Tempête sur les marchés : la France est en vigilance orange<!-- --> | Atlantico.fr
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Les marchés sont dans la tempête.
Les marchés sont dans la tempête.
©Reuters

Revue d'analyses financières

Dans l'œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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Comme le montre le comportement des marchés depuis le début de l’année, le parcours des marchés au cours des prochains mois risque d’être agité en 2014. Les économistes et les stratégistes sont en train de revoir leurs prévisions de croissance et de résultats intégrant une baisse de la demande en provenance des marchés émergents. François-Xavier Chauchat de GaveKal estime qu’il n’ y a pas d’inquiétude majeure à l’horizon, sauf si un événement très négatif se produisait en Chine, ce qui n’a pas l’air de se profiler.  

En Europe, on assiste à un véritable renversement des risques avec le redressement spectaculaire des marchés obligataires italiens et espagnols. Le mur des inquiétudes est toujours là mais on peut avoir le sentiment que pour éviter la déflation, les réponses politiques seront pour une fois les bonnes. D’ailleurs le message qu’envoient les marchés est que les thèmes d’investissement qui ont enregistré les meilleures performances depuis le début de l’année sont les valeurs européennes domestiques en particulier celles qui sont exposées à la consommation allemande.

En France, l’habile manœuvre politique de François Hollande pour se défausser du chômage sur le patronat a du mal à passer. « L’observatoire des contreparties » allonge encore la déjà très longue liste des « Comités Théodule » dont on a beaucoup de mal à percevoir quelle est la véritable efficacité.  Dans la réalité on peut constater que depuis les élections allemandes, l’écart entre l’Allemagne et la France se réduit. Dans le domaine de la famille, qui est hors sujet par rapport à cette rubrique, contentons-nous de reprendre la première phrase du papier de Thomas Wieder dans Le Monde. « La semaine qui vient de s’écouler a de quoi laisser pantois tout observateur de la vie publique. Marquée par un feuilleton ubuesque sur l’avenir de la « Loi sur la Famille », elle a donné du gouvernement une image d’amateurisme dont on peine à croire qu’il pourra un jour se défaire. Pour qualifier tout cela, un seul mot vient à l’esprit : consternation ».

En Allemagne, la décision très attendue de la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe n’est pas totalement négative sur les opérations d’OMT (Outright Monetary Transactions (OMT). Il s’agit du dispositif créé par la Banque Centrale Européenne (BCE) le 6 septembre 2012 qui permet à l’institution européenne des achats illimités de dette d'Etats en difficulté pour soulager les pays de la zone euro attaqués. Sa décision n’approuve pas non plus le dispositif. Le feuilleton va donc se poursuivre pour le plus grand profit des nombreux experts qui vendent très chers leurs conseils sur ce sujet.

Ce qu’il faut retenir de ces évolutions pour l’Europe est que si les conditions économiques s’améliorent un peu en Europe, on pourrait avoir des surprises positives dans les domaines de la banque (Union Bancaire), des Télécommunications (Union des Telecoms), et de l’énergie. Autant de domaines où il faut absolument favoriser par rapprochement, fusion ou acquisition des entreprises européennes de taille mondiale.

Parmi les thèmes d’investissement qui sont le plus souvent cités par les gérants figurent :

L’automation en Europe :  France: Dassault Systèmes (software), Schneider (équipement électrique); Suède:Alfa Laval (machinerie); UK: Spectris (biens d’équipement),  IMI (cbiens d’équipement), Rotork (machinerie) ; Switzerland: ABB (équipement électrique).

L’Europe du Sud :  Italie: Ansaldo, A2A, Assicurazioni Generali, Azimut Holding, Enel, Fiat, Intesa San Paolo, Mediaset, Mediobanca, Uni Banca, Unicredit; Espagne: ACS Actividades, BBVA, Bolsas y Mercados, Iberdrola, Repsol, Sacyr, Telefonica; Portugal: EDP Energias de Portugal.

Les Sticky winners proposés par Hugo Scott-Gall chez Goldman Sachs : Champions de la fidélité : L'Oréal (France);Chiffre d’affaire répétitif et service après vente : Elekta (Suède), Atlas Copco (Suède); Rolls Royce (UK), Burckhardt Compression (Switzerland), Kion (Germany), Spectris (UK); Ecosystème très robuste: Wirecard (France); Logiciel en forte croissance: Opera (Norway), Dassault Systèmes (France), Hexagon (Suède).

Aux Etats-Unis, les derniers chiffres de l’emploi ont été médiocres, ce qui n’a pas empêché le marché américain de terminer la semaine en hausse. Cela résulte pour les investisseurs de perspectives qui restent favorables, notamment : l’amélioration de la croissance américaine, la hausse attendue des bénéfices par action des sociétés US, un flux positif de souscription d’actions provenant d ‘épargnants américains, une hausse de 35% du volume d’actions rachetées sur le marché par les sociétés. Comme elles sont ensuite annulées, cela fait progresser mécaniquement le bénéfice par action.

Même si le taux de chômage est descendu à 6,6%, le nombre d’américains dépendant des « food stamps » (aide alimentaire) pour l’achat de leur alimentation quotidienne atteint maintenant les 46 millions de personnes. Cette situation touche négativement les grands distributeurs américains comme Target et Costco.

Au Japon, la politique de Shinzo Abe a donné des résultats positifs en 2013. Il faudra maintenant passer le cap de la hausse de la TVA en avril. Le marché perd quasiment 4% dans la semaine.

En Asie, ce sont la Thailande, l’Indonésie et la Chine Offshore qui ont progressé alors que Taiwan cédait du terrain.

Sur les marchés émergents, les flux d’investissement sont toujours négatifs. Les fonds spécialisés ont connu leur rythme de remboursement le plus élevé depuis trois ans.

Pour Mislav Matejka statégiste de JPMorgan, c’est un point d’entrée.

Les marchés frontières résistent bien. Depuis le début 2013, ils ont progressé de 22% pendant que les marchés émergents baissaient de 11%.

Dans le secteur bancaire Michel Barnier, Commissaire Européen au Marché Intérieur,  a mis sur la table un projet de réglementation européenne qui remet en cause les choix faits en France. Elles avaient été autorisées à filialiser leurs opérations de trading pour compte propre. Parallèlement, il a déjà fait une concession au Royaume Uni qui serait exempté de l’application du nouveau texte. Pour les banques françaises, le résultat est clair : le nouveau cadre réglementaire les incite plus à investir dans des titres de dette souveraine que dans des prêts à l’économie.

Dans le bâtiment, en France, rien ne va plus, constate Bruno Cavalier d’Oddo. Tout est en berne : les transactions, le moral de tous les acteurs et bien évidemment l’emploi. La prestation de Cécile Duflot, ministre de l’Égalité des territoires et du Logement, en est la principale explication avec sa frénésie de régulations, ses hésitations incessantes en matière fiscale et surtout la stigmatisation des investisseurs. Cette situation est vraiment triste dans un pays où les besoins de logement sont encore très importants.

Le secteur des mines d’or que tous les commentateurs considéraient comme sans intérêt au début de l’année a délivré de très bonnes performances comme celles de Newcrest Mining (+ 20,9%) et de Goldcorp (+17,1%).

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