Sciences Po : « C’est une révolte ? Non Sire, c’est un monôme dans le 7e arrondissement... » <!-- --> | Atlantico.fr
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L'entrée de Sciences Po.
L'entrée de Sciences Po.
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Bonne éducation

Rue Saint-Guillaume, on combat le sionisme avec autant d'enthousiasme qu'à Tolbiac ou Rennes 2, mais dans le respect des personnels de ménage.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Je ne sais pas si on peut en tirer une théorie générale mais c’est tout de même assez frappant. A Sciences Po Paris, où Rima Hassan organise le soulèvement général pendant que des étudiants en keffieh et fringues de marques filtrent les entrées en fonction des patronymes, tout reste absolument nickel-chrome.

Il y a bien quelques pyramides de conteneurs à ordures devant le prestigieux portail métallique, des banderoles « antisionistes » et des drapeaux palestiniens aux balcons, voire même un embryon de ZAD entre les parterres de fleurs soigneusement entretenus de la cour centrale, mais c'est sans commune mesure avec le souk qu’installent généralement leurs congénères de Tolbiac, de la Sorbonne ou de Rennes 2 lorsqu’ils combattent le capitalisme et l’absence de frites au Resto-U.

C’est que, entre la rue Saint-Guillaume et la rue des Saints-Pères, à défaut de respecter les camarades plus studieux qui aimeraient bien assister à un cours mais n’en peuvent mais, on respecte son alma mater. Donc, pas de tags multicolores sur les murs, pas de bibliothèques saccagées, pas d’ordinateurs de l'administration balancés par les fenêtres... « Mais c'est une révolte ? Non Sire, c’est un monôme dans le 7e arrondissement ! ». 

Bah, on ne va évidemment pas leur reprocher d'avoir de l'empathie pour les personnels d'entretien qui viendront remettre les amphis en état ce week-end. Ils sont peut-être prêts à « burn Tel Aviv to the ground » comme leurs cousins new-yorkais de Columbia, mais tout de même pas à transformer leur passeport à 15 000 euros l'année pour une profession honorable d’avocat, de journaliste ou de haut-fonctionnaire en champ de ruines. Pour un étudiant en socio dont le master 2 n’ouvrira, au mieux, que les portes d’un fast food, préserver la réputation de son établissement n'est sans doute pas aussi crucial...

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