Le FMI sera-t-il au pouvoir à l’Élysée dès 2013 ?

La Banque centrale européenne a soulagé la zone euro grâce aux 489Md€ de liquidités accordées aux banques européennes le 21 décembre dernier. Comme les investisseurs s’attendent à une nouvelle opération de LTRO (« Long Term Refinancing Operation »), les investisseurs qui avaient appris qu’aux Etats Unis qu’ il ne fallait pas se battre contre la Fed sont en train de se faire à l’idée qu’il ne faut pas se battre contre la BCE. Comme le fait remarquer subtilement un grand investisseur « on pensait entrer dans l’année du Dragon, on est en fait dans l’année du Draghi…. »

L’économie mondialeest toujours suspendue au psychodrame européen. Le dossier grec ne progresse pas beaucoup, mais pour le moment, il suffit que le flux de mauvaises nouvelles s’arrête un moment pour que les marchés aillent mieux. Le débat entre l’austérité et la croissance va toutefoisse poursuivre. Le bouc émissaire priviligié qui était « le banquier » ou « le monde de la finance » est en train de se reporter sur l’Allemagne. Jean Louis Bourlanges, professeur à Sciences Po note « un ressentiment croissant des français à l’égard d’un peuple qui s’est révélé, ces dernières années, plus courageux , plus avisé et plus efficace que nous ». La potion de l’austérité menace de devenir contre productive explique très bien Eric Le Boucher dans Les Echos. Washington fait il remarquer conduit une politique exactement opposée, car les coupes budgétaires n’interviendront qu’en 2013 lorsque seront stabilisés les deux marchés clefs de l’immobilier et de l’emploi. L’Europe ne deviendra pas allemande contrairement à ce que pensent Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Anatole Kaletsky de GaveKal Londres pense que la moins mauvaise des solutions serait que la Zone Euro moins l’Allemagne, bâtisse un vrai projet fédéral et le soumette à l’Allemagne. Si elle ne l’accepte pas ce sera à elle de quitter l’Euro dans le cadre d’un divorce à l’amiable.

Europe : trop d’austérité détruit la croissance

La crise européenne est dans une dynamique d’escalade qui se traduit par un affaiblissement des systèmes démocratiques et une montée des populismes. Notre système démocratique fondé sur l’économie de marché est en danger. Tels sont les propos tenus par Peer Steinbrück ancien ministre allemand des finances. . De son côté, le New york Times a fait cette semaine un éditorial très sévère reprochant à Angela Merkel de vouloir mettre de l’austérité partout.

L’Euro va éclater, c’est inévitable, telle est la prévision de Roger Nightingale, stratégiste indépendant qui est venu s’exprimer à Paris cette semaine devant les clients de la société britannique Aberdeen. Pour lui nous allons connaître au moins deux ans de récession. 

En France, avec une classe politique qui refuse toujours de prendre en compte la réalité, Charles Gave de GaveKalHong Kong fait remarquer qu’il y a jusqu’à maintenant assez peu de différence entre les programmes économiques de François Hollande et Nicolas Sarkozy. Comme il y a également peu de différence entre les promesses de Marine Le Pen et celles de Jean Luc Mélenchon tout devrait finalement beaucoup plus réglé par les marchés que par les élections. Le FMI prendra le pouvoir à l’Elysée dès 2013 annonce Jacques Attali. Plus du quart de l’argent nécessaire au fonctionnement quotidien de l’Etat est emprunté. Si la France n’arrive plus à payer sa dette , l’Etat ne pourra plus payer ses fonctionnaires. La France doit absolument arrêter de concentrer la politique de l’emploi sur les petits boulots. Bernard Zimmern Président de la Fondation IFRAP montre bien dans un article du Figaro que la France a moitié moins d’entreprises de dix salariés que nos voisins du nord et que c’est toute notre chaine d’entreprises au dessus de dix salariés qui est frappée de nanisme.

Marchés : les investisseurs courent après le papier

Les marchés restent suspendus aux négociations entre créanciers publics et privés de la Grèce…. Le tiercé gagnant de puis le début de l’année a étéactions pays émergents, obligations haut rendement et or. Cette évolution s’explique par l’inondation de liquidités et des statistiques économiques encourageantes. Le mouvement de hausse des marchés pourrait durer dit Chen Zhao Managing editor de BCA. Il recommande à ses clients d’acheter encore des valeurs allemandes et des obligations italiennes.

Le marché américain a enregistré de bonnes nouvelles sur le front de l’ISM qui a monté pour le troisième mois consécutif. L’indice « Institute for Supply Management » est au plus haut depuis sept mois. Sur le front des créations d’emploi elles se retrouvent au plus haut depuis un an. Un « golden cross » était en train de se formersur l’indice S&P 500 la semaine dernière. C’est une situation chartiste où la moyenne mobile 50 bourses croise la moyenne mobile 200 bourses. Pour Ron Greiss de The Chart Store le signal est positif et devrait permettre au marché américain de poursuivre sa marche en avant.

La Chine enregistre unPMI en territoire positif ce qui signifie que le fameux scénario du "hard landing" redouté par de nombreux économistes n’est plus d’actualité.

Secteurs : manger sucré nuit gravement à la santé

Le sucre a fait l’objet d’un article très remarqué dans nature. Trois scientifiques américains proposent un encadrement strict de la vente des produits sucrés et de leur taxation. Les troubles métaboliques liés à la consommation excessive de graisse et de sucre provoquent 35M de décès pas an dans le monde. Il y a également 366M de diabétiques identifiés dans le monde. Leur nombre devrait atteindre 500M en 2030. Le développement du diabète devient un thème d’investissement porteur en raison des ravages de l’obésité. Cet environnement est très favorable à la société danoise Novo Nordisk qui est recommandée à l’achat par les analystes de Natixis.

Les exportations de montres suisses sont en train de baisser. C’est ce que montre le dernier graphique publié par JP Morgan sur le secteur. Les exportations sont médiocres en Asie et toujours fortes aux Etats-Unis. A surveiller…

Le Baltic Dry Index est au plus bas depuis 25 ans…Même si l’indice n’est pas assez précis pour décrire l’évolution du commerce international, il doit aussi être surveillé de très près…