Vidéo choc sur la guerre en Syrie : et si ça se passait à Londres ? <!-- --> | Atlantico.fr
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22 millions de personnes ont vue la vidéo choc de "Save the Children" sur le conflit syrien.
22 millions de personnes ont vue la vidéo choc de "Save the Children" sur le conflit syrien.
©Reuters

Revue de blogs

Une vidéo choc de l'ONG "Save the children" a été vue 22 millions de fois à ce jour.

C'est une vidéo comme il y en a eu d'autres, sur un sujet dont les spectateurs se détournent, la Syrie. Et pourtant, en quelques jours, 22 millions de personnes l'ont vue à travers le monde. L'ONG britannique Save the Children a produit à l'occasion du 15 mars, anniversaire du début du conflit en Syrie, une vidéo très efficace, résumant une année de la vie d'une petite fille anglaise, au début heureuse, fêtant son anniversaire dans le confort et l'affection, puis devenant comme une enfant syrienne, à peine capable de souffler une maigre bougie d'anniversaire sur une assiette sale, dans un camp de réfugiés, un an plus tard. 

Extrêmement efficace, parce que terrifiante en introduisant l'idée, voire la possibilité, que cette tragédie syrienne pourrait débarquer à Londres ou dans une capitale occidentale d'un jour à l'autre. Et que nous, et surtout nos enfants, ne sommes à l'abri d'aucune horreur. 

Des blogs consacrés à la publicité et aux campagnes humanitaires rappellent que le scenario n'est pas nouveau. Une association hollandaise avait, en 2000, réalisé un spot moins sophistiqué mais adoptant cette même trame d'intrusion de la guerre dans une vie occidentale protégée pour demander des dons pour les enfants du Soudan. 

Dans le fil infini des milliers de commentaires sous la vidéo phénomène, des internautes rappellent aussi une autre vidéo récente, tournée en caméra cachée, elle aussi pour sensibiliser au sort des enfants syriens et demander des dons afin de distribuer des manteaux cet hiver. Johanes, un petit garçon, est assis sur un banc sans manteau, dans le froid, en Norvège. La compassion des passants, à Oslo, ne s'est pas faite attendre et fait chaud au cœur. 

Les campagnes humanitaires rivalisent de créativité, mais devant la vague d'émotion qui porte la vidéo de Save the Children vers les 30 millions de vues perce néanmoins un malaise, minoritaire mais bien réel. La colère et le dégout d'être impuissant, depuis des années, à faire cesser une tragédie et une certaine exaspération devant la sophistication croissante des campagnes s'expriment. krikrimind, sur le site Fubiz, se rebelle contre les mises en scène trop efficaces et calculatrices d'une tragédie humaine :

"Petit coup de gueule. Je suis clairement un pacifiste et ce genre de spot me touche. Et pourtant, j'en ai vraiment marre de ce genre de spot ( provenant de pays comme le notre ) qui font appel aux dons pour s'attaquer aux conséquences, en oubliant qui vend les armes qui entretiennent l'instabilité et les groupes armés islamistes dans ce même pays pour pouvoir garder une position stratégique et malléable sur les ressources. On aurait pu s'émouvoir sur les enfants de Libye sous les bombes made in France, qui vivaient sous une dictature khadafiste ou la qualité de vie pour la population était peut-être supérieur à la notre avant les actions de notre belle démocratie. Pour quelle raison ? S'attaquer aux dictatures? Dictatures que nous avons soutenu (Khadafi aux Champs-Elysee le 14 juillet 2 ans avant). Je n'en crois pas un mot… BREF, tout ça pour dire que je serais 1000 fois plus prêt à donner de ma personne pour des associations qui luttent contre ces lobbies qui vendent des armes, qui font main mise sur les ressources et tout ça soutenu par nos gouvernements sous le prétexte de libérer des peuples qui vivaient mieux avant. Marre de donner de l’argent pour me donner bonne conscience et accepter de laisser faire le reste."

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