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Les 3 leçons à tirer 
du 1er tour de la présidentielle
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Constats électoraux

Au-delà des commentaires et analyses qui se sont succédés suite aux résultats du premier tour de l'élection présidentielle dimanche, il convient de formuler trois grands constats simples...

Didier Maus

Didier Maus

Didier Maus est Président émérite de l’association française de droit constitutionnel et ancien maire de Samois-sur-Seine (2014-2020).

 

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Comme toujours les résultats d’une élection donnent lieu à des commentaires et analyses de sens contraires. Il est vrai que la science des chiffres n’est guère objective. Il n’en demeure pas moins que les résultats du 22 avril fournissent l’occasion de formuler quelques constats simples.

Les Français aiment encore et toujours l'élection présidentielle

Les Français continuent à aimer l’élection présidentielle. 79,5% de participation est plus qu’honorable dans un climat où il est de bon ton de dénigrer la politique.

Les citoyennes et citoyens ont également été très assidus devant les écrans de télévision, au moins pour les émissions actives, moins probablement pour les émissions de la campagne officielle. A tort ou à raison, le Président de la République est toujours perçu comme un chef charismatique, capable non seulement de guérir les écrouelles, mais également de fournir du travail et de garantir un minimum de bonheur collectif.

L’abstention est forte pour les élections collectives (un conseil municipal, général, régional ou l’Assemblée nationale), mais faible pour la délégation personnelle.Notre système de décision demeure vertical. Nous n’aimons pas la délibération circulaire avec ses explications et ses synthèses.

Le vote « anti-libéral » est significatif

L’importance du vote « anti-libéral » demeure significative. Le « non » au traité européen de 2005 n’est pas oublié. Même si les candidats pro Union européenne (Nicolas Sarkozy, François Hollande et François Bayrou) 65% de suffrages, les candidats nettement hostiles à l’esprit de l’Union européenne (Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, sans parler des divers) obtiennent près de 30%.

Ce vote protestataire, « tribunitien » pour reprendre une expression de Georges Lavau à propos du PCF (Parti communiste français) de la grande époque, ne doit jamais être oublié. Un tiers des Français n’a toujours pas compris en quoi l’Union européenne, c’est-à-dire l’ouverture des frontières et la mondialisation leur était favorable.

Cela devrait conduire le futur Président à faire attention au traité sur l’équilibre budgétaire
(avec ou sans adjonction) et à préférer un référendum avec un vrai débat à une discrète ratification parlementaire.

Une place pour le Front national dans le paysage politique de demain

Le vote historique en faveur de Mme Le Pen oblige à réfléchir à la place de ce courant politique, le 3e de France, dans la paysage de demain. Autant il était possible, avant-hier, de considérer que le Front national allait décliner avec le retrait de son fondateur, autant il doit désormais être admis que le Front national, même s’il change de nom, représente une tendance lourde des comportements politiques.

Le second tour des élections législatives sera décisif : soit les candidats du Front national en position de se maintenir le font et favorisent mathématiquement les candidats de gauche, soit il y a, d’une manière ou d’une autre, un accord de désistement national entre l’UMP et le Front national, ce qui peut priver, même en cas de victoire de François Hollande, la gauche d’une vraie majorité à l’Assemblée nationale. L’UMP de demain ne pourra plus faire l’impasse sur cette perspective, quelques soient les refus doctrinaux des centristes et radicaux.

A eux de recréer, éventuellement, une autre alliance politique. L’arithmétique électorale a ses exigences.

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