93% des Français estiment que la menace terroriste est élevée, un point haut historique<!-- --> | Atlantico.fr
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Dès le 31 décembre 2014, la crainte des Français de la menace terroriste atteignait un niveau historique (80%).
Dès le 31 décembre 2014, la crainte des Français de la menace terroriste atteignait un niveau historique (80%).
©Reuters

Sondage exclusif Ifop pour Atlantico

Soit le même niveau d'inquiétude qu'après les attentats de Charlie Hebdo, alors que la menace terroriste ne cesse de prendre de l'ampleur en France depuis le 11 septembre 2001, selon un sondage exclusif Ifop pour Atlantico.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Quels enseignements peut-on tirer de ce sondage ?

Jérôme Fourquet : La perception de la menace a été la plus forte début janvier 2015, après les attentats de Paris. Pour autant, nous remarquons que dès le 31 décembre, la crainte des français atteignait un niveau historique (80%). L'opinion publique avait conscience que quelque chose se préparait. Les attentats du 11 janvier dans les sondages n'ont donc pas crée de pic, puisque les courbes étaient déjà élevées. Il n'y a pas eu d'effet de surprise, les Français étaient très conscients de la menace.

>>> Lire également : Quelles conséquences pour la France et sa stabilité politique si le 11 septembre dont on dit qu’il nous pend au nez se produisait ?

En janvier nous avons atteint des proportions jamais égalées depuis la mise de place de ce baromètre, c’est-à-dire depuis 15 ans. Depuis, le niveau est resté historiquement élevé. Pour autant, ces derniers moins (mai-juin) nous avons constaté une très légère diminution de la perception de l'intensité de la menace. La nouvelle mesure, faite après l'attaque du Thalys, nous replace au même niveau observé au lendemain des attentats du 11 janvier. L'ampleur de l'attaque n'a rien à voir, mais les Français ont bien conscience que nous sommes passés près d'un bilan beaucoup plus lourd. Ce n'est donc pas tant le bilan réel qui importe que le bilan potentiel. Cela évoque la possibilité qu'un autre événement pourrait se passer à un autre endroit, sur une autre cible mais dans des conditions moins favorables.

En juin, une mesure avait été prise suite à l'attaque de Saint Quentin Fallavier. Elle confirmait que les Français restaient éveillés sur la menace qu'ils sentaient réellement présente. Mais le choc n'a pas été aussi important que suite aux événements du Thalys. Pourtant, le bilan de Saint Quentin Fallavier aurait pu être beaucoup plus lourd si l'homme avait réussi à faire exploser sa bombe, mais en termes d'impact sur l'opinion elle est plus faible. La différence est que le Thalys est un moyen de transport collectif, que n'importe qui aurait pu prendre.

Qu'est-ce que cette succession de menaces terroristes réelles ont pu changer dans la perception de la menace terroriste par les Français ?

L'effet cumulatif explique aussi ses résultats. Entre le début et la fin de l'été, nous avons eu trois attaques successives sur trois points différents du territoire (Rhône Alpes, Région parisienne, Nord-pas-de-Calais). Si avant la question qui se posait était "est-ce qu'il y aura un attentat sur notre territoire ?", aujourd'hui, les Français se demandent "quand sera le prochain ?". Il y a donc à la fois la cible, le bilan potentiel, et l'effet cumulatif.

Nous sommes dans une période réellement différente. Pendant des années, 1 Français sur 2 considérait la menace élevée, aujourd'hui 90% d'entre-eux la craignent. Ce qui change réellement la psychologie d'une société. Le moral des Français à un impact fort sur leur consommation. Les acteurs publics appellent à une vigilance citoyenne et comptent sur le rôle de chacun. La prise de conscience est réelle.

Au lendemain des attentats de Mohammed Merah, 1 Français sur 2 ont conscience de la menace terroriste qui pèse sur le pays. La courbe commence à monter considérablement quelques mois après, lors de l'arrestation d'une douzaine de membres d'un réseau terroriste. De l'été 2012 jusqu'à la fin 2014, cela n'arrête pas de monter. Puis nous sommes restés stable à un niveau de 70%. Depuis nous avons atteint 90%. Si vous regardez en 2011, il y a un point haut à 78%, après la mort de Ben Laden. Les chiffres n'ont plus rien à voir.

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