et les entreprises tout autour. Restaurer la rivière est un crucial pour faire avancer notre ville”. 

Ce plan de revitalisation comprend deux grands aspects. Le premier est environnemental : la rivière est placée sur la route migratoire Pacifique de nombreux oiseaux et devrait pouvoir accueillir hérons, oies sauvages et canards. Le plan prévoit également de replanter des espèces de plantes natives de Californie du Sud, tel que les “tournesols buissons”, la rose sauvage de Californie ou encore le laurier violet. Le deuxième volet, quant à lui, est économique et social : à certains endroits, la rivière pourrait devenir une promenade pour piéton, agrémentée de commerces et même d'immeubles d'habitation...

Toutefois, pour arriver à mettre en place ce programme, les autorités devront réussir à colleter 1 milliards de dollars en douze ans. Et même si elles y arrivent, les urbanistes ont conscience qu'ils ne pourront pas venir à bout de tout ce béton qui recouvre aujourd'hui la rivière. Aussi, certaines zones sont condamnées à demeurer telles quelles.

Ce projet n'est pas sans rappeler Infra-Space Program, mis en place par le Massachusetts Department of Transportation dans l'Etat du Massachusetts. Le programme vise à identifier les zones sous les routes élevées, les ponts et les viaducs afin de les développer, de "créer des espaces artistiques pour les communautés adjascentes, supporter le développement de l'économie locale grâce à des usages commerciaux et améliorer la sécurité des automobiliste",est-il écrit sur le site internet du projet. 

Mais le projet urbain le plus cher de tous les temps reste encore le "Big Dig" qui a coûté pas moins de 16 milliards de dollars. Le but de ce projet autoroutier était d'alléger la circulation de la surface dans le centre de Boston, principalement celle qui passait par le Central Artery. Le Suite à des retards,des arrêts, des surcoûts, des fuites, des mauvaises exécutions et l'utilisation de matériaux hors-normes, le projet, conçu en 1970, a été finalisé en 2007. 

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