"Journal d'une femme de chambre" au Tremplin théâtre : ça, c'est du costaud <!-- --> | Atlantico.fr
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Excellente pièce doublée d'une interprétation de feu !
Excellente pièce doublée d'une interprétation de feu !
©Théâtre des Abbesses

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Allez-voir Karine Ventalon, affolante, dans cette adaptation théâtrale réjouissante du roman de Mirbeau, grand texte musclé et corrosif sur la société française de la fin du 19° siècle.

Véronique Guionin

Véronique Guionin

Véronique Guionin est chroniqueuse pour Culture-Tops.
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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L'auteur

Octave Mirbeau (1848-1917) est l'un des écrivains français les plus corrosifs du XIX° siècle. Il publia le roman dont ce spectacle constitue une adaptation, "Le Journal d'une Femme de Chambre", en 1900.

Thème

À la fin du XIX° siècle, une jeune femme de chambre, Célestine, relate dans son journal intime ses "tristes" expériences au service de nombreux maîtres parisiens puis provinciaux et sa route pour échapper à cet enfer. Portraits réalistes et insolents d'une époque et d'une société peu reluisantes.

Points forts

1- Le roman est, on le sait, remarquable. Un texte enlevé, subtil dans ses approches et féroce dans ses analyses. Octave Mirbeau ne manie pas la langue de bois ! Maîtres et domestiques, tout comme la Belle Époque (affaire Dreyfus...) sont saisis sur le vif et croqués sans indulgence, avec violence même.

2- Karine Vantalon livre une Célestine toute en nuances. Non seulement elle ressemble physiquement à la jeune fille qu'Octave Mirbeau décrit, mais elle en a les impertinences et la spontanéité, les talents de manipulatrice et les atouts de la séduction. Loin de se poser en victime, elle livre une figure de femme au regard aigu, sensuelle et sensible, perverse et tendre. Il faut une personnalité puissante pour incarner Célestine. Karine Vantalon à tout ce qu'il faut pour réjouir et affoler, et ne s'en prive pas.

3- Décor minimaliste mais parlant. Une valise, à la fois seul bien de Célestine et sa malle au trésors, trône au centre de la scène comme un personnage.

4- Célestine arbore une tenue stricte mais un peu courte pour une femme de chambre de bonne maison... Elle laisse entrevoir un porte jarretelles sur des jambes qui enflammeraient un moine. Ambiguïté du personnage et de la pièce car Célestine n'est pas une oie blanche dans un monde pervers. Karine Vantalon interprète avec beaucoup de finesse ce personnage aux multiples facettes.

5- S'agissant de la lecture d'un journal intime, on ne peut que se réjouir de l'exiguïté de la salle, permettant dès les premières minutes de la représentation, une grande proximité entre le public et l'actrice.

Points faibles

Je n'en vois pas.

En deux mots...

Excellente pièce doublée d'une interprétation de feu ! Courrez aux Abbesses passer un moment subversif et de grande qualité dans ce tout petit Tremplin théâtre, un samedi soir, avant le 7 février. Une jeune actrice, pleine de talent, vous y attend, pour une heure quinze de plaisir théâtral.

Recommandation

ExcellentExcellent

Infos et réservation

"Journal d'une femme de chambre", d'après Octave Mirbeau. Mise en scène : William Malatrat avec Karine Ventalon. Le Tremplin,  39 rue des Trois Frères, 75018 Paris. ATTENTION : dernière représentation le 7 février 2014.

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