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"Voyage avec ma tante" de Graham Greene : le Top de l'humour british, superbement mis en valeur
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Atlanti-Culture

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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THEATRE

Voyage avec ma tante

de Graham Greene

Adaptation et mise en scène: Nicolas Briançon

Avec Claude Aufaure, Jean-Paul Bordes, Dominique Daguier et Pierre-Alain Leleu

INFORMATIONS

Théâtre Hébertot

78 bis boulevard des Batignolles, 75017 Paris

Jusqu’en mai 

Durée : 1h 30

Réservations : 01 43 87 23 23

RECOMMANDATION

           EXCELLENT

THEME

La pièce est adaptée du célèbre roman de Graham Greene, qui fut également transposé au cinéma par George Cukor en 1972. Henry Pulling est un vieux garçon et un jeune retraité. Il est amateur de dahlias et de poésie lyrique. A l’enterrement de sa mère, surgit la fameuse tante : soixante-dix ans, excentrique, volage, business woman et trafiquante, dotée d’un sens de l’humour « very British ».

Elle va entraîner son neveu dans des aventures rocambolesques, peuplées de personnages extravagants.

POINTS FORTS

Le roman est drôle, la pièce l’est tout autant. On s’en délecte comme dans une histoire de PG Woodhouse : on rit peu mais on garde le sourire du début à la fin; on se régale en gourmet de ces bons mots et de ces formules brillantes.

Au-delà de son apparente légèreté, la pièce évoque la capacité à s’adapter, nos conservatismes, la peur de l’avenir et surtout la quête de notre identité.
C’est la grande réussite du spectacle : sa virtuosité et son humour réjouissants et « en même temps » sa nostalgie et sa poignante ivresse.

La pièce, montée il y a 4 ans a obtenu le Molière 2015 de la mise en scène. Nicolas Briançon s’est passionné pour le texte et a conçu une mécanique implacable : 20 personnages, interprétés par 4 comédiens dans un tourbillon réglé au millimètre. On assiste à la rencontre d’un texte classique et d’une mise en scène de café-théâtre, plus proche du « Tour du monde en 80 jours » que du théâtre traditionnel. Avec 4 chaises, quelques chapeaux, une urne funéraire, les réjouissances commencent, l’action prend forme et l’inattendu surgit à chaque scène.

Les 4 acteurs reprennent les rôles qu’ils avaient créés en 2015. Chacun d’eux passe d’un personnage à l’autre avec une frénésie jubilatoire : un rictus, un accessoire leur suffisent pour incarner les différents protagonistes de cette histoire qui se déroulent entre l’Europe et l’Amérique du sud.

POINTS FAIBLES

Le texte est peut-être un peu moins percutant après la première heure. Mais le rythme reste soutenu, les rebondissements s’enchaînent et les acteurs s’amusent comme des fous.

EN DEUX MOTS

Juste un avis très personnel, et complémentaire, sur l'organisation des spectacles: quel bonheur que ces pièces programmées à 19 heures, à condition de pouvoir se rendre disponible!  Elles proposent des spectacles de qualité, qui ne trouveraient pas forcément leur public à 21 heures mais permettent de commencer joyeusement la soirée...

UN EXTRAIT

Ou plutôt quelques répliques :

- Le policier : j’espère que vous ne projetez rien d’illégal ?

- Tante Augusta : comment le pourrais-je, je ne connais pas la loi.

- Tante Augusta : Je ne sais jamais très bien où sont la droite et la gauche … Ah oui je me rappelle : bâbord, bobard, la gauche !

- Henry Pulling : j’ai du cherry à la maison mais c’est assez loin d’ici en voiture, à Southwood

- Tante Augusta : Southwood, quelle horreur ! Et pourquoi pas en France ?

L’AUTEUR

Graham Greene est considéré comme l’un des plus grands écrivains britanniques. Né en 1904, il a écrit des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre, des scénarios tirés de ses œuvres; mais aussi de la littérature enfantine, des récits autobiographiques ou de la littérature de voyage. 

Sa vie mouvementée – il a aussi fait la guerre comme agent de renseignements – a largement nourri son œuvre romanesque, déclinée dans des domaines aussi variés que la philosophie, le suspense ou la comédie.

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