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2016 s’achève sur 5 victoires majeures pour Poutine
©Reuters

Bilan

Le président russe a tenu ce vendredi 23 décembre sa quatrième conférence de presse internationale. C’est l’occasion d’un bilan en forme de satisfecit pour Vladimir Poutine : 2016 restera comme l’année où il a réussi à tourner à son avantage plusieurs situations risquées.

Cyrille Bret

Cyrille Bret

Cyrille Bret enseigne à Sciences Po Paris.

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En Syrie, la victoire à Alep a réalisé la percée stratégique que la Russie recherche dans la région depuis septembre 2014. Quinze mois après l’annonce de l’intervention militaire depuis la tribune de l’Onu, la Russie a atteint ses principaux objectifs. Elle a ressuscité le régime al-Assad, son allié depuis 1970. Désormais, les négociations sur l’avenir politique du pays se feront selon le scénario russe. Dans la région, l’alliance entre la Russie et l’Iran est le pôle dominant : la Turquie s’est ralliée aux positions de Moscou et les monarchies sunnites du Golfe sont sur la défensive. Enfin, les forces armées russes ont considérablement accru leur empreinte au sol et en mer. En 2017, le président russe a réussi le pari risqué de la première expédition militaire loin des frontières de l’URSS.

Dans les enceintes internationales, la Russie a montré dans les faits les limites du système international qu’elle critique depuis une décennie. Les mécanismes de sécurité collective de l’Onu sortent discrédités de la guerre en Syrie. En utilisant son veto au Conseil de sécurité, la Russie a paralysé les initiatives des Occidentaux. Il en va de même en Europe : l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), chargée de veiller à la sécurité du continent, a patiné. En 2016, l’annexion de la Crimée et le "conflit gelé" en Ukraine se sont installés durablement dans le paysage géopolitique. La Russie a ainsi réussi à passer du statut de pestiféré isolé à celui de maître du tempo.

En Europe, la Russie se présente comme le seul pays à agir efficacement contre le terrorisme islamiste. Le président russe est devenu un point de ralliement pour de nombreux partis et leaders en Europe. Les leaders "anti-système" revendiquent ouvertement leur proximité avec Vladimir Poutine en Europe centrale : hormis la Pologne, les partis populistes au pouvoir (Hongrie, Slovaquie, Bulgarie) ou aux portes de celui-ci (Autriche) sont favorables à un rapprochement avec la Russie. Etre pro-russe est un gage d’autorité personnelle et de patriotisme eurosceptique. En 2016, la Russie a réussi à fissurer l’unité européenne contre elle.

En France, le président russe a réussi à attirer à lui une partie de l’opinion publique auparavant choquée par sa brutalité. Il rallie désormais les partisans d’une présidence forte. Les résolutions non contraignantes de l’Assemblée nationale et du Sénat soulignent que de nombreux parlementaires sont en train d’évoluer. Deux candidats majeurs, François Fillon et Marine Le Pen, font ouvertement campagne pour un rapprochement avec la Russie et promeuvent des thèmes russes notamment la défense de la chrétienté contre le "totalitarisme islamique".

En Russie, le président russe a pris un nouvel élan. Le succès en demi-teinte des élections à la Douma en septembre a constitué un électrochoc. En réaction, Vladimir Poutine a renouvelé son entourage, refondu les services de sécurité et lancé un signal menaçant aux oligarques en faisant arrêter le ministre de l’Economie.

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