"La famille Martin" de David Foenkinos : de nos jours, désamour, harcèlement moral, homosexualité, réseaux sociaux, tendresse et autodérision. Un roman un peu plat<!-- --> | Atlantico.fr
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David Foenkinos - La famille Martin
David Foenkinos - La famille Martin
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Atlanti Culture

David Foenkinos a publié "La famille Martin" aux éditions Gallimard.

Isabelle De Larocque Latour pour Culture-Tops

Isabelle De Larocque Latour pour Culture-Tops

Isabelle De Laroque Latour est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam, 23 ans, en Master d'école de commerce, et grand amateur de One Man Shows.

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"La famille Martin" de David Foenkinos

Gallimard - 226 pages - 19,50 €

Recommandation

BonBon

Thème

Dans la famille Martin, nous avons Madeleine la grand-mère, Valérie la mère, Patrick le père, Lola la fille et Jérémie le fils. Plus (mais moins sollicités) Stéphanie la sœur et Yves l’amant, sans compter Karl Lagerfeld comme joker. Tout ce petit monde confie ses menus avatars à David, l’auteur, qui en fait profiter ses lecteurs.

Points forts

L’originalité du scénario : un écrivain en panne d’inspiration décide de faire un personnage de roman de la première personne rencontrée dans la rue. Ce sera Madeleine, veuve de 80 ans guettée par Alzheimer, qui le présentera à toute sa famille. Foenkinos s’en tient mordicus à cette idée de départ qui fait tout le cachet du roman.

L’auteur échappe à la tentation de « nourrir la bête romanesque » comme a pu le faire sans doute Romain Gary décrivant sa mère dans  La promesse de l’aube. Il nous peint ses personnages tels qu’en eux-mêmes, avec une certaine tendresse (et même une tendresse certaine) sans essayer de les grandir, englués qu’ils sont dans un « quotidien essoufflé ».

Ce roman très actuel aborde quelques grands thèmes chers à notre époque : le désamour au quotidien, le harcèlement moral, l’homosexualité honteuse, la force des réseaux sociaux…

L’impérieux besoin du narrateur de se mettre régulièrement en scène -à la limite de l’autofiction- est tempéré par une autodérision bienvenue.

Points faibles

Le postulat de départ « toute vie est passionnante » s’avère un peu abusif quand on arrive à la question que se pose l’auteur lui-même (p. 44) : « Pouvait-on construire un bon roman sur des Martin ? » c’est-à-dire sur une cousette retraitée de chez Chanel, une prof. d’histoire-géo dans un collège de banlieue, un agent d’assurance et deux adolescents moroses ? La réponse est mitigée.

Un style plat (les vrais critiques littéraires préfèrent parler de style blanc, c’est plus élégant), relevant plus du reportage que de la littérature. On pense à Lévy ou à Musso qui ont leurs fans, après tout.

En deux mots ...

Vite lu, vite oublié.

Un extrait

  • "Il doit bien exister un lecteur ou une lectrice qui se passionne pour les bâillements d’un adolescent parisien né en 2005 ; c’est sûrement une niche éditoriale, mais on dit bien qu’il y a un public pour tout (p. 39)

  • Si on pouvait encore parler de mon livre deux semaines après la sortie, ce serait déjà très bien "(p. 82)

L'auteur

Romancier, scénariste, réalisateur et musicien, David Foenkinos est né en 1974. Auteur de treize romans traduits en quarante langues dont, tous 3 édités chez Gallimard, La Délicatesse (2016), Charlotte (2014), prix Renaudot et Goncourt des Lycéens, Le mystère Henri Pick (2009) etc… l'écrivain est apprécié pour ses textes empreints de légèreté et d'humour. Six de ses romans ont été adaptés au cinéma.

Le clin d'œil d'un libraire

Librairie Tschann : tout ce qui est bel et bon à lire, à voir et à admirer se trouve là, à Paris, Bd du Montparnasse, depuis 1929 ! 

Tout près de l’atelier de Modigliani, dix ans  plus tard, les amateurs de belles écritures, de poésie, de philosophie, de livres d’art se retrouvaient déjà dans ce temple de l’esthétisme du boulevard Montparnasse. Visite des lieux aujourd’hui par Thierry Poirier, maître de céans, qui ne cesse de faire des clins d’œil à l’histoire.

Premier clin d’œil : « La librairie a été fondée en 1929 par Louis Tschann et son épouse Marie-Louise Castex. Castex comme le premier ministre et de la même origine géographique, à quelques kilomètres de Prades !! Un petit moment d’incertitude, puis éclat de rire général : « Non, non je plaisante, il est loin de notre monde, le pauvre ! »

Deuxième clin d’œil, les masques : «Nous avons 35 000 titres en stock bon an mal an chez Tschann, plus un stock…. de 1000 masques à la cave, et des FFP2 ! Ici, les amateurs de bel ouvrage peuvent se sentir rassurés. Thierry Poirier, le directeur, dont la femme est infirmière, avoue : «  J’ai préféré fermer complètement pendant une longue période et n’ai pratiqué le « réserver-retirer » qu’au dernier moment, sécurité oblige. D’ailleurs, poursuit- il, ce n’est plus un travail de libraire, on ne va pas s’amuser à concurrencer le N°1 de la logistique de livraison…»

Comment voyez-vous votre rôle de conseil ? «On sent le début de la période de Noël, celle des cadeaux ; les gens viennent en couple c’est un signe, ils nous interrogent et nous aimons leur recommander par exemple - nous confie très, très doucement, comme une confidence Maître Poirier - l’ouvrage revisité  de Mikhaïl Boulgakov, traduit par André Markowitz, ce chef d’œuvre de la littérature russe, « Le Maître et Marguerite ». Aux éditions « Mesure », bien sûr,  « de très grande facture », précise- t-il.

Faire plaisir et se faire plaisir ? Il n’y a plus de secret : rendez- vous chez Tschann, et en famille (il y a aussi un département enfant). 

Librairie Tschann, 125 Boulevard du Montparnasse, 75006 Paris – 

Texte et interview par Rodolphe de Saint-Hilaire pour la rédaction de Culture Tops.

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