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Travailler de chez soi, c’est peut-être bon pour vous, mais ça peut nuire gravement à l'environnement
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Atlantico Green

Le travail à domicile, encore appelé le télétravail, a le vent en poupe ces dernières années. Dans un article publié dans Bloomberg, on apprend que 35 % des employés dans le monde travaillent une à deux fois par semaine depuis leur domicile. L'idée parait charmante mais elle se pare d'un impact énergétique tout aussi important que négatif.

Xavier Pinon

Xavier Pinon

Xavier Pinon est cofondateur et gérant de Selectra, leader de la comparaison des fournisseurs d'énergie. Diplômé de Sciences-Po Paris et de Columbia University, Xavier a créé Selectra pendant ses études avec son associé Aurian de Maupeou à l'âge de 20 ans. Aujourd'hui, Selectra emploie 220 collaborateurs en Europe, propose ses solutions de réduction de la facture d'électricité et de gaz aux consommateurs dans sept pays et informe 10 millions de visiteurs uniques par an en France via ses portails www.selectra.infowww.fournisseurs-electricite.com et www.kelwatt.fr.

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Atlantico : Selon une étude pilotée par British Telecom, travailler depuis chez soi engendrerait une hausse de consommation énergétique de plus de 20 %. Qu'est ce qui entraine une telle dépense d'énergie? Quelles sont les pratiques néfastes pour l'environnement lorsque l'on est chez soi ?

Xavier Pinon : Le chauffage représente 61% de la consommation d'énergie d'une résidence principale, et il est évident que sa programmation toute la journée génère des factures plus élevées que si l'usage est concentré le soir et les weekends. Parmi les autres postes de consommation affectés par le travail à domicile, on retrouve l'éclairage, les appareils électroniques et la cuisson (pour la préparation du déjeuner).

A l'inverse, quelles sont les pratiques néfastes pour l'environnement lorsque l'on est au bureau ?

Le travail au bureau a d'autres inconvénients, au premier rang desquels figure le transport, coûteux pour les ménages et polluant s'il passe par la voiture individuelle. Par ailleurs, moins le travail à domicile est développé et plus il faut d'espaces de bureaux, avec la consommation d'énergie qu'ils impliquent pour le chauffage, l'éclairage, les appareils électroniques. Au final, c'est pour les salariés vivant loin de leur travail et prenant leur véhicule au quotidien que le travail à domicile génère de vraies économies d'énergie. Ca tombe bien, puisque ce sont aussi ceux qui ont le plus à gagner en qualité de vie !

Les nouveaux bureaux construits respectent-ils plus l’environnement ?

Oui ! Les normes se sont renforcées depuis le Grenelle de l'Environnement et les nouveaux programmes immobiliers vont de plus en plus souvent au-delà de façon à être classé Bâtiment Basse Consommation (BBC) ou à obtenir la certification Haute Qualité Environnementale.

Comment faire pour limiter les pratiques néfastes pour l'environnement lorsque l'on est chez soi ?

L'idéal serait de programmer le chauffage toute la journée uniquement dans la pièce où on travaille (par exemple le salon) et de laisser les pièces inutilisées (par exemple les chambres) se refroidir jusqu'au soir. Pour le reste, les conseils d'économie d'énergie les plus généraux s'appliquent. 

  • Chauffer un peu moins. Le chauffage représente 61% de la consommation d'énergie d'une résidence principale et est le premier poste sur lequel il faut agir. L'ADEME recommande ainsi une température de 19°C dans les pièces à vivre, mais on peut descendre en-dessous !

  • Piloter son chauffage. Le thermostat est un outil déterminant puisqu'il permet de fixer intelligemment la température de chauffe à tout instant, et donc d'éviter le gaspillage. Certains sont connectés et pilotables à distance, à l'image de Google Nest ou de son concurrent français Netatmo, que j'ai personnellement choisi pour mon logement.

  • Isoler un peu mieux. Les travaux d'isolation coûtent cher mais il existe des aides publiques et l'impact sur la consommation est significatif pour de nombreux logements anciens. Plus simplement, on peut fermer les volets en journée lorsqu'on n'est pas à la maison, et bien sûr la nuit.

  • Choisir des ampoules basse consommation. Le nombre de kilowattheures consommé pour l'éclairage peut être divisé par 3 ou 4 !

Comment faire pour limiter les pratiques néfastes pour l'environnement lorsque l'on est au bureau ?

Ce n'est pas facile car c'est souvent l'entreprise qui dispose des véritables leviers d'action sur le chauffage, la climatisation, l'isolation, l'extinction automatique de l'éclairage le soir... Dans les plus petits bâtiments où le pilotage des équipements n'est pas automatisé, il revient davantage au salarié d'adopter un comportement économe (éteindre le chauffage en partant le soir, vérifier que toutes les fenêtres sont fermées et l'éclairage éteint lorsqu'on est le dernier à partir...).

Une solution alternative ne résiderait-elle pas dans l'émergence des espaces de co-working ?

Le coworking est sur le point de connaître un véritablement décollage, de nombreux acteurs se lançant dans la construction de ces nouveaux espaces ou cohabitent les salariés d'entreprises différentes. Mieux pour l'environnement, des solutions technologiques comme Cowork.io permettent aussi aux entreprises d'optimiser leurs locaux en les transformant en espaces de coworking. Par exemple, imaginez qu'un bureau soit inoccupé dans une agence bancaire, qu'un salarié du siège social de la banque habite juste à côté et fasse pourtant une heure de trajet pour se rendre jusqu'au siège. Dès aujourd'hui, ces espaces inutilisés peuvent être recensés et mis à la disposition de ceux qui en ont le plus besoin, avec un impact positif sur l'environnement et la qualité de vie !

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