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Age légal de la retraite : comment Emmanuel Macron pourrait masquer les mesures visant à l’augmenter de facto
©JOEL SAGET / AFP

Décote

Avec l’apparente accalmie des Gilets Jaunes et de leur contestation, les discussions sur la réforme des retraites ont repris. Elles achoppent avec les organisations syndicales sur l’éventualité d’une décote pour les départs avant 62 ans. Officiellement, le pouvoir exécutif en a enterré l’idée… mais voici comment il imagine la réintroduire.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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La semaine dernière, Jean-Paul Delevoye a entamé une concertation avec les partenaires sociaux, initialement prévue en décembre mais reportée en janvier du fait des Gilets Jaunes, sur la réforme des retraites. Celle-ci a commencé à entrer dans le dur de « l’âge-pivot », nouvelle appellation de l’âge légal de départ à la retraite. Comme nous l’annoncions, il devrait être maintenu à 62 ans. Mais des mécanismes de correction devraient être mis en place pour inciter les salariés à partir plus tard. 

Les retraites à 62 ans, toujours…

Rappelons que le maintien de l’âge officiel de départ à la retraite à 62 ans est largement encouragé par les assureurs, qui ne souhaitent pas financer une modification de leurs provisions pour invalidité, comme nous l’indiquions en octobre. Le gouvernement a donc exclu à ce stade, de faire bouger l’âge légal de départ à la retraite, devenu de façon très significative l’âge pivot.  

Bien entendu, toutes les études économiques sérieuses ont montré que l’équilibre du régime ne pouvait être atteint sans un report de l’âge au minimum à 63 ans. Le pouvoir exécutif doit donc trouver des aménagements pour inciter les salariés à partir le plus tard possible sans modifier facialement l’âge de départ. Cet enjeu est vital pour éviter les critiques qui commencent à poindre sur la baisse des retraites prévisibles à l’horizon de la réforme.  

La décote abandonnée?

Un temps, le gouvernement a caressé l’espoir de mettre en place une décote pour les départs avant 62 ans, et une surcote pour les départs ultérieurs. L’idée a plu du côté patronal, mais a suscité une levée de boucliers parmi les organisations syndicales. Compte tenu du climat social par ailleurs, le gouvernement ne peut guère s’offrir ce luxe.  

Officiellement, Jean-Paul Delevoye a donc abandonné la piste de la décote. 

Comment le loup de la décote rentre par la fenêtre

Jean-Paul Delevoye a donc amené une autre idée sur le tapis: la mise en place d’une surcote pour tous ceux qui diffèrent leur départ au-delà de 63 ou 64 ans. Concrètement, plus on cotiserait au-delà de 62 ans, plus la retraite serait élevée.  

En quoi cette astuce constitue-t-elle un retour discret de la décote? Parce qu’il suffira de fixer le taux plein de 60% à l’équivalent de la décote prévue pour un départ à 62 ans… et le taux plein ne sera dès lors plus que le faux nez de la décote. Astucieux, non? 

Reste à savoir si ce mécanisme suffira à convaincre les foules syndicales. 

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